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Réformes politiques au Burkina Faso : Qui sont ces donneurs de leçons ?

Publié le mercredi 29 juin 2011 à 02h07min

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« Les chiens aboient dans la crainte famélique de perdre leur os à ronger ». C’est malheureusement l’image que nous offrent plusieurs organisations dites de la société civile, rangées derrière DIAKONIA et ses indicateurs de démocratie, pour ne pas participer au Conseil Consultatif sur les réformes politiques. Il en est de même pour le Chef de file de l’opposition dont l’accès au pouvoir d’Etat relève de l’utopie du fait de ses errements, mais qui, à travers ses agitations et gesticulations, conserve l’os des bailleurs, l’os des subsides. Et à force de n’être pas en symbiose avec le peuple, il a fini par brouter dans le pré des idées reçues, embarquant dans son élan une certaine opposition politique.

Ces structures et pseudo-politiciens sont-ils vraiment qualifiés pour donner des leçons à la masse silencieuse des Burkinabè qui aspirent à la paix et à un épanouissement certain ? Ceux-là fondent beaucoup d’espoir sur le processus de réflexion lancé par le Gouvernement et qui doit aboutir à des réformes politiques. La portée dépendra de ceux qui ont accepté aller aux discussions à travers le Conseil Consultatif pour les réformes politiques. Les uns se sont assumés en y prenant part et les autres ont cru bon de manier l’invective et de voir petit en renouant avec les pratiques putschistes et antidémocratiques qui les ont toujours caractérisées. Je salue la vision des premiers et déplore la sottise des censeurs et faux prêcheurs de l’ordre et de la morale.

Quel crédit faut-il accorder à ces fameuses organisations de la société civile ?

Dans une « Déclaration du 10 juin 2011 de la société civile à propos des réformes politiques », le MBDHP, le GERDDES Burkina, le CGD, la RADHO, le MBEJUS, la LIDEGEL, le CEJ, le FOCAL, le SBM, l’UJAB, la CN-OSC, ONG parlent de « dialogue encadré et téléguidé », « dialogue escamoté et superficiel », « dialogue factice et spécieux » et refusent par conséquent de prendre part au CCRP.
Ne devraient-elles pas avoir honte de se laisser caporaliser par Diakonia, association suédoise qui ne peut prétendre mieux connaitre le Burkina que des Burkinabè eux-mêmes ?

Toutes les personnes de bonne volonté doivent savoir qu’en effet, cette déclaration a été téléguidée et financée par l’ONG suédoise DIAKONIA. Ces « épiciers » de la démocratie, pour de petits sous engrangés parce qu’ils soufflent dans la trompette des autres, ont décidé de ne pas participer aux travaux du CCRP. Parmi les signataires de la fameuse déclaration, beaucoup voulaient participer ; il a fallu faire des votes et c’est à la différence d’une voix que les partisans du boycott ont gagné.
Quel crédit peut-on ou doit-on accorder à ces organisations face à une telle situation ?

C’est dommage pour le CGD, le GERDDESS et bien d’autres, d’aller danser avec des loups d’obédience PCRV qui sortiront perdants à tous les coups.
Il faut indiquer pour ceux qui ne savent pas encore que Diakonia est une organisation non gouvernementale (ONG) suédoise œuvrant dans le domaine de la coopération internationale au développement. Elle apporte son soutien et sa collaboration à quelque 400 organisations dans une trentaine de pays. L’on retiendra que c’est elle qui a été le levier d’une telle traitrise. Et même si par extraordinaire, elle était de bonne foi, elle est insignifiante à tous égards pour prétendre dessiner le système politique du Burkina Faso.

En outre, ces OSC évoquent le rapport du collège de sages et le MAEP comme solutions de la crise actuelle, feignant d’oublier que ces deux outils sont les œuvres du gouvernement et qu’à l’époque aussi, les mêmes mots d’ordre et attitudes de boycott ont été donnés par l’opposition politique.

Ces structures dont de nombreux Burkinabè ne semblaient pas douter du sérieux donnent aujourd’hui à voir l’image de clubs prêtant allégeance pour quelques pourboires allant jusqu’à renier leurs propres convictions.

Quid du chef de file de l’opposition ?

Le Chef de file de l’opposition et ses amis ont décidé pour leur part, de boycotter les travaux du CCRP, après avoir envoyé par écrit des propositions de réformes. Pourtant, il est avéré que même dans l’opposition, le Chef de file formel, ne fait ni l’unanimité, ni le consensus. Il se voit obligé de se fendre dans un juridisme primaire pour parler des partis de l’opposition qui ont décidé de prendre part aux travaux du CCRP, malgré ses invectives. Il devra comprendre que l’opposition ne se décrète pas, mais s’assume dans les faits, dans la lutte et dans le combat.

