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Côte d’Ivoire 2011 : Comment y « planter du Blanc » !

Publié le mardi 19 juillet 2011 à 02h30min

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« Du hublot de l’avion qui nous conduit à Paris, se déroule sous nos pieds un paysage varié, compartimenté, harmonieux par sa diversité même, qui donne à l’œil quelque peu exercé la vision d’une nature domestiquée par l’homme. Tout semble achevé… A quelques heures de ciel, l’Afrique Noire, avec ses immensités monotones, ses savanes arides, ses forêts luxuriantes et profondes, offre un spectacle bien différent, celui de l’écrasant triomphe de la Nature sur l’Homme. L’Europe n’a pas assez de richesses pour trop de bras. L’Afrique Noire n’a pas assez de bras, ni de têtes, pour exploiter ses richesses à peine soupçonnées. Plantons donc du Blanc en Afrique noire ! ».

Relisant ce qui a été écrit sur la visite que vient d’effectuer François Fillon à Abidjan, et les commentaires des uns et des autres (« Il n’y aura alors plus qu’à se pencher pour récolter des marchés » a écrit La Lettre du Continent, faisant état de l’aide financière française à la Côte d’Ivoire), je repensais à ce texte signé de Armand Josse, alors sénateur de la Côte d’Ivoire, et publié dans la revue AOF Magazine (décembre 1954). « Plantons du Blanc en Afrique Noire ». Proposition insultante. Plus encore quand on poursuit la lecture du texte de Josse : « L’arrivée massive de travailleurs européens en Afrique Noire s’oppose-t-elle aux grandes lois ethniques du Monde ? Certainement pas […] Eisenhower descend-il des Iroquois ? Péron est-il Inca ? Le maréchal Juin [qui régnait alors pour le compte de la République française sur le Maroc] appartient-il à la fière race des cavaliers berbères du Grand Atlas ? Le président Kruger, l’âme de la guerre des Boers, est-il Bantou ? Cette loi répond à mes espérances ».

Près de soixante ans plus tard, ce texte fait froid dans le dos par tout ce qu’il sous-entend, méprisant tout à la fois les « Noirs » (qui ont des bras mais pas de tête) et les « travailleurs ». Il est le reflet d’une époque ; celle de la colonisation économique triomphante. Révolue ? Oui, bien sûr (quoi que les propos de Fillon sur la « francité » de Eva Joly, candidate à la présidentielle française, résonnait curieusement dans un pays qui a mis le feu aux poudres avec « l’ivoirité »). Mais on ne peut nier que la visite de Fillon et de son escouade de patrons a créé un malaise chez les Ivoiriens qui entendent parler de centaines de millions - et, au total, de milliards - d’euros déversés dans les caisses de l’Etat ivoirien alors que la situation des populations, après des années de galère et des mois de pénurie absolue, est toujours plus que précaire.

Cette manne financière fait se frotter les mains des entrepreneurs locaux français - qui, par ailleurs, vont être indemnisés pour les dommages subis en Côte d’Ivoire - et des multinationales qui y ont leurs entrées. Baudelaire Mieu, dans Jeune Afrique (10 juillet 2011), cite ainsi un « industriel français du BTP présent dans le pays depuis trente ans » : « La France se portait bien en Côte d’Ivoire sous Gbagbo, avec Ouattara ce pourrait être l’extase avec les 200 filiales de groupes français exerçant à Abidjan, elles ne subiront plus de pressions. C’est une ère nouvelle qui s’ouvre ». Le plus gênant dans cette affaire est, effectivement, que « la France se portait bien en Côte d’Ivoire sous Gbagbo » tandis que les Ivoiriens étaient au plus mal ; ce qui laisse augurer qu’ils pourraient se porter toujours aussi mal dans les mois et les années à venir et que ce n’est un souci pour personne dès lors que les entreprises étrangères, elles, se portent bien.

Fillon était conscient de l’extravagance de la situation. La Côte d’Ivoire sort meurtrie de plus d’une décennie de gestion par la clique de Laurent Gbagbo (dont les crimes économiques n’ont rien à envier aux crimes politiques) ; les Ivoiriens le sont plus encore. Et le voilà qui vient chanter les louanges des Français en Afrique au soir du 14 juillet, jour de fête nationale (« Nous avons besoin de vous pour promouvoir en Afrique le visage d’une France dynamique, audacieuse devant les défis lancés par la mondialisation » a-t-il lancé en direction des 14.000 Français de Côte d’Ivoire), en compagnie du secrétaire d’Etat aux Français de l’étranger (portefeuille inédit dans notre gouvernement et confié à l’ex-judoka David Douillet) ; il s’incline dans le hall d’un hôtel (géré par une chaîne française : Novotel) devant le souvenir des deux victimes françaises des « gbagboïstes » lors d’une bataille d’Abidjan dans laquelle notre armée - via la force Licorne - s’est impliquée (mais il y a eu plus de 3.000 victimes ivoiriennes).

