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POLITIQUE NATIONALE : Les refondateurs se félicitent

Publié le jeudi 23 juin 2011 à 05h37min

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Ceci est une déclaration des refondateurs nationaux sur la situation nationale et les réformes politiques qui font couler d’encre et de salive au Faso.
Le 5 mai dernier, à l’Espace Or, les refondateurs ont tenu une conférence de presse en pleine crise marquée par l’exacerbation des mutineries, pour affirmer leur attachement aux voies pacifiques et républicaines de résolution des conflits, et se prononcer sur le décret portant création du CCRP suite au conseil des ministres du 13 avril 2011.

L’attachement à la dévolution républicaine du pouvoir

Suite à la déclaration sur RFI du porte-parole du CDP condamnant des supposés velléités putschistes des appelants du 30 avril 2011 au départ de Blaise Compaoré et qui, dans la forme, engageait toute l’opposition dans cette condamnation, les refondateurs ont tenu, à haute et intelligible voix, à exprimer leur mécontentement devant cet amalgame. Ils ont rappelé que depuis plus de 3 ans, ils ont, après une analyse responsable de la situation nationale constatant une crise en évolution constante, demandé au chef de l’Etat de jouer sa partition en tant qu’acteur assumant de grandes responsabilités dans un processus de refondation pour enrayer les effets néfastes de ce tumulte annoncé. Au cours de la conférence de presse, ils ont tenu à indiquer que cette demande de démission formulée conformément à l’article 43 de la Constitution ne les engageait pas, rappelant leur attachement à un dialogue national inclusif républicain comme voie de sortie de crise.

Décret portant création du CCRP

Par rapport au premier décret portant création du CRPP, les refondateurs ont émis des réserves relativement au cadre proposé pour la conduite de ces réformes, en ces termes : « Concernant le cadre de concertation et la procédure de mise en œuvre, aujourd’hui la création du CCRP par le dernier conseil de ministres du 13 avril 2011, et qui est placé sous la présidence du ministre chargé des Réformes vient nous conforter dans nos craintes. Pour nous, au regard de son caractère consultatif, de sa composition et du rôle décisif que vont jouer l’Assemblée nationale actuelle et le gouvernement dans ce processus, ce conseil est en réalité une commission de travail. L’Assemblée nationale et le gouvernement, deux institutions discréditées, pourraient jouer un rôle majeur quant à la suite à donner aux propositions synthétisées par le conseil.

Et tous ces organes et instances sont des instruments au service du système CDP qui nous gouverne depuis 25 ans. Le même système que la grande majorité des Burkinabè considèrent, à juste titre, comme étant le principal responsable des différents maux dont souffre notre peuple. C’est le cas de l’Assemblée nationale actuelle, dominée par le parti au pouvoir, non représentative, et de surcroît budgétivore. Il en est de même pour le gouvernement, principal instrument d’action du CDP. En dernière analyse, un conseil consultatif donc sans aucun pouvoir, une Assemblée nationale et un gouvernement discrédités, impopulaires, et qui pourtant seront les seuls maîtres des décisions à prendre ». Puis ils ont souligné que : « Tout en étant conscients que la tâche sera ardue, notre expérience individuelle et collective nous a appris qu’il ne faut jamais abandonner les espaces d’échange d’idées car la bataille politique se mène aussi bien dans les milieux où tout semble perdu, de même qu’à des moments où tout paraît impossible. Et c’est cela qui nous a guidés depuis la publication de notre Manifeste pour la refondation nationale en 2008. Méprisés par les uns, calomniés par les autres, nous n’avons point lâché… ».

Mais au-delà de cette critique sémantique, les refondateurs se sont surtout attachés à des propositions devant assurer à leurs yeux, un travail transparent et protégé de toute manipulation. C’est ainsi qu’ils ont demandé, par lettre adressée au ministre chargé des Réformes, la recomposition des membres du Conseil, le recours à des assises nationales pour un consensus national, la prise en compte des rapports du Collège de sages, du MAEP et autres contributions venant de structures politiques ou sociales (notamment de leur Manifeste de 2008), l’implication des régions pour affirmer le caractère national des réformes, la validation des travaux par une instance populaire, de type constituant. Au total, nous avons proposé le schéma suivant : « Une phase préparatoire : le CCRP y jouera son rôle, avec toutefois des modifications majeures : adoption d’un règlement intérieur ; mode de prise de décision par consensus.

