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Autant le dire… : Les reformes politiques et institutionnelles prennent un pas

Publié le jeudi 23 juin 2011 à 05h36min

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Pendant que certains organisations de la société civile montent au créneau pour dénoncer le format du cadre mis en place par le gouvernement pour les reformes politiques et institutionnelles, ce dernier ne perd pas du tout de temps. C’est d’ailleurs aujourd’hui même à Ouagadougou qu’il va procéder à l’installation officielle des membres du Conseil consultatif pour les réformes politiques. A suivre le spot publicitaire que diffuse la télévision nationale, la société civile, les partis politiques, les autorités coutumières et religieuses sont prêts à prendre part au CCRP. On peut croire que pour cela, ils ont fait de nombreuses propositions.

Qu’en sera-t-il de ceux qui boycottent parce que le cadre qu’ils auraient voulu n’est pas celui que le gouvernement a adopté ? En effet, il y a une chose sur laquelle il faut convenir. Tous les Burkinabè sincères sont d’avis qu’il faut opérer des reformes politiques et institutionnelles pour non seulement renforcer la démocratie dans notre pays, mais également permettre une vie citoyenne beaucoup plus sécurisée pour l’ensemble des Burkinabè. Est-ce pour cela que le cadre importe-t-il peu ? Sans doute non. Mais ce qu’il convient de noter, tous ceux qui ont demandé des reformes, d’une manière ou d’une autre, l’ont demandé au gouvernement qui, pour l’instant l’a inscrit dans son programme.

Qui est celui du président élu, Blaise Compaoré. Qui, à son tour, depuis longtemps, a appelé le peuple à faire des propositions constructives en vue de reformes politiques et institutionnelles fortes et durables pour notre démocratie. N’est-ce pas que la bagarre actuelle autour du cadre de concertation des reformes politiques est tout simplement la paternité de ces reformes-là. Et il faut en convenir, le gouvernement qui incarne l’exécutif, voudrait bien être le père spirituel mais également géniteur et maitre d’œuvre de ces reformes. C’est son ambition et sans doute son droit dans la mesure où, certaines de ces reformes politiques et institutionnelles seront mises en œuvre par lui. Peut-il donc accepter se faire harakiri ? C’est moins sûr. D’ailleurs n’a-t-il pas déjà fait des concessions par rapport à la première mouture du cadre de concertation ?

Qu’à cela ne tienne. Là où il me semble qu’il faut mettre l’accent, c’est le contenu des reformes. Elles doivent être la volonté véritable du plus grand nombre de Burkinabè. Car tout compte fait, elles seront faites par les Burkinabè et pour les Burkinabè. Tout le reste n’est que gesticulations et jérémiades inutiles de politiciens et d’organisations de la société civile dont les aspirations sont beaucoup plus politiciennes que les objectifs qu’elles doivent incarner. Est-il réellement possible d’envisager des reformes politiques et institutionnelles en dehors du pouvoir actuel dont Blaise Compaoré est le garant ? Est-il possible d’envisager des reformes politiques et institutionnelles sans tenir compte des institutions de la République qui fonctionnent normalement ?

L’apport de l’Assemblée nationale où se trouvent certains députés membres de l’opposition peut-il être ignoré dans le cadre de ces reformes politiques et institutionnelles ?
C’est pourquoi, il est important d’en appeler au patriotisme des Burkinabè pour qu’ensemble nous puissions réécrire tous ensemble l’avenir de notre nation. C’est un devoir de citoyen. La politique de la chaise vide n’a jamais payé. N’est-il pas toujours mieux de mener le combat de l’intérieur ? Ce qui est sûr, des reformes bancales et inappropriées ne seront pas acceptées par les Burkinabé qui rêvent enfin de pouvoirs nouveaux, plus dynamiques et qui répondent à leurs aspirations. Le pouvoir, tout comme l’opposition et l’ensemble des acteurs le savent très bien. Quel que soit le cadre.
Dans tous les cas, l’essentiel est d’éviter à notre pays des troubles qui ont mis à mal la paix sociale ailleurs et retardé le développement s’il n’est pas compromis.

Les générations futures attendent de nous plus de responsabilités, plus de clairvoyance et plus de conviction dans la construction de leur avenir. Elles nous regardent. Tout court.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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