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Conseil consultatif sur les réformes politiques : « La porte reste ouverte aux boycotteurs »

Publié le vendredi 24 juin 2011 à 00h51min

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Beyon Luc Adolphe Tiao a présidé ce jeudi matin 23 juin 2011, à la salle de conférence de Ouaga 2000, la cérémonie d’installation des 68 membres du Conseil consultatif sur les réformes politiques au Burkina. C’était en présence de nombreuses et diverses personnalités : membres du gouvernement, présidents d’institutions, chefs de missions diplomatiques, représentants d’organisations internationales et interafricaines.

Outre la lecture du décret portant création, composition et attribution du Conseil consultatif sur les réformes politiques (CCRP) faite par le secrétaire générale du gouvernement, deux allocutions ont ponctué cette cérémonie solennelle d’installation des membres dudit conseil : le discours du Premier ministre, Beyon Luc Adolphe Tiao, et celui du ministre d’Etat en charge des réformes politiques, Bongnessan Arsène Yé, par ailleurs président du CCRP.

Des interventions des deux orateurs, l’on peut retenir deux choses : premièrement, le CCRP traduit la volonté affichée du président Blaise Compaoré depuis quelques déjà de poser les jalons d’un processus inclusif de réformes politiques dans le pays. Et au Premier ministre de citer à ce propos le discours prononcé par le Chef de l’Etat le 11 décembre 2009 à Ouahigouya à l’occasion du 49e fête nationale de l’Indépendance : « J’invite l’ensemble des citoyens à approfondir les réflexions sur les réformes politiques indispensables à l’enracinement, dans notre société, des valeurs de démocratie et de citoyenneté responsable ».

Le ministre d’Etat Yé évoquera lui aussi un passage de l’actuel programme quinquennal du PF : « J’impulserai des réformes importantes dans notre loi fondamentale pour le raffermissement de la démocratie », a-t-il relevé.

Deuxièmement, ce que l’on retient des discours des deux barons de l’exécutif, c’est que le CCRP répond à des préoccupations du moment. « La longue crise sociale qu’a connue notre pays ces derniers mois traduit à dessein les aspirations légitimes des populations burkinabè à un Etat affirmant en tout temps son autorité, à une meilleure gouvernance politique et administrative, à un meilleur fonctionnement de la justice, et à un besoin de nouveaux espaces de communication et de dialogue politiques pour des conditions de vie plus acceptables et pour une participation plus efficiente à l’édification d’un Burkina prospère et toujours rayonnant », soulignera le chef du gouvernement.
C’est pourquoi, Beyon Luc Adolphe a dit regretter le fait que des organisations ont refusé de participer au CCRP, indiquant que la porte leur était toujours ouverte.

S’agissant des objectifs des réformes en question, le ministre d’Etat les a résumés en 4 points. Il s’agit d’élargir les bases du dialogue démocratique par la création de nouveaux espaces d’expression. Ensuite, il est question du renforcement de l’équilibre entre les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire. Les objectifs en troisième lieu, c’est la relecture des textes et l’examen du fonctionnement des institutions régissant les consultations électorales afin de garantir des élections libres, transparentes et équitables.

Enfin il s’agit d’analyser toutes les préoccupations de politiques sectorielles de développement.
Conçu de par sa composition et les compétences qu’il regorge comme un cadre de dialogue, de négociation et d’arbitrage, le CCRP ne constitue pas pourtant la fin du processus de réformes politiques au Burkina, mais plutôt son démarrage.

Le Premier ministre Tiao l’a d’ailleurs précisé aux membres du CCRP en ces termes : « A la fin de la présente session, les résultats de vos travaux seront renvoyés dans les régions pour qu’ils soient débattus et enrichis dans la même dynamique. Puis, des assises nationales regroupant toutes les composantes de la société seront organisées avant la fin de l’année pour l’adoption des conclusions de vos travaux. C’est alors que sera mis à la disposition du Gouvernement le rapport final détaillé contenant l’éclairage nécessaire permettant de prendre des décisions pertinentes pour engager l’avenir de notre pays dans la voie des réformes politiques et ceci dans un climat de réconciliation des cœurs de tous les burkinabè ».

Au cours des travaux du CCRP prévus pour durer 3 semaines, les 68 conseillers auront essentiellement à analyser les propositions de réformes faites par les acteurs de la vie nationale afin de dégager, dans un document de synthèse, les idées comportant les points de consensus ainsi que les points non consensuels.

« Le Conseil consultatif doit demeurer en toutes circonstances le creuset de propositions pertinentes et crédibles qui reflètent les profondes préoccupations mais encore plus les espérances des populations burkinabé », a prévenu le chef du gouvernement qui n’a pas caché son optimisme quant aux résultats attendus des présentes assises.

