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Sommet de l’UA : Des mots pour soigner des maux

Publié le lundi 4 juillet 2011 à 01h13min

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Les lampions se sont éteints sur le 17e sommet ordinaire de l’UA qui s’est tenu à Malabo, du jeudi 30 juin au vendredi 1er juillet 2011. Que devra-t-on en retenir ? Grosso modo, que les sceptiques qui doutaient que les chefs d’Etat du continent puissent s’entendre pour trouver une décision consensuelle sur les problèmes africains de l’heure ne se seront pas trompés de beaucoup. Et pour cause. Au nombre des décisions prises par l’assemblée des dirigeants africains, on notera tout d’abord que pour la difficile question libyenne, nos têtes couronnées auront décidé de partager la poire en deux. Primo, les chefs d’Etat ont décidé de ramer à contre-courant de la Haye en refusant l’exécution du mandat d’arrêt lancé contre Kadhafi par le procureur Moreno-Ocampo.

Secundo, comme pour tempérer un peu, les dirigeants africains ont toutefois décidé de mettre le Guide libyen à l’écart des négociations qui se tiendront prochainement, en vue d’une transition en Libye. On s’en doute, il a fallu manoeuvrer dur, pour ménager la chèvre et le chou. Mais au final, la décision a un goût mi-figue, mi-raisin.

Dans un tout autre domaine, l’affaire Hissène Habré, l’UA a demandé au Sénégal de choisir rapidement entre juger rapidement l’ex-président tchadien ou l’extrader dans un autre pays, histoire d’en finir avec un dossier encombrant et qui traîne depuis de longues années.

On se rappelle toute la bataille politico-judiciaire qui entoure l’ancien président tchadien réfugié au Sénégal depuis les années 90. Beaucoup de polémiques, de nombreuses passes d’armes opposèrent les spécialistes du droit sénégalais à ceux de la Cour de justice de l’UEMOA. Et jusqu’à présent, rien du tout. L’UA espère vider la question une fois pour toutes.

Que valent cependant ces décisions prises par le 17e sommet de l’instance panafricaine ? Paroles, paroles. On se doute bien que l’Otan qui pilonne systématiquement Kadhafi et ses amis ne se laisseront pas ébranler pour si peu. Tout comme les dirgeants du pays de la Téranga, à supposer qu’ils décident de "protéger" Hissène Habré, par ailleurs devenu un des leurs par alliance, on ne voit pas trop qui sera en mesure de leur forcer la main afin qu’ils mettent dehors ce beau-frère et hôte en exil doré dans son palais de Ouakam. Ni quand, ni comment.

Alors, vous avez dit décisions ? Paroles, paroles, peut-être, rien que des mots.

L’Observateur Paalga

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