Peut-on s’empêcher de penser que son hostilité au CCRP est devenue un petit gagne-pain d’images et de financement ? Sans l’institution « Chef de file de l’opposition », il ne pèserait certainement pas lourd dans le débat en cours. Ayant commencé sa carrière de politique à la faveur de la Révolution, il n’arrive malheureusement pas à se débarrasser de ses velléités d’étudiant militant et criard. Avec la 4ème République et avec le renouveau démocratique, d’aucuns avaient pensé qu’il arrêterait de vouloir faire carrière dans les morgues judiciaires et de se montrer piètre leader. En perpétuelle bagarre avec ses amis sankaristes, il n’offre aucune vraie perspective politique si ce n’est « gardien de cimetière ». Il se fait peur et entretient savamment cet état de fait, à coups d’articles et de réseaux.

Et quand on pense que ces éternels donneurs de leçons sont accrochés à leur pupitre comme des vieux profs radoteurs ! Ils font la morale, mais pas sur la gestion des millions de FCFA mis à leur disposition et dont ils se servent allégrement pour entonner le chant de la présomption de « monsieur je détiens la vérité ».
Le drame de notre pays, c’est vraiment la petitesse d’une partie de sa classe politique et l’inconstance de certaines de ses structures dites de la société civile.

Sou Sammy Serges (sousserge@gmail.com)

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Vos commentaires

  • Le 28 juin 2011 à 20:45, par tuensi En réponse à : Réformes politiques au Burkina Faso : Qui sont ces donneurs de leçons ?

    C’est ce genre de réaction non constructive qui font reculer le pays et qui amènent à des événements tels que ceux que nous avons connus.

    Au lieu de reconnaitre à chacun son indépendance et son droit à la parole (fut-elle médiocre), on fustige et on célèbre.

    Le rapport du ciollège des sages et du MAEP que vous évoquez comme étant l’oeuvre du Gouvernement de l’époque contre les récriminations des autres, sont éloquents aujourd’hui. Et la situation que nous vivons donne plutôt raison à ceux qui avait crié haro sur le baudet. Ces rapports n’ont pas été exploité à la hauteur qui sieyait.

    Autre chose, le chef de file avait été dérié lors de l’élection présidentielle. Il semble que même le Gouvenement et le CDP lui donne raison maintenant, eux qui veulent aussi la dissolution de la CNI.

    L’écoute, la tolérance et le respect du peuple sont les maitre mots d’une démocratie réelle, pas confisquée par une oligarchie familiale depuis la nuit des temps.

    Par tuensi ou la vrité est bonne

  • Le 28 juin 2011 à 23:35 En réponse à : Réformes politiques au Burkina Faso : Qui sont ces donneurs de leçons ?

    Beau coup de gueule Monsieur. Qui êtes-vous pour juger les autres ? Vous croyez-vous plus exemplaire que vos cibles ? Si tu n’es pas d’accord avec la pluralité des points de vue, il vous faudrait quitter le pays.

  • Le 29 juin 2011 à 01:02, par Alpha1452 En réponse à : Réformes politiques au Burkina Faso : Qui sont ces donneurs de leçons ?

    ça se voit que dans notre chère Faso, il y a des personnes qui n’ont encore rien compris. Si toi, le fait d’avoir un président à vie fait ton bonheur, ce n’est pas le cas pour les autres burkinabé. Donc, arrête de dire des choses pareilles.

  • Le 29 juin 2011 à 02:01 En réponse à : Réformes politiques au Burkina Faso : Qui sont ces donneurs de leçons ?

    DIAKONIA n’a jamais pu faire regner la démocratie en son sein. La preuve, la boîte était tellement gangrénée qu’elle a été disloquée. Licenciement de tout le personnel. Ceux qui sont restés, sont les grands cameleons équilibrices, hypocrites. Maintenant il y’a que des incompétents et pour justifier les sous il faut organiser de tels ateliers. C’est une ONG suedoise mais ce sont que des burkinabès qui sont là et qui s’entendent pour voler les suedois en commençant par leur gestionnaire. Une voleuse professionnelle !!!!

  • Le 29 juin 2011 à 03:55, par Malick En réponse à : Réformes politiques au Burkina Faso : Qui sont ces donneurs de leçons ?

    Ma première impression edst que le sieur fait partie de ces personnes qui disent tout et n’importe quoi, poourvu que "qui de droit" les entendent. Mais je me fais violence pour me dire que telle n’est pas votre ambition.
    <Votre caravane qui passe est justement le problème de notre pays, et de bien d’autres qui sont à la traine. Quand on veut discuter, trouver un accord pour repârtir sur de noouvelles bases plous consensuelles, il me semble bien que l’on doit s’accorder le temps de convaincre ceux qui ne partagent pas le meme point de vue que vous. A quoi bon conclure un cessez-le feu avec celui qui n’edst pas en guerre contre vous ?
    Une sagesse nous enseigne que l’on n’est jamais assez pour rester toujours forts. Quelle que soit la durée de la marche de votre caravane, elle prendra fin un jour cette marche. Simple loi de la nature. J’aimerai bien vous voir ce jour là ; évidemment, il esdt possibile que nous (vous et moi)ne soyons pas témoins de cette fin, puisque nous ne sommes de simples vivants, avec une fin inscrite en nous.

  • Le 29 juin 2011 à 09:16 En réponse à : Réformes politiques au Burkina Faso : Qui sont ces donneurs de leçons ?

    voilà qui est bien dit
    Comment une association étrangère peut-elle à ce point manipuler des intellectuels à ce point ? Comment peuvent-ils se fier aux mots d’ordre d’une ONG étrangère contre leur propre pays ? C’est pitoyable

  • Le 29 juin 2011 à 10:09, par Marco En réponse à : Réformes politiques au Burkina Faso : Qui sont ces donneurs de leçons ?

    Si c’est avéré que les OSC sont téléguidées par DIAKONIA, cela est grave.
    C’est dommage pour les certains partis politiques et OSC, leurs participations auraient donné des gages de garantie au peuple, mais ils ont préféré nous abandonner à la merci du pouvoir.
    C’est regrettable que le peuple ne puisse pas compter sur eux.

  • Le 29 juin 2011 à 10:53, par Lepenseur En réponse à : Réformes politiques au Burkina Faso : Qui sont ces donneurs de leçons ?

    Salut M. Sou ! J’ai lu avec beaucoup d’admiration votre article. Mais il y a beaucoup d’erreurs de jugement et je vais en relever quelques unes.
    1 - Par rapport à DIAKONIA, je ne suis pas sûr que nous connaissons mieux notre pays que ces genres d’ong qui sont sur les fronts réel du développement humain durable. Depuis toujours, nous avons que ces ONG des pays nordiques se démarquent de la France par la vérité de leur action. Bref, elles jouent franc jeu. Pour votre information, les Européens connaissent mieux nos pays africains mieux que nous, ils les sondent, étudient scientifiquement nos comportements et ont fini avec nous... Et pour preuve, nos thèses se soutiennent bien en Europe non ??? Nos imminents professeurs d’université se recyclent en Europe non ???
    2 - Si les débats du CCRP sont intéressants, je pense qu’il est démocratique que des membres de la société civile refusent d’adhérer à ses principes. Y voir une manipulation surtout dite "étrangères" me semble une affirmation précipitée de votre part. On constate simplement qu’après chaque crise, le gouvernement rassemble des gens, font apaiser la crise, prend les résolutions par les cheveux et retombe dans les mêmes chimères dangereuses. Les intérêts supérieurs de notre nation n’étant jamais conservés à savoir l’aspiration à une paix durable, à un développement véritable à une démocratie sincère .
    3 - Quant aux chef de fil de l’opposition, ce parti vivait avant les fameux subsides dont vous parlez et avait les moyens certainement honnêtes de sa politique. On a vu dans ce pays des véhicules fond rouge battre campagne pour l’ODP/MT et le CDP, les ministères et directeurs de service publics absents sans congés ni autorisation d’absence pendant les campagnes. Alors je vous invite à laisser l’opposition jouer le rôle qui lui appartient...
    A bon entendeur, salut !

  • Le 29 juin 2011 à 10:54 En réponse à : Réformes politiques au Burkina Faso : Qui sont ces donneurs de leçons ?

    Bonjour
    Merci à Fasonet de nous informer régulièrement nous qui de l’extérieur ; mais je remarque que vous prenez le risque de publier souvent des informations dangereuses : est-ce que vous pouvez prouver que les ONG burkinabè sont financées par Diakonia et qu’ils sont téléguidés par lui ?

  • Le 29 juin 2011 à 12:57, par nakibeuwg-biga En réponse à : Réformes politiques au Burkina Faso : Qui sont ces donneurs de leçons ?

    Mr sou, vous êtes très dangereux pour la démocratie. Chacun est libre de participer ou pas à un débat. Alors pourquoi tu t’en prend à ceux qui ne veulent pas participer à ce machin appelé ccrp.

    Le chef de file de l’opposition ne se décrété pas, ça se mérite. Il ne s’agit pas non plus d’une histoire d’unanimité ou pas : c’est le parti d’opposition qui a plus de députe. Que tu aimes Me sankara et son parti ou pas, tu est obligé de lui reconnaitre ce statut. Il a plus députe et de conseillers que tous ces partis qui sont au CCRP et qui se réclament de l’opposition. la loi est également claire : sont partis de l’opposition ceux qui se sont déclaré auprès du chef de file. c’est dure mais c’est la loi et ce n’est pas Me sankara qui est l’auteur de cette loi. Toi qui est soucieux de la paix et du dialogue devrait pourtant le savoir.

  • Le 29 juin 2011 à 14:13, par le Pionnier En réponse à : Réformes politiques au Burkina Faso : Qui sont ces donneurs de leçons ?

    Merci Mr Sou, dites nous QUI manipule ceux qui participent actuellement au CCRP ?

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