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PHILIPPE OUEDRAOGO, SG DU PAI : C’est normal que l’opposition refuse de participer aux travaux du CCRP"

Publié le vendredi 8 juillet 2011 à 02h19min

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Le ministère de l’Administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité (MATDS) vient de délivrer un récépissé au groupe de Philippe Ouédraogo, secrétaire général (SG) du parti africain de l’indépendance (PAI). L’information a été donnée au cours d’une conférence de presse que celui-ci a aminée le 7 juillet 2011 au siège de son parti à Ouagadougou. A son avis, ce document vient clore définitivement l’affaire PAI qui l’opposait à Soumane Touré, fondée sur le titre du SG du parti dont chacun se prévalait. Au cours de cette conférence, le SG du PAI a soutenu que c’est normal que l’opposition refuse de participer aux travaux du Conseil consultatif sur les réformes politiques (CCRP) car le pouvoir n’a pas accédé à sa requête.

Le MATDS vient de délivrer un récépissé au groupe de Philippe Ouédraogo à un moment où les Burkinabè ont les yeux tournés sur les travaux du CCRP. Lesquels notent l’absence de l’opposition radicale. Pour le SG du PAI, c’est normal que l’opposition boycotte les travaux du CCRP car le pouvoir n’a pas accédé à sa requête, notamment celle d’obtenir un gage que l’article 37 de la Constitution ne sera pas modifié pour permettre au président Blaise Compaoré de prolonger son mandat. " Si on veut un CCRP représentatif, il faut que les conditions dans lesquelles ce conseil va travailler soient définies en commun par l’ensemble des participants.

Or, manifestement, le gouvernement préfère concocter quelque chose et l’imposer aux autres. C’est donc normal que l’opposition refuse de participer à ce qui n’aurait été finalement qu’une avalisation de manipulation électorale préparée par le pouvoir", a-t-il soutenu. A en croire Philippe Ouédraogo, c’est l’Union pour la république (UPR) qui aurait défendu franchement le principe de la révision de l’article 37. Mais pour lui, c’est sûr que cette disposition va se retrouver dans les conclusions du CCRP car la réalité des réformes politiques, c’est d’ouvrir la voie à la révision de l’article 37 pour permettre à Blaise Compaoré de briquer d’autres mandats présidentiels.

La patrimonialisation

Donnant la lecture de son parti de la crise qui a secoué le Burkina, le SG du PAI a laissé entendre que cette crise est liée à la patrimonialisation du pouvoir et à la mal gouvernance du régime en place. Tout ce que nous avons vu, a-t-il relevé, traduit la défiance des gens vis-à-vis du pouvoir qui, a-t-il ajouté, doit faire de vraies concessions car le peuple, face à l’enrichissement illicite de ses dignitaires et à leur incapacité à améliorer ses conditions de vie, veut aussi sa part du gâteau. Abordant le sujet du jour, il a affirmé que c’est sur la base de la décision du Conseil d’Etat rendue en sa faveur le 11 janvier 2011 dans l’affaire PAI, que le parti a décidé de tenir son 3e congrès les 14 et 15 mai 2011.

C’est le nouveau bureau exécutif central (BEC) mis en place lors de ce congrès qui a été reconnu par le MATDS à travers le récépissé N°2011 04 MATDS/SG/DGLPAP/DAPCR, a-t-il affirmé. Avec l’obtention de ce récépissé, le SG du PAI pense que l’affaire PAI qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive, est maintenant close. Certes, Soumane Touré peut entreprendre quelques actions pour perturber le fonctionnement du parti mais les militants surmonteront les difficultés, a-t-il confié.

"Avec ce document qui rétablit pleinement le PAI dans tous ses droits, nous sommes maintenant en mesure de déployer notre parti dans le pays", a-t-il indiqué avant d’ajouter que le PAI est un parti qui est appelé à grandir, à conquérir le pouvoir d’Etat et à le gérer. Philippe Ouédraogo a surtout remercié les différentes structures et personnalités qui les ont soutenus durant les 11 ans qu’a duré la bataille politico-jurique qui l’opposait à Soumane Touré. Il n’a pas manqué de faire l’historique de cette bataille dont le dénouement lui permet de dire aujourd’hui que le PAI ira aux élections de 2012 avec l’espoir d’obtenir des élus.

Dabadi ZOUMBARA

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 8 juillet 2011 à 10:31, par le politicos En réponse à : PHILIPPE OUEDRAOGO, SG DU PAI : C’est normal que l’opposition refuse de participer aux travaux du CCRP"

    Bravo le PAI avec Philippe. J’ai suivi ce dossier de non sens depuis le début. Je suis heureux que la tenacité et la détermination soit arrivées à bout de l’imposture. Votre combat éclaire sur les conditions draconiennes d’existance de l’opposition au Burkina. Permettez-moi que cette situation est de le fait de nous les gens de gauche qui refusons la neutralité. On est pour et on suit sans contestation ou on est contre et on subit la dure loi de l’adversité sans management. La conséquence de cette situation a été la politisation de l’administration depuis l’avènement du CNR et s’est renforcé avec la rectification, puis l’état de droit. Si pendant le CNR le critère de politisation était l’appartenance à la révolution, sous le front populaire après septembre 1989 et l’état de droit, c’était l’allégence à un individu. C’est pourquoi cette victoire qui intervient à un moment d’introspection pour chaque Burkinabè et surtout pour les organisations politiques m’amène à formuler les requêtes suivantes :
    1°)repartir vers tous les camarades militants PAI qui égarés par la tempête se sont aggripés au premier bateau venu sans une claire conscience de la destination et des enjeux,
    2°) tendre la main aux vaincus du jour
    3°) revoir la ligne idéologique du parti dans un monde où les idéologies ont perdu de leur valeur,
    4°) se rapprocher du maximum de parti de gauche dans le cadre d’un réajustement idéologique afin de créer un grand groupe socialiste (pas communiste) pour devenir une opposition de gauche solide.
    Si vous réussissez ce pari, la nation entière vous sera reconnaissante.

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