Notre premier ministre français a eu raison d’appeler « ceux qui parlent de Françafrique à changer de vocabulaire et […] de logiciel ». Il ne s’agit plus de « diplomatie d’influence » au bénéfice d’hommes politiques et d’hommes d’affaires ; il s’agit de « diplomatie d’ingérence ». Ally Coulibaly, conseiller diplomatique de ADO et son ambassadeur en France, l’avait dit, le 8 juin 2011, aux opérateurs économiques français lors d’une rencontre organisée à Paris : « Nous attendons que vous preniez la part qui vous revient dans le financement du programme d’Alassane Ouattara ». Au passage, d’ailleurs, Fillon a réécrit l’histoire, tirant un trait sur la crise de la fin des années 1980-début des années 1990, les années de « l’ivoirité » et de l’argent gâché de la dévaluation (celles de Henri Konan Bédié), considérant que « le miracle ivoirien » avait décliné « à partir des années 2000 » alors que cela faisait pas loin de deux décennies que le miracle n’était plus qu’un mirage. L’occasion de faire l’impasse sur les connexions entre le monde français des affaires (celui qui, d’ailleurs, accompagnait le premier ministre le 14 juillet) et le « clan » Gabgbo (pour reprendre une expression utilisée par Fillon).

La France devient donc un « partenaire décomplexé » - il faut l’être pour oser, un 14 juillet, débarquer avec des valises d’euros et, après les avoir déposées à la présidence de la République, se rendre au QG des forces françaises dans le pays -, un « partenaire de référence ». Faut-il s’en offusquer ? Sûrement pas. Depuis près de dix ans, via la force Licorne, la France a dépensé plusieurs milliards d’euros en Côte d’Ivoire, les entreprises françaises dans le pays ont été pillées en 2004 et en 2011 (20 millions d’euros ont été débloqués par le gouvernement pour les dédommager). Philippe Bernard, dans Le Monde (daté du 16 juillet 2011), rappelait que les entreprises françaises « représentent déjà 26 % du PIB ivoirien et 50 % des recettes fiscales du pays ». Et Jean Kacou Diagou, président de la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire, affirmait dans Les Echos (13 juillet 2011 - entretien avec Marie-Christine Corbier) : « Je crois que, si les troupes françaises n’avaient pas été là, nous serions encore en train de nous entre-tuer » ; il évoque, par ailleurs, le « trou dans lequel se trouve la Côte d’Ivoire ». Avec un tel état des lieux qui peut penser que la Côte d’Ivoire est libre de choisir son destin et que la France n’est pas en droit de réclamer son dû ? La « démocratie » ivoirienne a été payée par les contribuables français. Et, après tout, ces dernières années, les responsables politiques ivoiriens n’ont cessé d’appeler à l’aide la « communauté internationale » ; et ils continuent de le faire.

On peut bien sûr regretter qu’un pays, parmi les plus riches en ressources naturelles du continent, celui pour lequel la dévaluation du franc CFA a été décidée voici dix-sept ans (avec, en appui, une manne financière considérable), bénéficie aujourd’hui de l’intérêt de la France et de la « communauté internationale » - c’est une prime à l’irresponsabilité politique et à l’impéritie économique - quand tant d’autres pays s’efforcent, avec leurs propres moyens de se sortir seuls des difficultés conjoncturelles (et, à l’instar du Burkina Faso, des effets collatéraux de la crise ivoirienne). Mais, finalement, c’est en Côte d’Ivoire et nulle part ailleurs que les Français voulaient, voici près de soixante ans, « planter du Blanc ». Ils vont enfin y parvenir !

JEAN-PIERRE BEJOT
LA DÉPÊCHE DIPLOMATIQUE

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Vos commentaires

  • Le 19 juillet 2011 à 02:02, par Marcellin En réponse à : Côte d’Ivoire 2011 : Comment y « planter du Blanc » !

    Merci Jean Pierre Béjot pour cet article ! On ne sait même plus s’il faut en pleurer encore. Tous nos derniers espoirs d’un positionnement de l’Afrique sur la scène internationale sont en train de s’envoler. Pourrons-nous un jour participer au concert des nations ? Discuter avec les autres peuples de la terre comme des égaux ?!
    Nos forces faiblissent à l’épreuve du perpétuel recommencement des efforts. C’est le plus grand mal que GBAGBO aura réussi à infliger à l’Afrique en permettant que ce soit seulement par l’aide de la France, des rebelles et de l’ONUCI que le vote du peuple ivoirien est respecté ! Un vote clair qui exprimait la ferme volonté de prise en main par les populations ivoiriennes de leur destin !!! Aujourd’hui tout est à l’eau !

