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MENDECITE DES MERES DE JUMEAUX : "La situation devient insupportable"

Publié le mardi 5 juillet 2011 à 02h29min

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Dans cette lettre ouverte, l’auteur attire l’attention du ministre de l’Action sociale sur le sort des jumeaux dont les mères s’adonnent à la mendicité. Elle tire la sonnette d’alarme car elle trouve que cette situation "devient de plus en plus grave et insupportable"

Chères sœurs, Je ne sais pas s’il vous arrive de croiser des femmes qui portent des bébés jumeaux, surtout au niveau des feux tricolores et des carrefours, devant les banques, les alimentations, les ministères, etc. La situation devient de plus en plus grave et insupportable lorsque ces femmes mettent ces bébés au dos et marchent sous le soleil. Vraiment, ces bébés souffrent ; car en voulant attirer l’attention sur leur sort, elles montent les scenarii suivants, entre autres :
Soit l’un des deux bébés jumeaux est mis au dos et est en train de dormir la bouche ouverte, la tête décollée ou détachée du dos de la maman ;
Soit la maman donne à manger à l’un des deux, provoquant ainsi la colère de l’autre qui se met à crier ou à taper la maman ;

S’ils ont l’âge de marcher le scenario pour mendier est le suivant :
Si c’est un vendredi, ils sont habillés en uniforme. On les laisse marcher pieds nus lorsqu’il fait chaud ;

Si ce sont des filles, elles ont des tresses ou des voilettes noires ou blanches. Elles transpirent beaucoup ; bien sûr qu’elles doivent en souffrir. Une fois, j’ai été témoin d’une bagarre entre une vieille et sa petite fille âgée d’à peu près 6 ans. Vers le siège de la BOA, l’enfant venait de recevoir de l’argent mais ne l’avait pas remis immédiatement à sa grand-mère. Celle-ci commence à caresser les petites tresses de sa petite fille qui fuit les caresses et revient plutôt taper les fesses de sa grand-mère avec une mine contestataire, histoire de dire à celle-ci de la laisser garder cet argent pendant quelques temps avant de le récupérer. Une autre fois, devant la Sonabel, j’étais obligée de dire à une jeune mendiante de ne pas frapper l’un de ces enfants jumeaux qui l’avait quittée pour aller s’amuser avec des jumeaux d’une autre femme mendiante.

Pour elle, l’enfant devrait lui rester collé pour que les gens sachent qu’elle mendie parce qu’elle a des jumeaux ou deux bébés. L’autre jour, j’ai été témoin d’une dame qui avait un bébé au dos et tirait deux enfants de moins de 3 ans pour traverser la voie allant de la direction générale de la Sonabel vers les boutiques des œuvres d’art. C’était à quelques minutes avant 14 heures. Il faisait chaud, mais les pauvres petits étaient nus pieds et l’un d’eux a commencé à soulever les orteils tout en pleurant. Une fois qu’ils sont arrivés au niveau de la statue du lion, cette dame a commencé à le frapper. J’ai fait demi-tour pour aller lui donner quelque chose et quelques conseils.

Accoucher des jumeaux est devenu une source de revenu pour certaines familles pauvres même si, en général, les jumeaux sont considérés dans nos différentes cultures comme des Etres exceptionnels. Selon mes informations, certaines femmes louent des bébés pour pouvoir mendier. Etant donné que ce sont les jumeaux qui ont plus de chance auprès des donateurs d’aumônes, la femme qui veut mendier peut louer le bébé de sa voisine à qui elle remet une certaine somme le soir. Il m’est arrivé d’interpeller certaines femmes mendiantes par rapport à leur comportement vis-à-vis de ces enfants qui constituent des moyens de survie pour toute la famille. Et ce sont les pères qui exploitent le plus cette situation malheureuse. En effet, les pères ne se présentent pas aux endroits où leurs femmes sont en train de mendier. Soit ils les attendent quelque part en route pour les conduire à la maison le soir, soit ils restent au village et viennent à Ouaga pour leur rendre visite de temps en temps. Ce qui me préoccupe, c’est qu’en plus de la souffrance physique dont ces enfants sont victimes, ceux-ci, à un certain âge, pensent que la mendicité est un boulot ; j’en connais qui aident déjà les mamans à mendier, surtout ceux qui ont plus de 4 ans.

Ce sont eux qui se mettent à côté des feux tricolores pour mendier et les mamans sont assises quelque part pour récupérer les sous, etc. Je ne sais pas ce que vous projetez faire pour gérer cette situation qui est en train de prendre de l’ampleur, surtout au niveau des filles-mères et pour éviter que les véhicules n’écrasent les bébés qu’on étale au bord des routes goudronnées ou aux feux tricolores. Comment scolariser les enfants issus des familles mendiantes pauvres afin d’éviter que ces enfants ne deviennent des délinquants ? Sur le plan culturel cela risque de poser de sérieux problèmes.

Mme Yaméogo Marie Noelie

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 7 juillet 2011 à 14:35, par Onésime En réponse à : MENDECITE DES MERES DE JUMEAUX : "La situation devient insupportable"

    Ce récit me touche profondément , étant moi même jumeau et membre d’une association dénommée « jumeaux sans frontière » regroupant des jumeaux - jumelles et parents de ceux -ci ,notre association a pris à bras le corps la résolution de ce phénomène de mendicité par les mères de jumeaux par la sensibilisation aux familles d’où sont issus ces jumeaux pour que cet aspect mendicité obligatoire que nos mentalités supertitieuses ont accepté changent .
    Mais les croyances sont ancrées telles que la volonté seule ne suffit pas ,il faut toujours sensibiliser et que des moyens suivent.
    C’est la même chose que cet autre aspect lié aux jumeaux qui commande dans certaines régions du Burkina qu’après la naissance des jumeaux , la maman quitte le domicile familial pour un séjour assez long pour éviter la mort du père s’ils sont tous sous le même toît.
    La résolution de ce problème passe par le changement des mentalités seulement , les jumeaux n’ont rien d’extraordinaire que les autres.
    J’étais d’une famille modeste à mon enfance ,malgré cela ma maman a refusé de mendier parce qu’elle est mère de jumeaux.

  • Le 7 juillet 2011 à 15:55 En réponse à : MENDECITE DES MERES DE JUMEAUX : "La situation devient insupportable"

    Ca, c’est encore les mossi qui nous emmmerdent. Non seulement ils sont nombreux mais ils font beaucoup de jumeaux et ils nous obligent a les nourrir en volant meme dans nos coeurs apres noua avoir vole notre eau de farine qu’ ils appeleent zookoom. Comme si c’etait leur eua de farine. Samogho du monde, unissez - vous pour remettre ces fils d’ esclaves sous notre joug.
    Drabo Cheick Omar.

  • Le 4 avril 2018 à 16:22, par abourahamane mahamane En réponse à : MENDECITE DES MERES DE JUMEAUX : "La situation devient insupportable"

    je suis le président de l’association des êtres des mères et des jumeaux .Je croi que conjurons nos efforts pour accompagner ses jumeaux et leur parents pour des projets de promotions des jumeaux dans les domaines de l’éducation la formation professionnelle la mise en oeuvre des activités génératrices de revenus exemple octroi des charrettes des machines à coudre des matériaux de jardinages habits jouets avec les partenaires

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