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Réformes politiques : En attendant l’article 37, on parle d’amnistie

Publié le lundi 4 juillet 2011 à 01h15min

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Depuis le 23 juin 2011, le Conseil consultatif sur les réformes politiques (CCRP) est en conclave. Régulièrement, il fait le point de ses travaux. A la date du 2 juillet 2011, deux axes sur les quatre ont été examinés et selon le vice-président, Amadou Dabo, le consensus règne.

L’axe I : relatif à l’extension du dialogue démocratique par la création d’un nouveau cadre d’expression. Il a été discuté et les conclusions y relatives ont été prises le 28 juin courant.

L’axe II, à savoir "redéfinir les rapports entre l’exécutif, le législatif et le judiciaire", a fait l’objet de discussions à partir du 29 juin courant et s’est poursuivi jusqu’au 2 juillet dernier où son chapitre devait être clos. Mais compte tenu d’un retard accusé, il sera encore sur la table, ce lundi 4 juillet. Normal, c’est dans cet axe que seront analysées les propositions ayant trait à la loi d’amnistie, à l’âge plafond du président, au renforcement du pouvoir du Premier ministre et à celui du Parlement, à la création d’un Haut-conseil de sages... et surtout à l’article 37.

Sur cet second axe, il convient d’ailleurs de s’y attarder car il semble être le concentré des sujets qui fâchent : de ce fait sur l’âge plafond, on pinaille entre 70 ans, 75 ans ou 80 ans. Encore qu’à ces âges-là déjà, si on ne peut prendre une retraite honorifique ou aller soigner sa prostate... Les pouvoirs du Premier ministre ont aussi fait l’objet de polémiques. En fait, c’est la nature même du régime qui a été au cœur du débat : sur le papier, le Burkina Faso a adopté un régime semi-présidentiel, même si dans les faits, c’est un régime présidentialiste qui existe.

Certains au sein du CCRP, ont évoqué un régime parlementaire, vite balayé, et il semble que l’unanimité tourne autour du statu quo, le semi-présidentiel, mais avec un Premier ministre "fort" qui rendra compte à l’Assemblée qui peut lui brandir une motion de défiance. En fait, les conseillers souhaiteraient l’avènement d’un PM qui ne sera plus ce fusible qui saute à chaque accès de fièvre socio-politique. Bien sûr, tout cela suppose un parlement non monocolore.

La problématique d’une loi amnistiante a fait également son bonhomme de chemin à ce présent conclave du CCRP, et elle semble recueillir le consensus. Cette loi amnistiante concernera tous les régimes d’exception jusqu’à l’adoption du rapport définitif du CCRP, autant dire que le pouvoir de Blaise Compaoré est concerné naturellement.

Voilà qui n’est pas sans rappeler la teneur de notre Commentons l’événement du 18 mars 2010 intitulé : "Article 37 : Appel pour une amnistie présidentielle".

Sur cette question qui concerne tout le monde, on n’en démord pas et nous estimons qu’une des pistes pour remettre les compteurs à plat est d’éviter de brandir l’épouvantail des juridictions nationale et supranationale à l’encontre du locataire de Kosyam. Car quiconque à sa place se braquerait et c’est humain à la limite.

En ce qui concerne d’ailleurs l’article 37, les conseillers du CCRP ne l’ont pas encore abordé, et il est probable qu’ils le fassent courant ce 4 juillet 2011. Pour ce qui est l’idée d’un Haut-conseil de sages, ne va-t-il pas faire doublon avec le Sénat ?

Quant à l’Axe III, il s’agira pour les 68 conseillers du CCRP, de se pencher sur l’amélioration de la gouvernance électorale.

La dernière présidentielle a connu des problèmes liés à la carte électorale, et les scrutins passés aussi ont connu d’autres problèmes, même si tout s’est bien déroulé dans l’ensemble.

Comment organiser des élections acceptées par toutes les parties ?

Sur ce sujet de bonne gouvernance électorale, le professeur Augustin Loada a donné une conférence y relative. De même que la présidente du Conseil supérieur de la Communication, Béatrice Damiba.

Enfin, le 4e Axe porte sur le renforcement de la gouvernance globale.

Il s’agira pour le CCRP de passer en revue des questions relatives à l’armée et la République, à l’armée et la démocratie, à la crise de la citoyenneté au Burkina Faso.

Au vue des discussions, les débats sont soutenus, et le CCRP espère parvenir à la fin de la mission à elle confiée, à des résultats concrets et ...consensuels (?)

Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 4 juillet 2011 à 03:39, par mousbilone En réponse à : Réformes politiques : En attendant l’article 37, on parle d’amnistie

    ""Ne toucher pas a mon article 37""

  • Le 4 juillet 2011 à 08:11 En réponse à : Réformes politiques : En attendant l’article 37, on parle d’amnistie

    Quel abattage médiatique pour ce qui est que magouillages et tripatouillages !!!!