  • Le 19 juillet 2011 à 02:55, par Beurk En réponse à : Côte d’Ivoire 2011 : Comment y « planter du Blanc » !

    Pauvre France si détestée et tant aimée jalousement à la fois.Tout ce qu’elle fait,il y a des Bejot et des pseudo panafricanistes qui sont là pour s’indigner et pour crier à la recolonisation,à la colinisation.Sincèrement,nous les africains,nous passons souvent pour des guignols car il est toujours aisé de dire et à moindres frais que nos malheurs viennent de la faute de l’autre pour masquer nos propres carences,alors que le mal est devant nous ;ce sont nos dirigeants,nos responsables politiques.Là encore,les Bejot me diront que c’est toujours la faute de la France.Ahhhhh yohhhhhhh...soyons sérieux tout de même en ne tombant pas dans le ridicule et heureusemnt que des pays comme la France existe sinon je me demande ce que nous serons devenus dans la plupart des pays africains.Celui qui peut me répondre,j’attends sa réponse mais je persiste et signe que nos malheurs,ce sont nos chefs d’état et leur clan qui ne sont pas dignes sinon dites moi pourquoi un simple ministre burkinabè peut se retrouver être 10 fois plus riche qu’un Sarkozy par exemple ?Ahhh ouii,les Bejots me diront encore et encore que c’est la faute à la France.Pathétique

    • Le 19 juillet 2011 à 17:44 En réponse à : Côte d’Ivoire 2011 : Comment y « planter du Blanc » !

      Si tu n’as pas l’ esprit critique, laisse aux Bejot et autre le droit et meme le devlir de oir dans le goudron qu’ on nous presente pour du miel. Un jeune a cet age qui manque si cruellement de vision pour ne pas dire d’ ideal ! Joue au francophile tant qu’ il te plaira mais sache que la France, elle, n’ a pas d’ amis mais des interets. Poses - toi cette question simple. Que serait devenue la France sans l’ afrique ? Penses - tu que ce sopit mloral de devaluer l’argent de tout un continent pour aider un pays qui s’ iollustre dans la gabegie ? Combien de tes parents sont morts indirectement apres cette pauperisation sans precedent orchestree a la suite de la devaluation ? Tu me fais trop penser a cet Hindien(Un Indou de l’ Inde qui a ecrit son livre ou il nous demandait trois bans pour le colonialiosme. Il etait tres fier que l’ Inde ait ete colonise par la GB. Vous etes des freres en esprit. Mais sahez que que les colons n’ ont rien a cirer avec des benis yes yes comme vous. Vous ne comptez point. Ils preferent avoir a faire a des renegats comme Bejot qu’ ils comptent domestiquer). Je dis simplement beurrrrrrkkkk, pour ne pas dire plus.

      LOP

      LOP

    • Le 19 juillet 2011 à 19:22, par Tiraogo En réponse à : Côte d’Ivoire 2011 : Comment y « planter du Blanc » !

      Juste pour vous dire merci pour votre lucidité :"heureusement qu’il y a encore des pays comme la France". Je pense que Fasonet vous transmettra mes salutations sans me censurer comme d’habitude.

  • Le 19 juillet 2011 à 09:26, par Tapsoba En réponse à : Côte d’Ivoire 2011 : Comment y « planter du Blanc » !

    « L europe n a pas assez de richesses pour trop de bras.L Afrique noire n a pas assez de bras,ni de têtes, pour exploiter ses richesses à peine soupconnées »

    "L Afrique noire n exploite ni ses bras ni ses têtes" serait appropriée.

  • Le 19 juillet 2011 à 12:49, par lamenace En réponse à : Côte d’Ivoire 2011 : Comment y « planter du Blanc » !

    au risque de me répéter, la France n’a ni ami ni ennemi elle n’a que des intérêts à défendre.

    ELF pour le controle du pétrol dans le golf de guinée à mis au pouvoir Omar bongo ; Pascal Youssouba ; Denis Sassouguésso ; et tant d’autre. des million d’africains sont mort au nom de l’argent et de la bêtise de certains de nos dirigeants.

    Au Niger le cour de l’uranium a emporter Mamadou Tanja bien sure avec l’influence d’AREVA.

    Bolore et Bouygues en C.d’ivoire et dans toute l’Afrique de l’ouest. avec une politique qui consiste à faire on finance ta campagne et derrière tu nous donnes les marchés, et si tu refuse l’Elizé viendra te déloger.
    je ne suis ni xénophobe ni raciste mais bon les gars on a le continent le plus riche de la planète bougeons nous le ...

    • Le 19 juillet 2011 à 18:27, par Alexio En réponse à : Côte d’Ivoire 2011 : Comment y « planter du Blanc » !

