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A MME LE MENA : "Vos collaborateurs ont violé la déontologie"

Publié le jeudi 7 juillet 2011 à 01h37min

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L’interview que Madame le ministre de l’Education nationale et de l’alphabétisation a accordée à ActuHebdo, a suscité une réaction chez un instituteur à propos de l’organisation des examens du primaire.
Madame la ministre, j’ai suivi avec beaucoup d’attention votre passage à l’émission télévisée "Actu hebdo" du dimanche 12 juin 2011. Par la présente, je viens attirer votre attention sur le fait qu’on ne vous a pas dit la vérité au sujet de la répartition des examinateurs, notamment les présidents, dans les centres d’examen. En effet, madame la ministre, répondant à une des inquiétudes de l’animateur de l’émission sur le fait que certains maîtres surveillent leurs élèves si cela ne serait pas une occasion de fraude, vous aviez affirmé qu’on ne vous a signalé qu’un seul cas, celui de ‘’Boila’’.

Madame la ministre, permettez-moi de vous dire que vos collaborateurs ont violé la déontologie. Des cas, il en existe et beaucoup. Des cas que je qualifierais de plus graves en tout cas dans la province du Mouhoun pour ne prendre que cet exemple. Tenez, dans la CEB de Bondoukuy et celle de Safané, des directeurs d’école ont été nommés présidents des Centres où composent leurs élèves. A Bondoukuy, deux (2) centres sur quatre ont connu cette situation. Le cas le plus frappant, est celui d’un centre de la CEB de Safané où sur cent soixante quatorze (174) candidats, 74 élèves soit 42,52% de l’effectif du centre sont des élèves du président et en plus tous les surveillants sont de ce même Groupe d’animation pédagogique (GAP).

Je ne dis pas qu’il y a eu fraude, mais convenez avec moi, que c’est une porte ouverte à la fraude. Je souscris entièrement avec l’animateur de l’émission quand il dit qu’on a l’impression que c’est un examen blanc qu’on organise. Oui ! Dans la mesure où le président et souvent 80% de ses surveillants sont du même GAP. Toute chose qui contribue à discréditer le premier diplôme de l’élève. Au secondaire c’est inimaginable qu’on garde un directeur de CEG ou un proviseur comme président du jury où composent leurs élèves. Pourquoi tolérer cette chienlit qui s’installe au primaire. Loin de moi l’idée de vous accuser madame la ministre, cependant l’on est en droit de s’interroger si ce n’est le retour des vieux démons. Sinon comment comprendre qu’on déclare officiellement un examinateur non-résident et dans les coulisses on fait autre chose. C’est dommage, mais certains de vos collaborateurs se rendent coupables d’une telle indélicatesse.

Aussi pour se couvrir, certains inspecteurs se targuent-ils derrière le fait que les maires demandent à ce qu’on réduise le nombre d’examinateurs non-résidents pour économiser. Affirmant que ces autorités municipales exigent 60% de résidents et 40% de non-résidents. Si cela est avéré, à mon humble avis, ces comportements peu orthodoxes mettent à nu et confirment l’inconsistance de ces inspecteurs. Mieux, aucun maire non plus n’a demandé le maintien d’un président dans le centre où composent ses élèves. Je regrette qu’un inspecteur, connaissant le rôle capital du président dans l’organisation de l’examen, ne puisse pas convaincre le maire pour le déplacer.

Madame la ministre, je pense qu’au delà des souhaits des maires de réduire le nombre de déplacés, la question de la répartition des examinateurs et même du choix des examinateurs est traitée avec beaucoup de complaisance par certains inspecteurs. Ils pensent que la période des examens est le moment privilégié de châtier ses ennemis "les syndicalistes" généralement quand bien même ils exercent dans la loyauté et de récompenser « ses amis » ceux qui acceptent de payer à boire selon l’expression consacrée dans le milieu.

