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Sénégal : C’est ça on appelle opposition

Publié le jeudi 30 juin 2011 à 02h36min

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L’opposition, au pays de la Téranga, est fâchée, très fâchée. Les onze années de papy Wade à la tête du Sénégal n’auront pas été de tout repos ; car le vieux, des idées, il en a ; et certaines d’entre elles, à défaut d’être franchement saugrenues, agacent.

L’une des dernières trouvailles de Gorgui a été le ticket président-vice- président, à l’américaine. Avec en sus qu’il suffisait d’engranger 25% de l’électorat pour remporter la cagnotte du suffrage. L’idée visiblement n’a pas plu, c’est le moins que l’on puisse dire, si on en juge par les manifestations monstres qui forcèrent papy à battre en retraite.

Dans la foulée, naquit le mouvement du 23 juin qui présenta une panoplie de demandes ; tout dernièrement, ce furent les émeutes consécutives aux délestages de la Sénélec qui embrasèrent une fois de plus Dakar et donnent jusqu’à présent du grain à moudre aux opposants de Wade.

A l’intérieur de cette tourmente, l’attitude de l’opposition sénégalaise force l’admiration. Dans le débat qui fait rage, elle a le mérite de présenter des objectifs clairs, limpides et juridiquement soutenables.

Elle affirme qu’elle ne réclame pas hic et nunc le départ d’Abdoulaye Wade. Et elle a vu juste. En toute bonne logique républicaine, on ne demande pas à un président en exercice de rendre le tablier, pour un oui ou pour un non. Les adversaires de Wade l’auront compris et c’est la raison pour laquelle on n’aura pas noté la présence dans ses rangs d’un mouvement « Wade dégage ». Bien plus, ils trouvent normal que papy aille jusqu’au bout de son mandat. Après ? Ce sera autre chose.

Lorsque le front social prit le relais de la crise politique et que Dakar s’embrasa, l’opposition, courageusement, se mit en devoir de condamner les violences perpétrées. Son mérite en choisissant de se comporter de la sorte fut grand. C’est l’évidence même, elle aurait pu tirer parti du mécontentement généralisé ; elle avait là l’occasion rêvée (sous d’autres cieux) de souffler sur la braise, histoire de causer le plus de mal possible à un chef d’Etat avec lequel elle a maille à partir.

Les adversaires de Wade choisirent plutôt de mettre en avant le sens républicain dans le débat, en affichant une démarcation saine et républicaine d’avec les actes de violence pure et de vandalisme effréné qui se soldèrent par des dégâts de tous genres. Ce en quoi ils firent preuve de clairvoyance et de raison. Car au moment même où on se plaint du service inadéquat de la Sénélec, si on décide de passer sa colère en détruisant les infrastructures et le matériel de la même Sénélec, on se demande comment se fera l’amélioration de ce service dont l’absence actuelle crée des frustrations. Rien que de très logique.

Là où cependant les adversaires de maître Wade risquent d’en faire trop, c’est à coup sûr lorsqu’ils demandent la démission pure et simple de Wade fils. Il faut le dire tout net, il ne revient pas à l’opposition d’indiquer à Gorgui ceux qui doivent composer son gouvernement. Pour rester dans la règle républicaine, ils peuvent réclamer la démission du ministre de l’Energie ; il se trouve que c’est le même Karim, O.K. Mais réclamer que ce dernier démissionne de tous les ministères qu’il a en charge donne l’impression que l’opposition sénégalaise tient à se payer la tête du fils, puisqu’elle n’arrive pas à obtenir celle de son père. Le dire ne signifie pas qu’on loue la décision prise par papy de faire cumuler à son fils un si grand nombre de portefeuilles ministériels. Mais enfin, Wade a de ces raisons…

Reste à savoir comment tout cela finira. Le Sénégal a toujours été perçu comme un pays phare en Afrique dont le bon exemple balise la voie de la démocratie sous nos tropiques. Il a obligation de le rester. Car, en tout état de cause, ce sont les Sénégalais qui, le moment venu, choisiront, pour les diriger, celui pour qui leur cœur balancera. En attendant cette échéance, il revient à chaque camp, majorité comme opposition, d’affûter ses armes en prévision du jour j. Pourvu que tout cela se fasse dans les règles de l’art ainsi que la décence qu’exige toute république digne de ce nom.

Jean Claude Kongo

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 30 juin 2011 à 04:01 En réponse à : Sénégal : C’est ça on appelle opposition

    N’oublions pas que l’opposition senegalaise a dirige le pouvoir d’etat et cela depuis l’independance,ce qui leur donne les moyens et les hommes necessaires pour cette fronde.Wade n’a pas 24ans de pouvoir,donc les cas ont des discemblances.

