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SAO TOME ET PRINCIPE : Petit pays, grande leçon de démocratie

Publié le mardi 19 juillet 2011 à 02h19min

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"Le gros karité n’est pas nécessairement le plus agréable", avertit un proverbe de chez nous. Ceci pour dire que la taille, la corpulence et la superficie ne suffisent pas pour garantir toutes les qualités qu’il faut à une personne, un animal ou une chose. Car, très souvent, certaines choses peuvent paraître insignifiantes mais renfermer bien des vertus. En tout cas, à l’endroit de tous ceux qui étaient encore sceptiques, Sao Tomé et Principe vient d’en donner la preuve. Etat insulaire, Sao Tomé et Principe est situé dans le golfe de Guinée, et dispose d’une superficie de 965 km2 pour 160 000 habitants.

C’est dire donc qu’il est le plus petit Etat du continent puisque le Cap-Vert compte 490 000 habitants sur une superficie de 4033 km2. Sao Tomé et Principe, disons-le sans circonvolution, pèse peu sur le plan diplomatique et économique si bien que son nom dit très peu de choses au citoyen lambda. Mais c’est cette petite colonie portugaise qui vient, envers et contre tous, d’administrer une bonne leçon de démocratie à bien des Etats africains dont la renommée dépasse les frontières du continent, mais qui, en termes de démocratie et de bonne gouvenance, tirent le diable par la queue.

Les exemples sont si légion qu’à vouloir les recenser exhaustivement, on finira par en perdre le souffle. En fait, le président saotoméen sortant, Fratique de Menezes, au pouvoir depuis 2003, a décidé de ne pas briguer un autre mandat afin de permettre aux autres compétences de se faire valoir. La chose est si singulière pour ne pas être soulignée si l’on sait que depuis l’avènement du virus de la "tripatouillite" constitutionnelle, nombreux sont les chefs d’Etat africains qui, dans l’incapacité mentale de s’imaginer un jour hors du pouvoir, font flèche de tout bois pour s’y éterniser. Et dans leur ego surdimentionné, ils s’estiment indispensables à leur peuple qu’ils mènent au demeurant à la baguette.

Certes, on a déploré quelques couacs dans le déroulement du scrutin saotoméen du 17 juillet dernier. Mais le simple fait que le président sortant ne soit pas candidat à sa propre succession, constitue, sous nos tropiques, une grande avancée démocratique, puisque, quoiqu’il en soit, il aura favorisé l’alternance. Et, brochant sur le tout, c’est Manuel Pinto Da Costa, l’ancien héros de l’indépendance devenu dictateur, ayant dirigé le pays d’une main de fer pendant une quinzaine d’années sous l’ère du parti unique, qui part favori au second tour, à en croire la radio nationale saotoméenne. C’est la preuve d’une démocratie vivante puisque l’occasion est donnée au peuple souverain de tourner une page. Si, en dépit de son passé qu’il traîne comme un boulet au pied, Pinto Da Costa bénéficie de la confiance du peuple saotoméen, il exercera légalement son mandat. Vivement que Sao Tomé et Principe maintienne le cap quand on sait qu’une transition pacifique procure bien des avantages comme la stabilité politique, la paix sociale et par-dessus tout l’attractibilité des investisseurs.

Boundi OUOBA

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 19 juillet 2011 à 12:27, par Gjau En réponse à : SAO TOME ET PRINCIPE : Petit pays, grande leçon de démocratie

    La démocratie ne se conçoit pas à la taille d’un pays mais à la qualité des hommes qui veulent que leur pays soit un modèle de démocratie.C’est bien vrai que cette notion de démocratie même si elle a été importée en afrique dans le but de permettre à chaque peuple de choisir ses propres dirigeants force est de constater qu’elle est loin d’être une réalité.On a donc l’impression que l’alternance démocratique en afrique constitue la fin des privilièges d’un régime.Certains présidents sont donc améner à user de tous les moyens dont ils disposent pour contrecarrer cette alternance qui pourtant pouvait faire le bonheur de leur peuple mais hélas !

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