Mandat d’arrêt contre Kadhafi : Un remède pire que le mal ?
Le grand boss de la CPI, l’Argentin Luis Moreno-Ocampo, peut enfin être satisfait : il aura réussi à donner la chasse à un gibier d’une espèce rare : le colonel Kadhafi.
Au moment où le procureur demandait aux juges de la CPI, le 16 mai 2011, un mandat d’arrêt contre le Guide libyen, son fils Séif et Abdallah Al-Senoussi, il était lui-même convaincu que trois possibilités se présentaient à ladite requête : les juges de la CPI pouvaient tout simplement la rejeter ; ils pouvaient l’accepter, en demandant cependant des informations supplémentaires ; ou alors, lesdits hommes de loi pouvaient la juger recevable et accéder à la requête de leur chef.
C’est désormais fait, c’est la dernière possibilité qui a été adoptée, et depuis hier, 27 juin 2011, la CPI, au cours d’une audience publique à la Haye, a annoncé la délivrance d’un mandat d’arrêt pour crimes contre l’humanité qui vise Mouammar Kadhafi, son fils Séif ainsi que le chef des renseignements libyens, Abdallah Al-Sénoussi.
Cette décision du Tribunal pénal international tombe bien mal à propos pour un Kadhafi qui en avait déjà assez de se démener sur deux fronts :
primo, celui politico-diplomatique, où il est au plus mal. L’Union Africaine ne lui a pas apporté le soutien qu’il attendait. Plus, s’y trouvent des chefs d’Etat qui ont ouvertement demandé son départ de la Libye ; des présidents qui, de longues années durant, ont bénéficié de ses largesses, s’ils ne l’ont pas tous lâché, peinent à trouver les mots pour traduire en public leur sympathie pour lui. Les dirigeants du monde arabe, du moins ceux qui restent encore intacts, ne semblent pas faire du sort du dirigeant libyen leur préoccupation principale. Les autres, malmenés par la tempête du jasmin, ont simplement d’autres chats à fouetter. Les Occidentaux, eux, même sans l’avouer, veulent tout simplement sa peau. Les forces de l’Otan, qui pilonnent inlassablement les forces du Guide, depuis de longues semaines, en réalité, n’ont pas d’autres objectifs à elles assignés ;
secundo : le front militaire. Kadhafi est épuisé ; lui-même l’a reconnu, il y a quelques jours, lorsqu’il affirmait qu’il avait le « dos au mur ». On dit des troupes ennemies du Guide qu’elles seraient, ces jours-ci, à quelques dizaines de kms de Tripoli. Assurément s’il ne s’était agi que d’affronter les rebelles libyens pompeusement gratifiés du qualificatif d’insurgés, on peut le parier, le Guide en aurait fait une bouchée. Mais il y eut cette fameuse résolution 1973 de l’Onu qui contraignit Kadhafi à subir très légalement les foudres d’une coalition bien décidée à lui faire rendre gorge.
Et voilà que la Cpi, elle aussi, s’invite dans la danse et ouvre le front judiciaire, que tous les chefs d’Etat redoutent. Le Guide libyen, d’homme acculé qu’il était devient désormais un homme traqué.
Mais alors, un constat s’impose, que l’on se doit de faire en toute lucidité : l’émission des mandats d’arrêt de la CPI intervient à un moment où Kadhafi semble lâcher du lest : le Guide aurait volontairement renoncé à prendre part aux négociations du comité des chefs d’Etat médiateurs, négociations qui se tiendront dans les prochains jours à Pretoria. A supposer que Kadhafi l’ait décidé ainsi, visiblement l’homme recherche quelque chose : il peut avoir décidé de mettre balle à terre.
Et alors, le mandat de la Cpi tombe bien mal. Un fauve blessé, traqué et auquel on ne laisse aucune issue se révèle hautement plus dangereux que ce qu’il serait en temps normal. Un Kadhafi cerné de toutes parts, comme il l’est, désormais, peut décider de faire tout le mal dont il est capable avant de succomber. S’il cède à la logique du « je suis déjà mort, puisque je dois mourir », il peut faire sienne la philosophie du « cabri mort n’a pas peur de couteau ». Et alors il se peut qu’il se réfugie dans quelque bastion difficilement prenable (du déjà vu ailleurs) et, avant de se faire coincer, ait tout le loisir de faire tout le mal dont il est capable, histoire d’assouvir jusqu’à son désir d’une revanche posthume.