  • Le 30 juin 2011 à 04:50, par oumdiallo En réponse à : Sénégal : C’est ça on appelle opposition

    et toi ton opposition vrai est ou ? l’opposition ne tombe pas du ciel ces la population qui fait l’opposition et si la population est mouton comme vous autre l’opposition ne peut etre autrement. ne dit on pas que chaque peuple merite le dirigeant, non les oposants quIls ont. patienter le desordre actuel tunisien ou egyptien vous guete car sans opposition ces la revolution sans leader c’est a dire l’anarchie.
    un compatriote a l’etranger.
    svp publier

  • Le 30 juin 2011 à 08:27 En réponse à : Sénégal : C’est ça on appelle opposition

    senegal, c’ est ca on appele democratie et majorite responsable. dans tous les paysl’ opposition est a l’ image de la majorite. o senegal on a pas achete l’ opposition, , grille les hommes de la societe civile et les chefs coutumiers comme galette jusqu’ a ce qu’ ils n’ ont plus de poids. n’ allez pas trop vite dans la condamnation de l’ opposition. nos jugements risquent de nous juger mal meme.

  • Le 30 juin 2011 à 08:32 En réponse à : Sénégal : C’est ça on appelle opposition

    "Elle affirme qu’elle ne réclame pas hic et nunc le départ d’Abdoulaye Wade. Et elle a vu juste. En toute bonne logique républicaine, on ne demande pas à un président en exercice de rendre le tablier, pour un oui ou pour un non. Les adversaires de Wade l’auront compris et c’est la raison pour laquelle on n’aura pas noté la présence dans ses rangs d’un mouvement « Wade dégage ». Bien plus, ils trouvent normal que papy aille jusqu’au bout de son mandat. Après ? Ce sera autre chose."

    IL Y A UN MOT QUI S’ APPELE DESOBEISSANCE CIVILE ET IL EXISTE DANS TOUTES LES CONSTITUTIONS MEME LES MOINS BONNES COMME CELLE DU BURKINA. ON PEUT BIEN DEMANDER A UN PRESIDENT DE PARTIR. MAINTENANT, QUE CE SOIT POUR UN OPUI OU POUR UN NON, CA DEPEND DE TON CAMP.

  • Le 30 juin 2011 à 12:07, par Lucie En réponse à : Sénégal : C’est ça on appelle opposition

    Le pouvoir, l’opposition, les syndicats et la presse sont à l’image de la société. Donc nous méritons ceux que nous avons ici, puisqu’ils sont l’expression de nos propres turpitudes, de nos propres vécus, de nos contradictions, de nos peurs, de notre couardise et de nos espoirs. Ils ne sont pas plus géniaux que d’autres.

  • Le 30 juin 2011 à 15:41, par Malick En réponse à : Sénégal : C’est ça on appelle opposition

    Visiblement, ce n’est pas un papier de journaliste, mais de Burkinabè. On est grincheux au Faso. Et c’est facile de trouverb un bouc émissaire. Je suis au sénégal et j’ai vu comment la presse a traité cette waderie. Pas de lilib lib !

    Et pour tout te dire, ce n’est pas l’oposition, ce sont les sénégalais qui ont manifesté, parce qu’ils sont citoyens. Si t’es content de ton oposition politique au faso, t’es pas obligé de te faire présenter par elle. Prends ta plume, assume toi, et peut être, nous lecteurs, pourrons dire : "c’est ça une vrai presse"

  • Le 30 juin 2011 à 17:22, par anta En réponse à : Sénégal : C’est ça on appelle opposition

    L’attitude des burkinabè vis-à-vis de leur opposition est la même qu’ils ont toujours eu par rapport à leurs propres valeurs : ils n’aiment pas leur nourriture(ils appellent le tô afrique en danger) ;ils n’aiment pas leur mode vestimentaire(sous prétexte que la danfani est cher,ils préfèrent les costumes de 50mille les jean de 15000) ;ils n’aiment pas leur musique(ils huent Sana Bob dont le reagae n’a rien envier à celui de Peter tosh),ils n’aiment pas leur équipe nationale(Drogba marque des buts, Dagano aussi) ;ils n’aiment pas leur langue,ils n’aiment pas leurs héros.Comment aimeront-ils leur opposition ?Aujourd’hui ou demain, tant qu’il y aura une une opposition,elle sera animée par des burkinabè, les sénégalais ne viendront pas faire notre opposition à notre place.Ils ne sont ni plus courageux ni plus intelligents,ni rien.Ils sont ce qu’ils sont, c’est-à-dire sénégalais.et nous sommes burkinabè.Certes, personne n’est prophète dans son pays !

  • Le 30 juin 2011 à 17:59, par Mentalist En réponse à : Sénégal : C’est ça on appelle opposition

    C’est ça jetez des fleurs à l’opposition sénégalaise...
    Mais ce n’est pas l’opposition sénégalaise qui est forte.
    C’est l’Homme sénégalais qui est fort et fier et qui n’accepte pas l’injustice.
    Vous les burkinabè, depuis l’assassinat de NZ , vous acceptez l’injustice, la brimade, les vols, l’expropriation, le viol de vos filles, l’assassinat de vos propres enfants pour peu qu’on vous dédommage à coup de millions.
    Maître Sankara prêche dans le désert car les homme burkinabè, sont des peureux !!!
    Vous êtes devenu mous comme des escargots.
    Alors là, on va vous faire tout ce qu’on veut !
    Wait and see !!!

  • Le 30 juin 2011 à 18:24 En réponse à : Sénégal : C’est ça on appelle opposition

    Le journaliste aussi doit choisir de dire la verité quite à blaisser le pouvoir ou l’opposition ; et ce n’est pas ce que fait l’observateur.

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