LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Accord de Doha au Quatar : Un espoir pour la paix au Soudan

Publié le lundi 18 juillet 2011 à 01h08min

PARTAGER :                          

Le Président du Faso, Blaise Compaoré, a séjourné, du 13 au 15 juillet 2011 à Doha au Qatar où il a présidé,
en compagnie de plusieurs de ses pairs africains, la signature d’un accord de paix entre le gouvernement du Soudan et le Mouvement pour la libération et la justice (MJL), une rébellion armée du Darfour.

Les frères soudanais sont fatigués de s’entre-tuer. Pour matérialiser cette volonté, le gouvernement du Soudan et le Mouvement pour la libération et la justice(MJL) ont signé un accord pour la paix au Darfour, le 14 juillet 2011 à Doha au Qatar en présence de la communauté internationale. La signature de cet accord intervient après plus de trente mois de négociations sous l’égide des Nations unies, de l’Union africaine, du Qatar et de la Ligue arabe. D’où le rôle important du Burkina Faso dans l’aboutissement de cet accord, à travers l’engagement du Président du Faso, Blaise Compaoré et également , celui du ministre burkinabè des Affaires étrangères, Djibrill Bassolé qui avait été nommé depuis 2008 négociateur conjoint de l’Union africaine et des Nations unies pour le Darfour.

C’est sous la conduite de notre compatriote Djibrill Bassolé que les négociations qui ont pratiquement duré trois années viennent de permettre la conclusion "d’un accord sur l’instauration d’un processus interne de dialogue et de consultation au Darfour", dont l’acte majeur est la cérémonie de signature de l’accord de paix entre le gouvernement soudanais et le Mouvement pour la libération et la justice. Et le Président du Faso, Blaise Compaoré, a tenu à accompagner le processus de paix au Darfour jusqu’au bout, en se rendant au Qatar, pour assister à la signature de l’accord de Doha, « par devoir de soutien du peuple burkinabè aux peuples frères en difficulté ». Le Qatar a fortement soutenu la conduite et la signature de cet accord.

Et le pays n’entend pas baisser les bras, car il promet de créer une banque du développement du Darfour, un fonds qui servira à financer les projets et programmes de développement de cette partie du Soudan pour un mieux- être des populations. En tous les cas, le premier responsable du pays, Sheikh Hamad bin Khalifa Al Thani, Emir du Qatar, a salué la bonne volonté des deux parties signataires. Il a souligné que cet accord est un début qui augure le retour de la paix au Darfour. « L’accord est un document préparé, accepté et adopté par toutes les parties », a laissé entendre l’Emir du Qatar. Avant toute chose, il a appelé les deux parties à inscrire les intérêts du Soudan avant les intérêts personnels.

Prenant la parole, le représentant du gouvernement soudanais a indiqué que cet accord est le fruit d’une volonté politique qu’ils comptent mettre en application point par point. Le document signé contient cinq chapitres. Dans ses grandes lignes, l’accord de Doha pour la paix au Darfour met l’accent sur la protection des droits humains, la justice, le partage du pouvoir, la participation de tous les Soudanais à la gestion du pouvoir, une meilleure répartition des richesses et des ressources, etc. Le leader du MJL, le docteur El Tigani Mohamed Ateem a, avant tout, rendu hommage à toutes les victimes du conflit darfourien avant de relever que son mouvement et lui sont engagés sur le chemin de la paix quel que soit le prix à payer.
L’accord de Doha est le résultat des négociations d’une vingtaine de mouvements rebelles réunie au sein du MJL pour négocier avec le gouvernement soudanais. « Nous avons décidé de nous engager dans le processus pour trouver une solution au pays. Nous avons fait preuve de patience pour parvenir à une solution juste et durable », a indiqué le leader de MJL..

Le retour des réfugiés et des déplacés, une priorité

Il a par ailleurs insisté sur le retour des déplacés et des réfugiés de guerre du Darfour avant d’appeler tous les Soudanais à se donner la main pour la construction de leur pays. Vu les efforts de l’Emir du Qatar pour la paix au Soudan et à travers le monde, le chef du MJL a estimé qu’il mérite le prix Nobel de la paix. Pour le président soudanais, Omar el- Béchir, la signature de l’accord est un événement historique car cela met fin à une situation malheureuse où on a « vu le frère soudanais tuer son frère, l’ami soudanais tuer son ami(…) ». « Toutefois, nous allons au-delà de tout cela pour tourner la page, ouvrir une nouvelle page de paix que nous avons fabriquée de nos propres mains », a déclaré le président Béchir. Il a, lui aussi, appelé au respect de l’accord qu’il promet de mettre en œuvre chapitre par chapitre.

