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CCRP : Encore la politique de la chaise vide

Publié le jeudi 30 juin 2011 à 01h02min

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Les infortunes des partisans de la politique de la chaise vide ne semblent toujours pas avoir édifié certains au Faso en tout cas, les travaux du Conseil consultatif sur les réformes politiques ont, bel et bien, démarré malgré l’appel au « boycott » du Chef de file de l’opposition dont, du reste, les membres de l’institution ne parlent pas le même langage, certains prenant le départ pour le grand échange devant conduire à des propositions concrètes pour la consolidation de notre démocratie.

Le constat est clair et net, des partis politiques membres du Chef de file de l’opposition ont refusé de se faire embrigader par leur « mentor » statutaire, Me Bénéwendé S. SANKARA. Refusant de céder à ses injonctions, ils participent depuis ce jeudi 23 juin 2011 aux travaux du Conseil consultatif sur les réformes politiques (CCRP) dont l’objectif est de faire des propositions renforçant le processus démocratique dans notre pays. Ni plus ni moins.

On le sait, certains qui de tout temps ont critiqué les institutions du pays ou crié haro sur leurs disfonctionnements ou leur inadéquation ont opté de s’arcbouter à la récusation du Conseil consultatif à travers des préalables qui mettent à nu leur stratagème qui consiste à critiquer pour critiquer sans jamais être en mesure de proposer, alors que toute la classe politique et l’ensemble des organisations de la société civile avaient vivement souhaité des réformes. Mais l’histoire est en marche et inexorablement, elle s’impose à ceux qui refusent de la faire. C’est pourquoi, leur non participation n’a pu empêcher le Conseil consultatif de réunir des personnalités à la hauteur de sa vision pour aboutir à des propositions de réformes consensuelles conformément à sa lettre de missions.

Par ailleurs, on se perd en vaines conjectures quand certaines voix s’élèvent pour parler de l’absence de la vraie opposition ou de la vraie société civile dans le CCRP tout en faisant allusion à un certain UNIR/PS ou au CGD. Et pis encore, lorsque Me Bénéwendé SANKARA balance dans la presse qu’il n’y a aucun des 35 membres du Chef de file de l’opposition dans le CCRP alors qu’il y en a au moins 5, cela atteste tout le désarroi qui l’anime face au bon début du fonctionnement du CCRP. En réalité, on est en droit de se demander si la participation de certaines personnalités dites figure de proue n’allait pas polluer les débats contradictoires qui font l’essence du CCRP. D’une manière ou d’une autre, les Burkinabè devront faire confiance, voire être fiers des 68 personnalités qui participent aux travaux du CCRP. Surtout qu’il reviendra au peuple lui-même de choisir, en temps opportun, les propositions qui lui conviennent.

Soit dit en passant, le CCRP n’intéresse que les Burkinabè qui veulent contribuer au renforcement de la démocratie et de la cohésion sociale. Heureux donc que des grandes gueules, c’est-à dire ceux qui font du bruit pour rien se soient démarqués de ce cadre de dialogue et de débats contradictoires. Ne devons-nous pas être plutôt fiers de la participation d’un Harouna DICKO du RPN au CCRP dont la vigilance à quelquefois permis de parfaire l’organisation de nos municipales que d’être effarés par l’absence du Chef de file de l’opposition statutaire réduit à sa propre expression depuis la présidentielle de 2010 où il a fait piètre figure avec un score avoisinant de 6% ? Encore plus, n’avons-nous pas beaucoup plus besoin de l’expérience du Pr Augustin LOADA, en tant que spécialiste que l’absence du CGD en tant que structure qu’il dirige ?

La relecture de la constitution n’est pas une séance de phraséologie politicienne mais bien des rencontres de cogitation dans l’optique de trouver le meilleur pour la démocratie au Faso. N’est-ce pas ?.

Drissa TRAORE
L’Opinion

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Vos commentaires

  • Le 30 juin 2011 à 01:36, par KOHOLE En réponse à : CCRP : Encore la politique de la chaise vide

    Il est clair comme l’eau de roche qu’au regard de la crise actuelle que traverse le peuple Burkinabè, la voie du dialogue devrait être privilégiée tant par le pouvoir que par l’opposition pour aboutir à un climat social apaisé ouvert au développement du pays. L’observateur de la scène politique au Faso et pourquoi pas tout le peuple se rend amèrement vite compte que finalement tout en prônant la voie du dialogue dans le discours, les deux protagonistes (pouvoir et opposition) semblent se tourner le dos dans les faits et les actes qu’ils posent. La hache de guerre semble être brandie par chaque partie et l’issue recherchee serait la mort de l’un et la survie de l’autre. La voie de la cohabitation pacifique, épine dorsale de toute démocratie qui se veut opérationnelle semble être cette fois enterrée pour de bon.