Cet optimisme affiché, le ministre en charge des réformes politiques l’a lui aussi exprimé à sa façon, recourant à une formule du président Barack Obama dans son allocution. « Préférons l’espoir à la peur et la volonté d’agir en commun », a-t-il indiqué

Grégoire B. BAZIE
Ph. Bonaventure PARE
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 24 juin 2011 à 05:31, par dikefort En réponse à : Conseil consultatif sur les réformes politiques : « La porte reste ouverte aux boycotteurs »

    tres bien dit ,mais n’oublie pas d’ajouter monsieur le ministre la formule selon laquelle :l’Afrique a besoin d’institution forte et non d’hommes fort. nous suivons le debats ,mais gare a vous si vous tentez de modifier la constitution !vous n’allez pas reconnaitre le bas peuple.nous allons descendre dans la rue comme ce que les senegalais ont fait aujourdhui.nous ne sommes pas de l’opposition ni du parti au pouvoir donc respectez notre intelligence .ya a peu pres 15 a 16 millions de burkinabe.blaise compaore n’est pas le plus intelligent de tous les burkinabes et ne le sera pas aussi .Avant lui le burkina existait et apres lui le burkina va continuer a exister.Donc sachez gardez raison monsieur les affides du pouvoir et de blaise.bonne chance au crp que la sagesse vous habite dans la conduite des traveaux.

    • Le 24 juin 2011 à 10:56, par Raogo En réponse à : Conseil consultatif sur les réformes politiques : « La porte reste ouverte aux boycotteurs »

      En Afrique les morts ne sont pas morts ! tout les menbres de la CCRP connaissent cette phrase ! alors puissent les manes de nos illustres ancetres ainsi que la memoire de nos martyres tombées au champs d’honneur pour nos libertés et nos acquis democratique les guidés tout au long de leur debats pour notre bien etre a tous !Mesdames & Messieurs l’histoire vous regarde et vous jugeras !
      Merçi de publier !

    • Le 24 juin 2011 à 11:34, par Paris Rawa En réponse à : Conseil consultatif sur les réformes politiques : « La porte reste ouverte aux boycotteurs »

      Ce conseil consultatif ne fera pas mieux que le Collège des Sages qui était déjà un autre conseil consultatif ! En réalité, nous tournons en rond, de conseil consultatif en conseil consultatif. Tout cela pour éviter d’avoir à s’attaquer au vrai problème de la personnalisation du pouvoir d’État qui fragilise nos institutions en les empêchant de jouer normalement leur rôle.

      N’est pas une anomalie de réunir un conseil consultatif de circonstance pour représenter le peuple souverain dans un système qui se veut démocratique et qui dispose d’une Assemblée Nationale censée être La Représentation Nationale. Finalement, participer à ce conseil de circonstance contribue à fragiliser les institutions. Qui a mandaté ces citoyens, si honorables soient-ils pour nous représenter et parler en notre nom ? En vertu de quel pouvoir sont-ils autorisés à proposer des réformes ? Ce conseils et toutes les réformes que l’on veut ainsi imaginer sont contestables, à cause d’un déficit de légitimité.

      En réalité, l’heure ne devait pas être aux réformes. On devrait consacrer toute notre énergie à préparer des élections claires et incontestables pour les législatives et les municipales de 2012. Le bon sens aurait voulu que l’on reporte ces réformes prétendues urgentes, pour laisser la nouvelle législature d’après 2012 s’en charger. Et on aurait fait l’économie de ce conseil consultatif à la légitimité douteuse. Mais au Burkina on espère construire une paix sans vérité

  • Le 24 juin 2011 à 10:27, par Lepenseur En réponse à : Conseil consultatif sur les réformes politiques : « La porte reste ouverte aux boycotteurs »

    Tout cela, c’est bien à condition que l’article 37 de notre chère Constitution reste tel avec le départ de Blaise Compaoré en 2015 au plus tard. Ceux qui veulent le bien réel de notre Président doivent lui demander de partir et d’être un bon arbitre du jeu démocratique après ces réformes. Il pourra continuer les médiations continentales et être cité parmi les sages de notre Continent à l’instar de Mandela...La finale du reporteur tombe sur une moins belle citation de Barack Obama. La pus belle pour nous reste celle-ci : "L’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts mais d’institutions fortes" ! ...
    A bon entendeur, salut !!!