C’est à cela aussi qu’expose une traque acharnée de ce Guide qui ne dédaigne pas de mourir en martyr. Malheureusement, le vin est tiré, il faut le boire. Et au goût, il se peut qu’il s’apparente plus au vinaigre qu’au millésime d’un excellent cru.
Jean Claude Kongo
L’Observateur Paalga
Vos commentaires
1. Le 28 juin 2011 à 07:14, par kondire En réponse à : Mandat d’arrêt contre Kadhafi : Un remède pire que le mal ?
IL FAUT QUE LES OCCIDENTAUX COMPRENNENT QUE LA CPI N´EST PAS FAITE POUR LES AFRICAINS SEULEMENT ET NE DEVRAIT PAS L´ETRE : JE DIS MERDE A CES GENS LA CAR IL N´ONT AUCUNE CONSIDERATION POUR NOUS.QUI PEUT ME DIRE CONCRETEMENT COMMENT FAIRE COMPRENDRE A CES GENS QUE LA MAJEUR PARTIE DES AFRICAINS NE VEUT PLUS DE LA CONLONISATION:LES VAUTOURS NOUS AVONS AUSSI DROIT A AVOIR LA VIE DOUCE A TAVERS LES OEUVRES QUE POURSUIVAIT KADAFI:PUISSE DIEU LE PROTEGER CAR APRES TOUT C´EST UN AFRICAIN : S´IL LE TUE,C´EST NOUS QUI AURONS PERDU :
2. Le 28 juin 2011 à 09:27, par Freedom En réponse à : Mandat d’arrêt contre Kadhafi : Un remède pire que le mal ?
Ils se foutent du monde ces Occidentaux, les gens qu’ils tuent en longueur de journée en Libye et partout dans le monde à travers leur politique de profit inhumaine de toutes les ressources africaines, qu’ils voilent avec des "scènes", des "montages", de la "fiction" d’aides aux gouvernements africain à travers des institutions acquises à leur guise pour controle toute la mane africaine et Orientale. Ils se permettent de dire qui est indésirable et qui ne l’est pas sur cette terre, certe Kadhafi à fait des choses qu’on doit lui reprocher mais la CPI est un moyen pour empecher des soutiens futurs au GUIDE. JE CONDAMNE cette DICTATURE OCCIDENTALE en Afrique et LANCE un Appel à une prise de conscience collective pour Vivre notre indépendance Originale.
3. Le 28 juin 2011 à 12:00, par Le Burkinabè En réponse à : Mandat d’arrêt contre Kadhafi : Un remède pire que le mal ?
À quoi sert la CPI si les dirigeants des grandes nations peuvent lui dicter la conduite à tenir. Luis Ocampo doit savoir que la justice mal rendue sera réglée tôt ou tard. Charles Taylor, Omar el Béchir et maintenant Kadhafi, voyez-vous comment la CPI veut honnir les chefs d’Etat africains qui ne sont pas les seuls dictateurs au monde ? Que ferons-nous des dirigeants israéliens qui, en un mois ont massacré 3000 Gazaois entre décembre 2009 et janvier 2010 ? Que ferons- nous de Georges bush fils qui a menti au monde entier avant de massacrer des millions d’irakiens ? Que ferons-nous d’Obama, de Sarkozy et de biens d’autres dont les armées massacrent les Talibans et Afghans ? Nous africains, nous devons refuser cette injustice faite à nos chefs d’état. Défendons nos chefs d’état contre la méchanceté de l’occident même s’ils ne sont pas bons. Ce sont nos fils et s’ils y a des problèmes nous devons les résoudre chez nous. Kadhafi n’avait jamais fait confiance à la CPI et il avait dit en 2000 qu’elle sera à coup sûr un instrument à la solde de l’Occident. Mais soyez rassurés Kadhafi ne sera jamais honni. Soit il sort triomphant soit il meurt dans les bras des Libyens
4. Le 28 juin 2011 à 12:11, par M.S.Y En réponse à : Mandat d’arrêt contre Kadhafi : Un remède pire que le mal ?
J’ai l’impression que les journaleaux (pardon journaliste)de l’observateur sont jaloux de Kadhaffi. Informez bien l’UA a travers les cinq présidents choisis du panel ont dit à l’OTAN l’arrêt immédiat des combats sur Tripoli et exige que sa feuille de route soit mise au débat. S’il vous plait ne soyez trop "cube maggi". Combien gagnerez si Kadhaffi parte du pouvoir ? ou alors l’obs. veut il être primé comme organe de presse démocrate par l’occident ? L’après Kadhaffi ? (ne voyez pas ça aussi ? Irak, Pakistan, Afghanistan,...?) et vous ne serez même plus à mesure d’évaluer les conséquences. De grâce nous ne sommes plus au temps colon. Avec l’ouverture de tous ces corridors d’information et des TIC, nous devrons nous considérer nous même et non être à la solde de l’occident. Comme disait le Professeur KY ZERBO : "A quand l’Afrique" ? dans une de ses œuvres.
