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CCRP : Sentiments de satisfaction générale chez les participants

Publié le jeudi 14 juillet 2011 à 02h54min

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Les membres du Conseil consultatif sur les réformes politiques (CCRP) étaient sur leur rapport. Lourd d’une soixantaine de pages, le document alors en phase d’amendements renferme la synthèse des résultats de trois semaines de travaux dont la clôture est prévue pour ce jeudi. A quelques heures de cette cérémonie, des conseillers tirent leurs conclusions.

Presque tous nos interlocuteurs se disent satisfaits de l’ambiance bon enfant, empreinte de cordialité et de respect mutuel dans laquelle se sont déroulés les travaux du Conseil. Pas même le désaccord sur la révision de l’article 37 n’est considéré comme un raté.
« Je suis satisfait de la manière dont les choses se sont passées », nous a dit Amadou Dabo de l’Union nationale pour la démocratie et le développement (UNDD). « Je suis très satisfaite », a renchéri Mamounata Belem de l’association des femmes scientifiques du Burkina.

C’est la même satisfaction chez Dr Bangba Pierre Bidima du Mouvement de la paix et chez Issa Martin Bikienga du Centre d’initiatives pour le développement durable, pour qui le CCRP a permis d’aborder beaucoup de problèmes sérieux du pays.
Les conseillers du CCRP semblent surtout se réjouir de la liberté de ton et d’expression qui a prévalu tout au long de leurs discussions.

« Les travaux n’ont pas été téléguidés »

« Ce n’est pas téléguidé de l’extérieur comme certains le pensaient. Les gens se sont exprimés librement », a indiqué Yarga Larba, membre du CDP et enseignant de droit public à l’université de Ouagadougou. L’ancien ministre de la Justice, garde des sceaux, nous expliquera que c’était pour favoriser justement la libre expression des conseillers que le point relatif à la révision de l’article 37 avait été décalé vers la fin du programme.

« Le dialogue a été à cœur ouvert. Tout le monde s’est exprimé sans être inquiété. C’est ça aussi la démocratie, je crois », a réagi, pour sa part, Amadou Diemdioda Dicko de l’Alliance des formations et partis de la mouvance présidentielle.

S’agissant du fond, c’est toujours les sentiments du devoir accompli qui dominent chez les conseillers politiques.
« L’article 37n’a pas fait l’objet de révision. Il reste en l’état. Pour nous, c’est un fait important », note Martine Yabré du Collectif devenons citoyens.
Certains, à l’image du Dr Bidima, citent les propositions de rééquilibrage des pouvoirs entre les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire.

Pour ce qui la concerne, Mamounata Belem retient surtout la recommandation relative à la prise d’un décret d’application de la loi de 30% de quotas en faveur des femmes sur les listes électorales lors des scrutins de proximité ; les propositions pour la constitutionnalisation du genre et l’introduction de l’éducation à la vie familiale et à la citoyenneté dans les programmes d’enseignement.
Mais, quid de l’application de leurs propositions de réformes ? Les membres ne craignent-ils pas que les résultats de leurs travaux subissent le même sort que celui du Collège des sages ?

« On ne peut pas mettre les pieds dessus »

Là aussi, nos interlocuteurs font preuve d’optimisme généralisé dans leurs rangs.
« Le peuple a besoin aujourd’hui de changement. Il faut donc créer les conditions de ce changement si l’on ne veut pas retomber dans une situation subversive. Je pense que nos propositions seront mises en œuvre », a avancé Issa Martin Bikienga.
« Je suis optimiste. Je crois qu’on a eu le temps de corriger nos erreurs passées. J’ai espoir que nos recommandations seront appliquées », a laissé entendre Mamounata Belem.

« Il n’y a pas de doute que les points consensuels seront mis en application. Je crois que le Chef de l’Etat et le Premier ministre ont déjà pris des engagements dans ce sens », a assuré le député Dicko.
« L’environnement national et international est tel qu’on ne peut pas mettre les pieds sur nos propositions de réformes », a renchéri l’ancien président de la Haute Cour de justice, Yarga Larba. Même sur la question de la révision de l’article 37, le militant de première heure du CDP pense que le moment n’est pas opportun, en dépit de la possibilité qu’offre la Constitution.

Grégoire B. BAZIE

Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 14 juillet 2011 à 08:05, par Tiramagan En réponse à : CCRP : Sentiments de satisfaction générale chez les participants

    Il me semble que nous ne sommes pas sortis de l’auberge, car les conseillers n’ont pas tranche cette affaire de l’Article 37. Garde en l’etat, certains evoquent un possible referendum a ce sujet. Or tout le monde sait que tout ce remue- menage etait pour l’Article 37. On a l’impression que le CCRP a eu peur de dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas... Par ailleurs, que vient encore faire un Senat au Burkina ? On l’a deja essaye et cela a ete un echec cuisant... Les Gouverneurs ne devraient-ils pas etre elus, comme au Nigeria ? La, on verraient les hommes valables dans leur Region !

  • Le 14 juillet 2011 à 11:28, par Raogo En réponse à : CCRP : Sentiments de satisfaction générale chez les participants

    Même sur la question de la révision de l’article 37, le militant de première heure du CDP pense que le moment n’est pas opportun, en dépit de la possibilité qu’offre la Constitution.Alors pour quoi la prise de position de Mr Dicko ! et eventuellement si au soir d’un referendum vous y arriver sera t"elle retroactif ou pas !

  • Le 14 juillet 2011 à 14:55, par tuensi En réponse à : CCRP : Sentiments de satisfaction générale chez les participants

    Si l’article 37 de la constitution reste en l’état, alors bien dans la République de la fédération de Russie ex Burkina Faso. Blaise va faire élir en 2015 un président qu’il controle (comme Poutine avec Medvedev) et reprendre sa chose en 2020. A vos paris sur cette hypothèse.

    Tuensi ou la vérité est bonne.

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