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Conseil consultatif sur les réformes politiques : Vers la création d’un observatoire national des conflits

Publié le lundi 4 juillet 2011 à 01h15min

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Le bureau du Conseil consultatif sur les réformes politiques (CCRP) a animé, le samedi 2 juillet 2011 à Ouagadougou, un point de presse sur les activités menées. Après plus d’une semaine de travaux, que peut-on retenir ?

Pour le 2e point de presse du CCRP, c’est le 1er vice-président du bureau, El Hadj Amadou Dabo et d’autres membres qui étaient face aux hommes de médias. C’est par démenti des écrits de certains journalistes faisant état de divergences entre les membres du CCRP, que le 1er vice-président du bureau du CCRP, El Hadj Amadou Dabo, principal animateur du point de presse, a introduit les échanges avec les journalistes. Selon lui, c’est dans une ambiance empreinte de respect mutuel et de courtoisie entre les participants que se mènent les débats. « Les travaux se passent de façon satisfaisante. Certaines presses sont en train de vouloir véhiculer des informations selon lesquelles il y a des divergences dans notre Conseil mais je puis vous affirmer que cela n’est pas exact. Toute information relative à des divergences ne vient pas de notre conseil », a-précisé M. Dabo avant d’entrer dans le vif du sujet.

Du bilan des onze jours de travaux, l’on retient que deux axes ont déjà été abordés. Il s’agit du premier qui a concerné l’extension du dialogue social par la création de nouveaux cadres d’expression et du deuxième qui a porté sur le rééquilibrage des pouvoirs entre l’exécutif, le législatif et le judiciaire.

En ce qui concerne le premier point, les participants ont proposé qu’à l’instar de certains cadres qui existent déjà comme le Forum des jeunes, la Journée du paysan, d’autres cadres puissent être créés. Les participants ont souhaité que les cadres existants soient redynamisés. Cela « avec un contenu et une forme qui évitent le folklore et les schémas partisans ». Il s’agit entre autres du Conseil national de la jeunesse, du Conseil national des femmes, du Haut conseil des sages.

Ils ont en outre proposé la création d’un observatoire national des conflits qui aura pour mission de prévenir et de gérer les conflits entre les communautés, qu’elles soient rurales ou urbaines.

« Les échanges ont également porté sur le rôle et le statut des chefs traditionnels et coutumiers. Ce qui ressort de manière consensuelle, c’est la reconnaissance claire du statut de ces leaders d’opinion dans la Constitution ; des clauses préciseront leur place et leur rôle et il a été demandé aux acteurs eux-mêmes de nous proposer un contenu à cet effet car leur implication directe en politique est de plus en plus décriée », lit-on dans la déclaration liminaire.

Le deuxième axe portant sur le rééquilibrage des pouvoirs entre l’exécutif, le législatif et le judiciaire n’était pas encore épuisé au moment du point de presse.

Les membres du CCRP ont par ailleurs discuté de la nature du régime, l’âge plancher et plafond pour être candidat, l’amnistie du chef de l’Etat, le renforcement du pouvoir du Premier ministre et celui du parlement, la nécessité que le chef de l’Etat recueille l’avis du parlement pour la nomination des personnalités à certaines hautes fonctions.

Pour être président du Faso, avoir entre 35 et 70 ans

Pour la nature du régime, le consensus s’est dégagé pour un régime semi-présidentiel, l’âge plancher est proposé à 35 ans et l’âge plafond à 70 ans pour prétendre à la magistrature suprême.

Pour l’amnistie, le consensus s’est dégagé pour une amnistie du chef de l’Etat mais la formulation de cette proposition a été confiée à certains de nos membres qui sont juristes de formation car l’amnistie ne concerne que le passé ; s’il faut l’inscrire dans notre loi fondamentale pour l’avenir, il faut prendre des précautions pour que cela n’ouvre pas la voie à toute sorte de dérives pour un chef d’Etat qui sait d’avance qu’il sera amnistié.

Quant à l’article 37 de la Constitution dont la modification suscite des débats au sein de l’opinion nationale, il n’avait pas été examiné par les membres du CCRP au moment où se tenait la conférence de presse.

Interrogés sur la participation ou non du directeur exécutif du Centre pour la gouvernance démocratique (CGD), Pr Augustin Loada, aux travaux du CCRP, les conférenciers ont clarifié que celui-ci intervenait en tant que personne-ressource et non pas au nom du CGD. Le Pr Loada donnait ce jour une communication sur la gouvernance électorale. « Le Conseil a prévu d’inviter des personnes qui peuvent venir nous entretenir sur un certain nombre de questions précises et c’est dans ce sens qu’il a été ciblé par le comité d’appui. Il est là en tant que personne-ressource, professionnel de droit et pour suivre les débats surtout en ce qui concerne la gouvernance électorale », a indiqué la 2ème vice-présidente, Mamounata Bélem. Elle invite d’ailleurs d’autres personnes qui seraient intéressées par ces réformes qui ont des points de vue à partager à contacter le Conseil parce qu’il s’agit d’un débat national et qu’il faut que chacun y apporte sa contribution.

Les travaux du Conseil consultatif se poursuivent ce lundi à la salle de conférence de Ouaga 2000. Tous les membres espèrent qu’à la date du 14 juillet prochain, les quatre axes de leurs travaux trouveront un consensus, au nom de l’intérêt national.

Enok KINDO

Sidwaya

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