  • Le 24 juin 2011 à 10:38, par Lepasteur En réponse à : Conseil consultatif sur les réformes politiques : « La porte reste ouverte aux boycotteurs »

    En parcourant la liste des membres du CCRP, on n’est pas du tout rassuré sur les resultats qui pourront être obtenus.
    Il me semble que le CCRP est un garage des anciens ministres en attendant qu’on leur trouve d’autre lieux ou ils auront des caisses noires à gérer.
    Quant aux représentations des partis dits de l’opposition et des confessions religieuses, la qualité des représentants est à désirer. Une fois de plus, voilà une autre manière de dilapider l’argent du contribuable. Le budget alloué à cette doit être publié.
    Le pasteur

  • Le 24 juin 2011 à 12:54, par Conscience du Faso En réponse à : Conseil consultatif sur les réformes politiques : « La porte reste ouverte aux boycotteurs »

    Toutes ces reformes doivent nous permettre d’avoir une bonne et paisible transition pour le nouveau ou la nouvelle Président(e) du Faso en 2015 peu importe qu’il ou qu’elle soit du CDP ou de l’opposition. Nous aussi, nous aspirons au changement pour voir un nouveau visage à la tête de notre pays comme l’ont fait nos voisins et partout dans le monde.
    Toutes ces reformes doivent contribuer à reduire à defaut de supprimer l’injustice, l’impunité, la corruption, etc.
    Toutes ces reformes doivent permettre d’avoir des institutions fortes.
    Que Dieu et nos ancêtres bénissent notre cher Faso et ses habitants !

  • Le 24 juin 2011 à 13:13, par citoyen En réponse à : Conseil consultatif sur les réformes politiques : « La porte reste ouverte aux boycotteurs »

    Attention à vous les membres du CCRP, si vous trompé le peuple innocent, vous allez le regretter durant le restant de vos jours !

    N’oublier pas que vous êtes en mission, donc que les perdiems et missions aléatoires ne vous ferment pas les yeux !

    Courage à vous et bonne suite des travaux pour des réformes politiques conformes aux valeurs de la réubliques

  • Le 24 juin 2011 à 13:20, par ocm En réponse à : Conseil consultatif sur les réformes politiques : « La porte reste ouverte aux boycotteurs »

    Bien dit, mais nous demandons aux membres de ce conseil de penser l’avenir de notre cher pays. Nous ainons bien Blaise Compaoré mais reconnaissons qu’il ne peut plus apporter de plus que ce qu’il a déjà fait. Soyons courageux et acceptons le changement dans la paie et la transparence car l’histoire nous rattrapera tous.
    Je demande à notre président d’ouvrir les yeux car ses collaborateurs sont entrain de le conduire dans un trou obscure. S’il veut toujour le soutien du peuple, il faut qu’il sâche quitter par la grande porte.
    Quant à nos gourous du CDP, je leur demande un peu plus de sagesse et de responsabilité. Le Burkina Faso appartient à tous les Burkinabé(le cas de Simon Compaoré peut arrivé à tous).
    Pour l’avenir et le devenir de notre pays, restons mobiliser et solidaire.

  • Le 24 juin 2011 à 13:49 En réponse à : Conseil consultatif sur les réformes politiques : « La porte reste ouverte aux boycotteurs »

    Chers frères merçi pour toutes les interventions,laisssez les travailler la jeunesse burkinabè les tiens à l’oeil,si jamais il venaient à toucher l’article 37,on va leur montrer qui a mis le sel dans la mer.

  • Le 25 juin 2011 à 13:05, par Burkimbila En réponse à : Conseil consultatif sur les réformes politiques : « La porte reste ouverte aux boycotteurs »

    Peuple du BF, épris de justice et de paix, restons vigilants. Notre président est très rusé et il toujours surpris dans ses décisions (nomination de 1er ministre par exemple). Le faite que l’attention, des gens soit focalisée sur l’article 37 peut l’amener à changer de tactique.

    Les reformes peuvent nous amener un à un système semblable à celui du Maroc. Ainsi Blaise reste roi à vie, fauteuil qu’il va léguer à son frère ou à sa fille quand il va mourir. Pendant tout ce temps opposants et mouvanciers actuels vont s’entre-tuer pour le poste de 1er ministre. Alors, restons vigilants. Blaise doit quitter totalement les affaires en 2015

  • Le 26 juin 2011 à 20:51, par LE SAGE DU PAYS En réponse à : Conseil consultatif sur les réformes politiques : « La porte reste ouverte aux boycotteurs »

    Je salue vivement cette volonté affichée des autorités du pays de faire du burkina un Eat affirmant en tout temps son autorité, à une meilleure gouvernance politique et administrative, à un meilleur fonctionnement de la justice, et à un besoin de nouveaux espaces de communication et de dialogue politiques pour des conditions de vie plus acceptables et pour une participation plus efficiente à l’édification d’un Burkina prospère et toujours rayonnant.Pour cela la CCRP repond aux preoccupations du moment pour elargir les bases du dialogues democratiques et renforcer l’équilibre entre les pouvoirs executifs,législatifs et judicières.Je crois que Le CCRP n’est un conseil circonstanciel pour reviser l’article 37.Au regard des objectifs de la necessité d’un reforme politique, le CCRP doit faire des preopositions pertinentes et credibles qui dit haut ce que le peuple dit bas.Car le peuple aspire à un changement.Et je crois que LE Cobaille du CDP saura écouté cette voix pour éviter ce qui c’est passé en cote d’ivoire.

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