    La presse semble aux ordres. Où sont les informations que nous attendons ; situation économique et actualité ?

  • Le 4 juillet 2011 à 08:45, par Etudiant Burkinabé En réponse à : Réformes politiques : En attendant l’article 37, on parle d’amnistie

    Faites toutes les reformes democratiques nécessaires, mais laisser tranquille l’ARTICLE 37 !!! si non ??? allez y demander à Abdoulaye Wade !! il en sait !
    Pour moi l’article 37 est bien plus que democratique ! Même ceux qui ont créer la democratie l’appliquent !! c’est pas nous super consommateur du tout venant qui allons le reviser au risque de mettre nos enfant dans la rue pour revendiquer ! le désordre et après on va créer un nouveau CCRP ! Mais arréter un jour !

  • Le 4 juillet 2011 à 09:10, par bineere En réponse à : Réformes politiques : En attendant l’article 37, on parle d’amnistie

    L avenir du Burkina est dans leur mains. Nous voulons la liste des membres car c est eux qui seront responsables de tout ce qui va arriver a notre chere patrie, surtt l article 37, luniq ARTICLE ET SEUL ARTICLE 37

  • Le 4 juillet 2011 à 10:16, par zakaria En réponse à : Réformes politiques : En attendant l’article 37, on parle d’amnistie

    faites tout, dites tout ; mais l’article 37 n’est pas négociable. ça vous même vous le savez donc à bon attendeur salut.

    • Le 4 juillet 2011 à 11:29, par Sid-Payandé En réponse à : Réformes politiques : En attendant l’article 37, on parle d’amnistie

      Bonjour Tous !

      On a beau parlé, tant qu’il n’y aura pas de justice équitable pour tous les Burkinabé, on aura prêché dans le désert....
      Justice, justice, et toujours justice pour tous ; serait la solution ultime qu’on le veuille ou pas c’est la seule porte de sortie !
      Bon courage au CCRP, à toutes les bonnes volontés qui oeuvrent sincèrment pour la paix au burkina et dans le monde !

      Paix - Amour - Justice !

    • Le 4 juillet 2011 à 11:43 En réponse à : Réformes politiques : En attendant l’article 37, on parle d’amnistie

      Pourquoi tu dis qu’ils peuvent tout faire sauf pour l’article 37 ?Drôle toi.Ca te plairait qu’on vide les caisses de l’Etat pour nourrir des politiciens ?Ils n’ont qu’à aller travailler dur comme tout le monde au lieu de s’engraisser sur le dos des contribuables.Donc tout comme l’article,je suis archi contre le sénat,la vice présidence,le haut conseil des sages,l’agmentation des députés,le statut de fonctionnaire des chefs traditionnels ainsi que tous ces gadgets de conseil national de la jeunesse,le conseil national de la femme alors qu’il y a un ministère pour ça.Le Faso n’a pas de pognon et attendez vous à ce que nos impots grimpent pour pouvoir masser tous ces gens qui ne pensent qu’à eux-mêmes au lieu de se soucier du bien être de la masse populaire.C’est inadmissible et espère que toutes ces mesures futiles mais coûteuses pour les finances de l’Etat ne seront pas adoptées sinon le Faso sera en faillite

  • Le 4 juillet 2011 à 11:12, par Le Gonze En réponse à : Réformes politiques : En attendant l’article 37, on parle d’amnistie

    Amnistier qui et pour quels crimes ? L’amnistie efface dans le temps et tant qu’une autre Loi ne vient la remettre en cause, le caractère infractionnel de certains faits commis, à moins qu’une instance et/ou une norme supranationale ne soit intervenue déjà sur la question...

    Dans notre "savane" Burkinabé, qui veut-on amnistier ? Les militaires qui dirigent ce pays depuis 1966 sans discontinuer ? Les civils qui les ont accompagné dans leurs méfaits et autres crimes ?

    On ne pourra jamais aminstier un meurtre politique, un détournement et un enrichissement "turbo" tant que la vérité ne sera pas dite et connue de tous : qui a tué qui et pourquoi ?

    Les veuves et les orphelins attendent toujours...

  • Le 4 juillet 2011 à 11:57 En réponse à : Réformes politiques : En attendant l’article 37, on parle d’amnistie

    Je comprends plus rien. Peut-on accorder une amnistie à quelqu’un qui n’a rien à se reprocher ? Si c’est pour fait de coup d’Etat, notre pays n’est pas le seul. Sinon, que reproche-t-on à nos dirigeants ? Il faudra nous éclairer sur ce point !

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