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Filière cotonnière : Célestin remet la « balle » à Jean-Paul

Publié le lundi 27 juin 2011 à 01h52min

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Après 16 ans passés à la tête de la Société des fibres textiles du Burkina (SOFITEX), Célestin Tiraogo Tiendrébéogo passe le témoin à Jean-Paul Gomdaogo Sawadogo. La cérémonie de passation des charges a eu lieu jeudi 23 juin 2011 au RAN Hôtel Somkèta de Bobo.

Cérémonie solennelle et officielle, c’en était une. Mais emprunte de retrouvailles mais également de séparation. Aussi, l’honneur est-il revenu au représentant du personnel de prendre la parole pour rendre « un hommage mérité malgré quelques insuffisances » à un homme dont le personnel retient trois qualités essentielles. Célestin Tiendrébéogo selon le représentant du personnel est un homme qui ne recule pas devant « l’impossible ». Ensuite, les travailleurs retiennent de lui un homme qui « a cru à une filière cotonnière intégrée » et enfin un « homme d’écoute et de dialogue sincère ». C’est pourquoi, le représentant du personnel a indiqué qu’il doit sa longévité non seulement « à la grâce de Dieu, mais également à son dynamisme ».

Puis Bah Ahmidine, secrétaire général de la SOFITEX est intervenu. Dans son allocution, celui-ci a retracé le séjour de Célestin Tiendrébéogo à la Sofitex. Un séjour qui, selon lui a permis de hisser la filière coton du Burkina pour la première fois au premier rang africain. Un séjour qui a également permis des performances à pratiquement tous les niveaux à la Sofitex. Il a cité entre autre le parc automobile de transport du coton (graine et fibre) qui « en 1995 était constitué de 95 véhicules destinés à la collecte de la totalité de la récolte, a connu une véritable révolution de 1996 à 2011 par l’acquisition de 44 nouveaux attelages dont certains de dernière génération, et l’introduction du privé à hauteur de 46% des tonnages transportés avec un pool de 400 camions sous contrat, et un pool d’environ 300 camions pour s’occuper de l’intégralité de l’évacuation des balles de coton vers les ports d’embarquement ».

De 1995 à 2011, Célestin Tiendrébéogo a su mobiliser les partenaires techniques et financiers dont le soutien est estimé pour le pool local des banques à 697 milliards de FCFA de 1996 à 2011 ; le pool extérieur dirigé par la première banque commerciale mondiale, HSBC, a levé 536 milliards de FCFA ; le groupe Banque islamique de développement pour 44 milliards de FCFA ; le groupe Belgolaise pour 26 milliards de FCFA.

Le chiffre d’affaires cumulé de 1996 à 2010 est d’environ 1448 milliards de CFA, dont 60% ont été directement distribués aux producteurs, et le reste réparti entres divers secteurs d’activité de notre pays. Le nombre d’usines a cru de 13 à 17 dont quinze d’égrenage et 2 de délintage. Sous sa direction, ce sont 2 575 emplois directs qui ont été créés.

Tout ceci parce qu’en 1996, soit un an après son arrivée, et dans l’optique de juguler la stagnation de la production malgré les subventions aux intrants de 50% et de 25% accordées par l’Etat en 1994/95 et 1995/96, un plan de relance est mis en œuvre. Celui-ci va se traduire entre autres par l’instauration de mesures d’assainissement de l’amont de la filière avec la création des Groupements de Producteurs de Coton en remplacement des Groupements Villageois mal organisés et surendettés.

Et puis aussi par la professionnalisation de la filière, notamment à travers la mise en place de l’Union nationale des producteurs de coton du Burkina (UNPCB), de l’Association professionnelle des sociétés cotonnières du Burkina (APROCOB), de l’Association interprofessionnelle du coton du Burkina (AICB) et de l’Association fonds de lissage dont la création a connu une contribution significative de la SOFITEX. Dès lors, la production cotonnière va commencer à enregistrer un bond qualitatif et quantitatif, avec même un pic de 601 000 tonnes de coton graine en 2005/2006.

Conscient de l’importance des enjeux, et afin de rétablir la compétitivité du coton burkinabè un peu écornée à la suite de la crise cotonnière de 2004, Célestin Tiendrébéogo accepte, avec la bénédiction du gouvernement, l’introduction du coton transgénique qui, après cinq ans d’essai en milieu confiné puis en milieu ouvert, a fini de conquérir aujourd’hui le cœur des cotonculteurs.
Puis, Célestin Tiendrébéogo, Directeur général a pris la parole. « J’en voulais à ceux qui disaient ou écrivaient que nous étions assis sur un empire.

Mais après tous les bilans qui ont été faits, je mesure qu’effectivement la Sofitex est tout un empire », a indiqué Célestin Tiendrébéogo. Très modestement, il a apprécié les résultats auxquels il est parvenu en collaboration avec tous les acteurs de la filière (chauffeurs, gardiens, cadres, producteurs, ouvriers, mécaniciens etc.). Il a demandé à tous ces acteurs de soutenir et de collaborer franchement avec son « ami et frère Jean-Paul » comme ils l’ont fait avec lui. Célestin Tiendrébéogo a également demandé pardon à tous ceux qu’il a pu offenser pendant son séjour à la Sofitex non sans pardonner à ceux qui lui ont fait du mal.

Jean-Paul Sawadogo qui se dit pratiquement novice dans la filière cotonnière quand bien même il est ingénieur agronome, dit qu’il mesure l’importance de la mission qui lui a été confiée par les hautes autorités. Après avoir rendu hommage à son prédécesseur pour les « résultats palpables qui parlent d’eux-mêmes », il a indiqué aux acteurs que « la nécessité s’impose à nous, de toujours donner le meilleurs de nous-mêmes, aussi bien dans les bureaux, dans les usines que dans les champs. Face à l’intérêt et à l’importance des enjeux du coton, il nous faut renforcer nos rangs et agir comme s’il était impossible d’échouer. Ce n’est qu’à ce prix que nous pourrons mettre fin à certains préjugés et briser certains comportements ».

Pour sa part, il a rassuré les uns et les autres de son « entière disponibilité à écouter et à chercher à comprendre ».
« Puissions-nous ensemble réussir ce nouveau et grand pari de la relance de la production du notre OR BLANC », a conclu le nouveau directeur général.

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 27 juin 2011 à 11:14, par adams En réponse à : Filière cotonnière : Célestin remet la « balle » à Jean-Paul

    Bonne arrivée au nouveau DG.
    Ses missions devront être :
    - le nettoyage des Hommes.
    - Œuvrer à ce que les travailleurs ne soient pas lésés.
    Contrairement à ce que pensent beaucoup de gens,ce sont les personnes étrangères qui profitent plus de la SOFITEX que les travailleurs eux même.C’est une chose qu’il faudra revoir.

  • Le 27 juin 2011 à 12:25, par 1 producteur En réponse à : Filière cotonnière : Célestin remet la « balle » à Jean-Paul

    Bonne arrivée GJPS (Gomdaogo Jean-Paul SAWADOGO)
    Après la prise de fonction, il faut passer à l’acte au niveau interne pour mieux réussir votre mission :
    - Mettre l’homme à la place qu’il faut à tous les niveaux de l’administration (directeurs, chefs de services, secrétaires de direction, chefs de section, etc.).
    - Faire un audit au niveau de certaines directions (DDPC, DAT, DFC, etc.).
    Que DIEU vous assiste et guide vos pas vers la réussite et la transparence.

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