    Comme le prétend le pouvoir en place, si c’est la quête de la voie du dialogue qui motive la mise en place d’une CCRP, alors un accent devrait être mis sur les critères qui permettent de légitimer celle-ci dans le vrai sens du terme, autrement dit, une CCRP qui serait validée par l’opposition principalement, d’autant que l’initiative provient du pouvoir en place. Le pouvoir ne pourrait en aucun prétendre parvenir à un climat apaise en se débarrassant de l’opposition qui passe malheureusement pour être un membre à part entière du corps constitue d’une nation democratique.
    L’idée d’en arriver à des reformes politiques constitue en soi un pas non négligeable du pouvoir vers la réconciliation des cœurs. Cependant, l’accent devrait être mis plus sur les critères de sa mise en œuvre que sur sa formulation telle qu’énoncée. L’opposition, dans ces conditions pourrait se voir mise au-devant d’un fait accompli, d’une tache qui lui serait comme imposée. Le pouvoir gagnerait à faire des concessions dans la phase actuelle des choses, à remettre sur la table des débats les questions de la représentativité et de la légitimité de la CCRP. Le Dr Bognassan gagnerait à faire un recul pour essayer encore une fois de tenter un rapprochement avec l’opposition pour ensuite mieux sauter et parvenir à l’atteinte efficiente des objectifs assignés a la CCRP, dont l’objectif premier est, selon ses propres termes, « l’élargissement des bases du dialogue démocratique par la création de nouveaux espaces d’expression. ». Sans franchement entrer dans les débats, nous pouvons nous rendre à l’évidence que la composition actuelle du CCRP exclut par exemple entre autres la représentativité de la diaspora Burkinabè. La définition des quotas des différents corps constitués tant de la société civile, des syndicats que des partis politiques est-elle partagée par ces derniers ? S’agit-il d’une prise de décision prête à porter ou qui ouvre la porte à des débats constructifs ? Autant de questions qui se posent en termes d’appel aux tenants d’une telle initiative.

    Par ailleurs, pour se rendre crédible aux yeux du peuple Burkinabè et aussi pour ne pas paraitre jouer au pécheur en eau trouble, l’opposition se doit de se débarrasser des débordements passionnels de diabolisation et de rejet systématique du pouvoir qui consisteraient à dénigrer et à apposer une fin de non-recevoir systématique aux avances du pouvoir. Elle doit se démarquer d’un extrémisme empreint de haine et d’appel à l’incivisme. Nous voulons d’une opposition crédible, qui édite des prises de positions pertinentes à même de mettre à nu de manière objective les insuffisantes du pouvoir en place. L’opposition acquiert sa légitimité par la pertinence, le bien fondé de ses idées et de ses prises de position et non par la recherche passionnée des actes visant à déstabiliser le régime en place. Autant le régime en place ne peut réussir sans l’aval du peuple, autant l’opposition devrait se rendre compte qu’elle n’accouchera pas même d’une souris si elle confond sa position et celle du peuple tout entier. Nous disons non à la politique de fuite en avant prônée tant par le pouvoir en place que par l’opposition, non à la politique politicienne qui visent plus des intérêts égoïste que ceux du peuple.

    Que Dieu bénisse le Burkina Faso.

  • Le 30 juin 2011 à 03:46, par Beurk En réponse à : CCRP : Encore la politique de la chaise vide

    Vous n’allez pas tous les jours nous rabacher les mêmes refrains parceque Me Sankara ne veut pas participer à ce capharnaum d’autant plus qu’il est libre de faire ce que bon lui semble utile.Vous avez vos 68 congressistes pour votre CCRP,maintenant qu’ils nous fassent un travail et nous jugerons sur pièces

  • Le 30 juin 2011 à 14:05, par Un observateur un peu averti En réponse à : CCRP : Encore la politique de la chaise vide

    Respectez le choix de ceux qui ont refusé de si-ger à ce conseil. C’est plus sage. Vous faites semblant ou vous ignorez le contexte actuel qui commande une posture d’écoute, de concertation, d’unité nationale.

  • Le 30 juin 2011 à 15:17, par ocm En réponse à : CCRP : Encore la politique de la chaise vide

    Merci pour les différentes ractions sur ce sujet, mais restons tout de même dans la bonne logique et travaillons pour l’encrage d’une democratie veritable dans notre pays.Le CCRP est monté de toutes pièces pour atteindre un objectif que nous cinnaissons tous. Nous attendons la ministre YE de pieds fermes.
    Je pense que c’est mieux de faire la politique de la chaise vide que de faire la politique du ventre au detriment du peuple. Les differents acteurs de la vie politique de notre pays doivent êtres sincère et avoir raison gardée car l’histoire nous rattrapera tous.

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