      Tous ses presidents somt aussi des franc-macons de pere en fils Ali Bongo.Pourquoi s adherer a une organisasjon louche sans l avis du peuple ?L etat er controlle et les avis d appel d offres par des entreprises comme Bollore ont des connivences avec la franc-maconerie.

      • Le 19 juillet 2011 à 21:31, par Franc maçon En réponse à : Côte d’Ivoire 2011 : Comment y « planter du Blanc » !

        Arrêtez vos délires sur la franc maçonnerie et ne mélangez pas tout quand vous n’avez rien à proposer comme solution.Je suis franc maçon et fier de l’être mais ce n’est pas pour autant que je fais partie des nantis.Prenez conscience en cultivant la tolérance,l’amour,le goût du travail bien fait au lieu d’être là à vomir par méconnaissance sur des choses que vous ne maitrisez pas.Merci

  • Le 19 juillet 2011 à 13:54, par L’esprit En réponse à : Côte d’Ivoire 2011 : Comment y « planter du Blanc » !

    Bonjour,
    Marcellin,avec tout ce que cet article révèle tu es encore à ce stade d’accuser Gbagbo ?
    Finalement je ne comprend plus rien, lorsqu’un article permet de mieux apprécier l’action des occidentaux et de dénicher leur complot, il est de notre devoir d’en tirer des leçons et mieux juger les acteurs présents.
    Je pense que la crise ivoirienne aurait été l’occasion pour l’Afrique de montrer que pour sa souveraineté elle ne peut laisser d’autres personnes venir lui donner des leçons ou décider à sa place.
    Nous sommes revenus en arrière de 50ans à cause de la soif du pouvoir et du manque de patriotisme de certains leaders politiques.
    La France se portait bien avec Gbagbo et ce sera la liesse avec Ouattara ? devons nous nous réjouir ou pleurer ?
    Merci !

    • Le 19 juillet 2011 à 22:12, par Marcellin En réponse à : Côte d’Ivoire 2011 : Comment y « planter du Blanc » !

      L’esprit, je continue de croire que GBAGBO a trahi le peuple ainsi que ses propres convictions politiques initiales. Je continue de croire aussi qu’il a instrumentaliser la lutte pour une indépendance véritable de son pays pour obtenir un pouvoir à vie. En somme, les idées qu’il défendait, je suis bien d’accord avec cela et souhaitait qu’il les mette en application une fois parvenu au pouvoir. Mais il n’est pas resté fidèle à lui-même, à ses propres convictions. Et cette manière de faire, je ne peux la cautionner.
      Maintenant entre OUATTARA et lui, qui est mieux ? On peut en discuter pendant longtemps et j’avoue que je n’ai pas de réponse !!!
      Dans le fonds, nous sommes tous du même avis pour ce qui concerne la nécessité d’une indépendance véritable de l’Afrique, alors c’est à cela qu’il faut travailler. Et à ce titre, que ce soit les idées ou les méthodes de GBAGBO, de OUATTARA, de SANKARA, de COMPAORÉ, de KWAMÉ N’KRUMAH, de BONGO père, de SÉKOU TOURÉ, de HOUPHOUËT ou de SENGHOR, LUMUMBA ou autres, dans la mesures où elles sont utilisables, utilisons-les !!! Les personnes sont peu de choses par rapport à leurs idées.

  • Le 19 juillet 2011 à 16:37 En réponse à : Côte d’Ivoire 2011 : Comment y « planter du Blanc » !

    la verite sur la crise en cote d’ivoire commence a sortir et on voit qui etait qui vraiment dns cette affaire. Tous ceux qui criaient sur gbagbo sans reflechir(comme nous africains on en a l’habitude)doivent maintenant aller a la recolte des informations et comprendre que dans cette crise en cote d’ivoire l’afrique a encore perdu pour les 50ans a venir. Ceux qui ont mis leur homme viennent maintenant recolter leur benefice Et tant pis pour les populations. Si les gens souffraient sous gbagbo alors que le bon temps pour les entreprises francaises, alors ca va etre l’enfer sous ouattara lorsque c’est le paradis pour les entreprises francaises. Alors ou sont toutes ces histoires de democratie ? etc. Gbagbo avait-il vraiment tort ? On est en droit de douter, plus que douter !
    SOME

  • Le 20 juillet 2011 à 03:30 En réponse à : Côte d’Ivoire 2011 : Comment y « planter du Blanc » !

    Et pourquoi la france n’exploite pas des pays comme les US,la chine l’inde ect..,nos dirigeant politique sont des clones du colon,tout ce qu’ils ont de plus chers est a l’exterieur,compte bancaire,enfants,femmes,villas,ils ont meme la double nationalite,allez y comprendre,il faut qu’on prenne notre avenir en main et oublier ses loups en peau d’agneaux

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