Madame la ministre, à travers l’émission, j’ai senti en vous une dame pétrie d’expérience dans le domaine de l’éducation et résolument engagée à se battre pour l’amélioration de la qualité de l’éducation. Tous mes encouragements, malheureusement vous héritez d’une maison (MENA ex MEBA) habitée par de méchants loups. D’ailleurs, un de vos prédécesseurs, Monsieur Mathieu R. Ouédraogo l’avait qualifiée de ‘’ maisons de singes’’ pendant que certains construisent d’autres font tout pour démolir. Sinon, beaucoup d’efforts ont été faits par votre prédécesseur, Madame Odile Bonkoungou/ Balima allant dans le sens d’une bonne organisation des examens scolaires. Cependant, il existe toujours des ‘’brebis galeuses’’ pour annihiler ses efforts. J’ose croire que vous prendrez les mesures utiles pour les ramener à l’ordre dans l’intérêt de tous. Madame la ministre, je vous prie de recevoir l’expression de ma constante disponibilité quant à œuvrer pour une éducation de qualité. Bon vent à vous dans cette ‘’ baraque de singes’’ pour paraphraser l’autre.

Magassa Lamine instituteur à Soukuy

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 7 juillet 2011 à 09:30, par wakatt En réponse à : A MME LE MENA : "Vos collaborateurs ont violé la déontologie"

    Très bonne annalyse mon frère d’autres inspecteurs se permettent même de mettre les noms des femmes qu’ils sortent avec tout en sachant qu’elles sont mariées il faudra que mme la ministre prenne aussi ce phénomène à bras le corps sinon beaucoup de foyers se cassent et le sida fait aussi ravage dans le milieu. Je connais un inspecteur qui donne le CAP pratique aux femmes qui acceptent ses avances et fait échouer les autres qui refusent. Si le chef de département ne prendre pas des mesures vigoureuses surtout avec cette salle décision de régionale il verra beaucoup de ses inspecteurs mourrir car on va régler leurs comptes physiquement.

  • Le 7 juillet 2011 à 12:09, par Hélène En réponse à : A MME LE MENA : "Vos collaborateurs ont violé la déontologie"

    Cher collègue, la transparence dans l’organisation des examens (surveillance, correction, délibération et proclamation) commence par le redéploiement des Inspecteurs à la tête d’autres jurys que ceux relevant de leur ressort administratif.

  • Le 11 juillet 2011 à 21:51 En réponse à : A MME LE MENA : "Vos collaborateurs ont violé la déontologie"

    MERCI CHER COLLEGUE DE LEVER LE LIEVRE. VOUS N’AVEZ PAS TOUT DIT LA.LA PERIODE DES EXAMENS EST UNE VRAIE TRAITE POUR CERTAINS INSPECTEURS LA PREUVE C’EST QU’ILS NE PAIENT PAS LA TTOTALITE DES SOMMES DU AUX EXAMINATEURS SURVEILLANTS CORRECTEURS ET AUTRES PERSONNELS QU’ILS ONT TRIE COMPRENEZ CHOISI PAR AFFINITES SUR L’ENSEMBLE DE LEUR PERSONNELS. MME LE MENA CELA DOIT CESSER SI VOUS VOULEZ DU BON BOULOT CAR LE VOL DES REVENUS DE VOS ENSEIGNANTS TUERA A COUP SUR LA CONSCIENCE PROFESSIONNELLE !MERCI CEST HONTEUX AVEC CES INSPECTEURS VOLEURS !

  • Le 13 juillet 2011 à 18:11 En réponse à : A MME LE MENA : "Vos collaborateurs ont violé la déontologie"

    C’est bien je dirais même c’est très bien (hic !)
    Il faut un tour dans les ministères pour voir c’est quoi un inspecteur : vous m’excuserez mais ils sont misérables et le pire c’est que après des années de bon et loyaux service ils confient leur destin au hasard à travers le PMUB, c’est très triste.
    Madame la Ministre la voie est parsemée d’embuche et de diseurs de bon aventure mais je vous souhaite bon vent et surtout courage, car nos ministères sont remplis de collaborateurs griots et malhonnêtes qui ne vous donnerons pas les bonnes informations. Il vous appartient de prendre des mesures idoines pour être bien informé car l’histoire ne retiendra que le succès ou l’échec de votre passage.
    Pour finir il faudra suggérer à vos collègues ministres de faire de même !
    J’ai peur pour mon pays, car l’impression que j’ai est que ceux qui nous dirigent ne nous connaissent pas, prenez garde de ne pas faire partie de ses élites d’un soir.

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