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Réformes politiques au Burkina : Les OSC proposent un panel de personnes ressources

Publié le lundi 27 juin 2011 à 01h51min

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La coalition des organisations de la société civile pour les réformes politiques et institutionnelles voudrait lever haut un étendard pour qu’il soit visible au plus grand nombre et au plus loin. Sur cet étendard, il faudrait lire que la coalition n’est pas contre une personne ou un système. Elle n’est pas contre un homme ou contre un système : Cette coalition est pour la consolidation d’un Etat de Droit à travers un dialogue inclusif et sincère. Son souci principal est de nous faire vivre en république véritable, en Etat de droit, en démocratie. La crise qui secoue le Burkina Faso est une crise structurelle qui résulte d’un déficit d’Etat de droit et de bonne gouvernance. C’est pourquoi l’action des organisations de la société civile se veut un engagement pour la réhabilitation de tous les instruments qui font que nous soyons en république et dans un Etat de droit.

DECLARATION DU 21 JUIN 2011 « POUR UN DIALOGUE SINCÈRE, INCLUSIF ET PARTICIPATIF »

Le 10 juin 2011, la Coalition des OSC pour les réformes politiques et institutionnelles, après analyse du décret N°2011-262/PRES/PM/MPRP portant création, attributions, composition, organisation et fonctionnement d’un Conseil Consultatif sur les Réformes Politiques, justifiait son refus d’y participer par le fait que la structure telle que conçue et organisée ne pouvait conduire qu’à un dialogue encadré et téléguidé ; escamoté et superficiel ; factice et spécieux.

Le 15 juin 2011, le compte rendu du conseil des ministres faisait état de l’adoption d’un décret modificatif du décret N°2011-262/PRES/PM/MPRP. Les modifications majeures telles qu’il ressort du compte rendu du Conseil des Ministres concernent la composition du CCRP et l’élargissement des bases du dialogue démocratique par la création de deux nouveaux espaces d’expression (les restitutions régionales et les assises nationales).

La Coalition des OSC pour les réformes politiques et institutionnelles Ø Salue la prise en compte par le Gouvernement, de la nécessité d’asseoir un dialogue inclusif, ouvert et participatif, à travers des assises régionales et nationales, gages d’institutions et de solutions durables sans risque de remises en cause intempestives.

* Rappelle qu’au-delà de cet aspect des choses, les griefs portaient sur le caractère encadré et téléguidé du dialogue qui s’exprime à travers la volonté manifeste du gouvernement d’avoir la haute main sur le format du dialogue avec le risque de déboucher sur un dialogue social biaisé et tronqué à l’image des fora nationaux des jeunes et des femmes

* Précise que quelle que soit son appellation (Etats Généraux ou Assises Nationales) ce dialogue national devrait être un forum social, c’est-à-dire « un espace de rencontres et d’échanges fondé sur une volonté d’écoute réciproque permettant des réflexions de fond, des débats d’idées, des échanges d’expériences en vue de l’élaboration de projets d’actions et la formulation de propositions ».

S’il y a aujourd’hui une grande réceptivité au dialogue, celle-ci est sous-tendue par de grandes attentes et une soif de changement. La question fondamentale de l’heure est celle de savoir à quelle méthode recourir pour la recherche de solutions durables et la mise en place d’institutions crédibles ? Comment faire en sorte que cette attente ne soit pas déçue et ne conduise à une plus grande déchirure du tissu social ? D’où l’importance du format du dialogue et notamment de savoir comment et qui définit l’agenda du dialogue social ?

Voilà pourquoi la Coalition des OSC pour les réformes politiques et institutionnelles tout en marquant sa disponibilité à contribuer à la recherche de solutions durables à la crise socio-politique que traverse notre pays :

* Réaffirme son attachement aux vertus du dialogue dans un environnement sincère, démocratique, consensuel et sa démarcation des cadres factices et instrumentalisés ;

* Réitère donc sa récusation du CCRP comme structure d’impulsion et de conduite d’un véritable dialogue social du fait de la mainmise du gouvernement sur le processus ;

* Propose en lieu et place, un panel de personnes ressources composé de personnalités indépendantes reconnues pour leur intégrité morale, leur impartialité partisane et leur connaissance de la politique burkinabè auquel seraient reconnues les attributions suivantes :
- la définition de l’agenda des Etats généraux ou assises nationales et la durée des travaux ;
- l’élaboration d’une synthèse des propositions de réformes qui fera l’objet de débat au cours des travaux ;
- l’identification des organisations et, le cas échéant des personnes physiques, devant prendre part aux Etats généraux et la détermination des quotas correspondants ;
- l’élaboration d’un projet de règlement intérieur des Etats généraux ;
- l’accompagnement de la direction élue des Etats généraux ;
- le suivi de la mise en œuvre des propositions de réformes adoptées par les Etats généraux selon un échéancier de mise en œuvre arrêté par cette instance.

* Exhorte le chef de l’Etat et le gouvernement à prendre la vraie mesure de la soif de changement pour asseoir un réel dialogue inclusif, ouvert et participatif à travers la convocation des Etats généraux de la démocratie qui seraient un forum social, dont l’agenda couvrirait tous les segments de la gouvernance (politique, économique, sociale et administrative). Il serait piloté par des personnalités indépendantes, afin de renouer le fil de la confiance entre les acteurs et dont les conclusions auraient valeur d’avis conformes à l’égard des gouvernants ;

* Engage les différents acteurs à se pénétrer des leçons du passé et à faire preuve de clairvoyance en vue de l’instauration d’un dialogue sincère débouchant sur des réformes complètes conformes aux ambitions de construction d’un réel cadre républicain, d’un Etat de droit et d’une démocratie véritables au Burkina Faso ;

* Appelle l’ensemble des forces démocratiques à se mobiliser pour la tenue des Etats généraux ou des assises nationales de la démocratie burkinabè, gage de réformes abouties, globales et durables.

A un moment où les mécanismes de régulation sociale sont en crise du fait de la faiblesse du dialogue social, de la culture et de la participation citoyenne, nous avons là une occasion unique voire historique de réinterroger notre façon de résoudre nos problèmes, d’adopter la posture et la démarche idoines afin de ne pas répéter les erreurs du passé, de sortir de cette fâcheuse tendance à travailler dans l’urgence afin d’imaginer des solutions durables.

La Coalition des OSC 21 Juin 2011

Le Pays

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