Merci
5. Le 28 juin 2011 à 13:21, par lhommearsène En réponse à : Mandat d’arrêt contre Kadhafi : Un remède pire que le mal ?
On se demande vraiment pourquoi ces occidentaux n’émettent pas de mandat d’arrêt contre les dirigeants israéliens, yéménites, ou d’autres plus connus comme Bush, Blair et Cie ?
Arrêtez de confondre les gens, l’Onu n’a pas voté la résolution 1973, c’est le Conseil de Criminels Euh, non, de sécurité (on nous, Africains avons eu la honte de donner un passe droit à ces bandits assoiffés de pétrole et de ressources) qui a pris cette décision.
Vous dites que la CPI est crainte par tous les chefs d’États ? Franchement, j’espère que vous ne le pensez pas réellement : jamais aucun chef d’État autre qu’Africain n’a été condamné par cette association de Grands Malfaiteurs. C’est à croire qu’elle a été spécialement créée pour effrayer nos leaders et soutenir leur domination intellectuelle !
Pauvre Kadhafi, nous partageons aujourd’hui un sentiment commun : les Africains me déçoivent beaucoup !
6. Le 28 juin 2011 à 15:40 En réponse à : Mandat d’arrêt contre Kadhafi : Un remède pire que le mal ?
Monsieur jean Claude CONGO toutes mes félicitations et courage à vous.
7. Le 28 juin 2011 à 17:39, par la patriote En réponse à : Mandat d’arrêt contre Kadhafi : Un remède pire que le mal ?
c’est incroyable on se demande ce que recherche l’observateur dans cette crise lybienne jusque la ce journal n’a fait aucune analyse censée. toujours le point de vue des médias occidentaux. dite moi le burkiina organise des élections de tout genre mais es que l’on vie mieux que les libiens de kaddaffi qui est classé 38 au plan mondiale sur l’indice du developpement humain donc je prefer mille fois vivre dans une telle dictature que dans la democratie ou la majorité des gens viventdans la misére. desolé pour les fautes mais je ne pouvais pas me taire
8. Le 28 juin 2011 à 17:41, par Général Galland En réponse à : Kadhafi a longtemps tué
Quand ils s’est mis tout le monde sur le dos. Il fallait s’attendre un à une chose : que son peuple se débarrasse de lui. C’est ce temps qui est arrivé. Il partira, il partira.
Le 30 juin 2011 à 17:27, par ZORO En réponse à : Kadhafi a longtemps tué
slt mon frère toi tu ne pas informe sur la situation en libye tu as interet d’etre informe d’abord avan d reagir de tel sorte.fau pas oublier on ne tous africain, aujourdhui c’est la libye dmain sa peu etre toi.merci pour votre comprehention
9. Le 28 juin 2011 à 19:38, par Tony En réponse à : Mandat d’arrêt contre Kadhafi : Un remède pire que le mal ?
Ont-ils besoin de ça pour justifier leur salaire ces juges de la CPI ? Dès sa création, on savait qu’elle serait un instrument pour les loups occidenteaux de dévorer impunément les agneaux et particuliers ceux de l’Afrique. Qu’a t-il fait de comparable à Sharon, aux Bush père et fils ? Combiens de Palestiniens (Paix aux âmes d’ARAFAT et de son peuple), d’Irakiens, d’Afghans et j’en passe ont perdu la vie du fait de leur actes ou de leur volonté ? Oui eux ne seront jamais inquiété par la CPI mais la justice divine les attend de pieds fermes ; il n’y échapperont pas. Quant des croyants se livrent à ces actes nous ne pouvons que les confier à Dieu.
Kadhafi a certe fait du mal mais ses détracteurs se devaient se garder d’en commettre de plus grave.
Le Bonheur à l’Afrique et la honte à ses ennemis.