Le président du Faso était aux côtés d’autres chefs d’Etat et de Premiers ministres pour célébrer l’événement. La présence des présidents Idriss Deby Itno du Tchad, Isais Haferwaki d’Erythrée n’est pas passée inaperçue. Le Premier ministre de la République centrafricaine et le vice-Premier ministre de l’Ethiopie ont également assisté à la cérémonie de signature de l’accord de paix. Comme pour marquer les attentes des populations des deux camps signataires de l’accord, un nombre important de Soudanais, côté gouvernement et côté darfourien, ont fait le déplacement de Doha. L’entrée de chaque chef de délégation et son discours ont été fortement applaudis par son camp, accompagnés de slogans. Sans comprendre l’arabe, langue dans laquelle ces cris et autres slogans étaient émis, l’on a eu l’impression qu’il s’agissait de cris de guerre.

Chose qui montre que la situation de paix est encore très fragile et a besoin d’accompagnement et de tolérance, surtout que, même si le Mouvement pour la libération et la justice est parvenu à un accord avec le pouvoir de Khartoum, il reste tout de même des groupuscules armés parmi lesquels le Mouvement pour la justice et l’égalité (MJE) qui refuse de déposer les armes. Mais tout compte fait, on peut dire que l’espoir est permis. Tous les représentants de la communauté internationale (ONU, UA, OCI, Ligue arabe) présents à la cérémonie de signature de l’accord de paix pour le Darfour ont promis, devant microphones et caméras, de s’engager fortement, pour soutenir cet accord de paix, pour des lendemains meilleurs au profit des Darfouriens, voire tous les Soudanais. Outre la participation du président du Faso à la signature de l’accord de paix pour le Darfour, il a été reçu en audience par l’Emir du Qatar dans la matinée du 14 juillet 2011.

Les deux personnalités ont échangé sur la coopération entre le Burkina Faso et le Qatar. Le président du Faso a également eu un bref échange avec le président du Tchad, Idriss Deby Itno. La journée du 14 juillet a pris fin par un dîner offert au président du Faso par l’Emir du Qatar. Et le 15 juillet 2011, dans la matinée, Blaise Compaoré a quitté le Quatar pour Ouagadougou.

Ali TRAORE : Envoyé spécial à Doha au Qatar (traore_ali2005@yahoo.fr)


Blaise Compaoré : « Nous avons le devoir d’être aux côtés des autres »

« Il faut se dire que nous avons cette tragédie du Darfour dans les esprits. Et c’est important de voir que ce soir, à travers cet accord, nous allons pouvoir engager beaucoup d’énergie en direction d’une paix définitive dans cette région. C’est un exemple, qu’on puisse mettre fin aux tragédies, même dans le cas des conflits les plus difficiles, à travers le dialogue. Le Burkina Faso a certainement beaucoup de choses à faire, mais nous avons le devoir d’être aux côtés des autres frères qui sont particulièrement éprouvés par des situations difficiles. Et nous apportons notre concours là où cela est nécessaire ou quand on peut le faire. Il faut noter qu’au-delà du ministre Bassolé, nous avons près d’un millier de compatriotes hors de nos frontières qui apportent aussi des contributions inestimables à la paix en Afrique et dans le monde ».

A.T.

Sidwaya

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 18 juillet 2011 à 15:16 En réponse à : Accord de Doha au Quatar : Un espoir pour la paix au Soudan

    Excusez-moi d’être un peu rabas-joie, mais c’est ici qu’on peut dire que "la montagne a accouché d’une souris" ! Le Mouvement pour la Liberté et la Justice (LJM en anglais)n’est qu’un Mouvement marginal dans la crise du Darfour, mais la Communauté internationale avait besoin de mettre fin à un cycle de négociation qui n’en finissait plus ! Alors, on signe avec celui qui est en face et qui veut bien signer. C’est ce qui arriva le 5 mai 2006 lorsque sous l’égide de l’Union africaine fut signé à Abuja le premier accord de paix sur le Darfour entre le Gouvernement soudanais et une seule des factions rebelles du Darfour. L’accord, mort-né n’alla pas bien loin. La même erreur se reproduit avec le LJM alors que les Mouvements historiques du Darfour, le JEM (qui n’est pas un groupuscule) de Khalil Ibrahim et le SLA de AbdulWahid El Nur qui controle les camps de déplacés au Darfour, n’ont pas accepté de signer. Le feront-ils ? J’en doute car ils ne retrouvent pas dans l’Accord ce que de toutes façons, le Soudan ne veut pas donner : des étapes claires qui amèneraient à l’indépendance comme le Soudan du Sud.Alors, croisons les doigts et attendons.
    Pour finir, notons que le leader du LJM est Al Tijani Cisse (ou Sesse selon les transcriptions)
    Nitneroc

  • Le 18 juillet 2011 à 15:40, par oued.ar En réponse à : Accord de Doha au Quatar : Un espoir pour la paix au Soudan

    bjr a tout et a tous,merci pour le burkina faso et plus precisement son excelence blaise compoare pour l effort et le soutient qu il a aporte au soudan,ns devrions reclammer le prix nobel de la paix pour le president blaise car il merite cela,ce n est pas permit a tous le monde de reussir les mediations,merci aussi au ministre djibrile bassole.la jeunesse burkinabee doit soutenir le president ds des actions de paix en afrique et ds le monde.

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique