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Travail des enfants : Alerte sur le site granitique de Pissy

Publié le mardi 28 juin 2011 à 02h10min

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La Journée mondiale contre le travail des enfants a été célébrée en différé au Burkina le vendredi 24 juin 2011 sous le thème « Attention ! Enfants dans les travaux dangereux. Eliminons le travail des enfants ». La carrière granitique de Pissy, qui a accueilli l’événement, a donné l’occasion aux autorités du ministère de la Fonction publique, du Travail et de la Sécurité sociale, de mettre à nu ce phénomène pernicieux qui sape l’avenir des tout-petits.

Le travail des enfants est la participation de personnes mineures à des activités à finalité économique et s’apparentant plus ou moins fortement à l’exercice d’une profession par un adulte. Au niveau international, l’Organisation internationale du travail (OIT) le définit en comparant l’âge à la pénibilité de la tâche, du moins pour les enfants de plus de 12 ans.

La cérémonie de commémoration de la Journée le vendredi dernier a débuté par le témoignage de Boureima Samandoulougou et de Charlotte Ouédraogo, des enfants ayant subi les pires formes de travail, aujourd’hui « sauvés des eaux » par une structure indépendante. Le premier est actuellement mécanicien-automobile après quatre ans de formation. La seconde, après autant d’années d’apprentissage, est devenue une couturière confirmée.

Des millions de garçons et de filles sont astreints à des travaux, en violation de leurs droits fondamentaux à la liberté, à l’éducation, à la santé et aux loisirs. L’OIT a lancé la première Journée mondiale contre le travail des enfants en 2002, pour mettre en lumière le calvaire des tout-petits. L’objectif de la Journée qui est observée chaque 12 juin est de servir de catalyseur au mouvement mondial contre le travail des enfants, comme le démontre le nombre important de ratifications des conventions 182 de l’OIT sur les pires formes de travail des enfants et 132 sur l’âge minimum à l’emploi.

Le souci des ONG et des services techniques de l’Action sociale agissant contre le travail des enfants est d’avoir tout le soutien nécessaire pour endiguer le phénomène au Burkina Faso. Le travail des enfants est en effet une épine au pied du gouvernement burkinabè, qui veut s’en débarrasser. De nos jours, 35% d’enfants de 15 à 17 ans sont victimes de pires formes de travail au Burkina, notamment dans les zones rurales.

La place de l’enfant est à l’école

Le ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Sécurité sociale, Soungalo Appolinaire Ouattara, qui a présidé la manifestation, a souligné le souci du gouvernement de mettre fin, par tous les moyens, au travail des enfants. Il a vivement salué l’action des partenaires sur le terrain de la lutte et dit sa satisfaction du travail déjà fait. Le choix de la carrière granitique de Pissy, selon lui, n’est pas fortuit. Des enfants y travaillent malheureusement à longueur de journée. C’est d’une exploitation qu’il s’agit et il est urgent de tout faire pour que ces infortunés retrouvent le chemin de l’école ou intègrent des centres d’apprentissage pour espérer accéder à un travail décent dans le futur et réussir leur intégration dans la vie économique du Burkina. Cela est fondamental et la Journée est une occasion pour sensibiliser les populations au fléau. Il n’est nullement question, a-t-il rappelé, de travail civilisateur, formateur des enfants ; mais plutôt de travail dangereux, avilissant qui porte atteinte à leur avenir. Tout est alors mis en œuvre par l’Etat pour offrir aux enfants une éducation gratuite et obligatoire jusqu’à l’âge de 16 ans. L’accent sera aussi mis sur leur santé et le gouvernement a adopté une démarche dans ce sens.

Pour le ministre Ouattara, seul le travail crée des richesses. Cette réalité trouve toute son importance dans un pays comme le Burkina où les ressources naturelles sont très limitées. Le travail répond cependant à des normes et conventions internationales, à une codification et à une réglementation nationale. Il est donc impératif de tenir compte de certaines conditions. La Journée mondiale pour veiller à contrer les pires formes de travail des enfants se justifie pleinement. Il faut donc, de l’avis du ministre, faire en sorte que les enfants ne soient pas utilisés comme des instruments de production. L’enfant a toute sa place dans la société. Sa place est à l’école, en prévision de son insertion convenable plus tard dans la vie sociale. Le ministère en charge du Travail se mobilise donc contre la calamité.

D. Evariste Ouédraogo

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 28 juin 2011 à 06:41, par kondire En réponse à : Travail des enfants : Alerte sur le site granitique de Pissy

    DE GRACE ARRETONS CE FLEAU CAR C´EST UNE HONTE DE VOIR DE NOS JOURS NOS AUTORITE ROULER EN 4x4 ET DES ENFANTS ENTRAIN DE FAIRE CE TRAVAIL AU LIEU D´ETRE EN CLASSE.AYONS PITIE DE NOUS MEME CAR C´EST DE L´ESCLAVAGE:AUCUN ENFANT NE FERA CELA A COEUR JOIE.

  • Le 28 juin 2011 à 11:20, par Général Galland En réponse à : Travail des enfants : Alerte sur le site granitique de Pissy

    Les raisons pour lesquelles les enfants travaillent au Burkina au lieu d’aller à l’école sont multiples. Il y a l’ignorance des parents. en effet certains pensent qu’il n’est pas nécessaire que l’enfant aille à l’école. Pour eux, il faut qu’il se nourrissent lui-même très tôt. Il faudrait rendre l’enseignement obligatoire, jusqu’à 16 ans. Les pénalités éventuelles feraient l’effet de sensibilisation pour les parents.

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