A cette phase la mission sera de préparer l’organisation du dialogue inclusif et républicain. Ainsi, il s’agira de : i/ Définir la feuille de route du dialogue national inclusif et républicain ; ii/ Analyser les propositions des différents acteurs et proposer un document de synthèse présentant le contenu des futures réformes. Ce document fera l’objet d’un débat de consensus national et de validation. Une deuxième phase qui sera la tenue de la rencontre de consensus national sur les réformes. Cette étape décidera de la nature et du contenu d’une transition politique ». Aujourd’hui, les refondateurs peuvent se féliciter de l’évolution du processus : 1) Ils constatent à travers le document des OSC daté du 17 juin que dans la forme comme dans le fond, ces ONG ont rejoint une grande partie de leurs positions et de leurs initiatives rendues publiques depuis 2008- même si des divergences demeurent (dialogue inclusif, mise en place d’un groupe de contact, tournées dans les régions, appel au chef de l’Etat pour jouer sa partition, plaidoyer auprès des autorités des PTF, des médias et autres personnes ressources, et enfin la nécessité d’une vision holistique de la sortie de crise...) 2) Ils notent aussi que leurs critiques ont été à plusieurs niveaux bénéfiques puisqu’elles ont été confirmées avec le temps et avec le deuxième décret rectificatif. 3)

Enfin, les évènements récents, et notamment ceux survenus à Bobo, avec les prises de position majoritaire affirmées par l’opinion, montrent que la voie de sortie de crise républicaine rencontre la préférence des Burkinabè. Des satisfactions, il en existe et les refondateurs insistent à rappeler que c’est depuis plus de 3 ans qu’ils mènent le combat, dans le doute et souvent la dérision, voire le mépris pour les réformes dans lesquelles le pays est aujourd’hui engagé. En participant au Conseil consultatif sur les réformes politiques, ils restent plus que jamais mobilisés pour que le processus engagé accouche de vraies réformes structurelles qui répondent aux attentes des Burkinabè. En tout état de cause, ils demeurent vigilants car jamais le CDP au pouvoir ne s’est avancé dans une direction au plan politique que par calcul ou parce qu’il y est contraint. C’est pour cela que les refondateurs lancent un appel à tous leurs militants pour qu’ils les accompagnent dans l’entreprise réformatrice par leurs contributions les plus diverses et par leur vigilance afin qu’au terme du processus, le nouveau contrat social auquel ils en appellent débouchent sur une réconciliation nationale véritable qui engage le pays dans une meilleure gouvernance.

Ouagadougou, le 21 juin 2011

Le comité de contact des partis signataires : Dr Alain Dominique ZOUBGA

El Hadj Amadou DABO

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Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 23 juin 2011 à 08:07, par Kaikai En réponse à : POLITIQUE NATIONALE : Les refondateurs se félicitent

    La naiveté quand tu nous tiens !!! Que pensent-ils ces gens la, que le pouvoir va céder ? A mon humble avis il ne fallait pas prendre part à ce cadre de concertation. Il fallait une conférence nationale vue la gravité de la situation. C’est pour prendre du temps en attendant que la situation se calme. Vous avez constaté qu’après leur éphemère victoire de Bobo le ton a changé. Personne ne tiendra compte des conclusions de ce cadre de consultation. 3 semaines passent vite et on sera situer. En tout état de cause bonne chance aux travaux qui s’ouvrent ce matin.

  • Le 23 juin 2011 à 11:39, par le bon citoyen En réponse à : POLITIQUE NATIONALE : Les refondateurs se félicitent

    bande de marguillards vous voulez manger au lieu d’aller dire la verité. Nous vous considerons comme une aile du CDP donc bon appetit. Vous avez été saché par ce que vous avez voulu savoir le nombre de veaux au lieu de boire le lait.

  • Le 23 juin 2011 à 15:42, par Goozanga En réponse à : POLITIQUE NATIONALE : Les refondateurs se félicitent

    Ces pommés de véitables gâteaux dont il faut se méfier. De toutes les façons ce sont des "has been" comme les députés du CDP autant que les députés qu’ils dénoncent. Eux aussi ont participé à la ripaille avant d’en être chassés car trop gloutons !

    • Le 23 juin 2011 à 19:06, par hervé En réponse à : POLITIQUE NATIONALE : Les refondateurs se félicitent

      bravo aux refondateurs d’avoir demandé la régionalisation du cadre de dialogue. Pourquoi ce serait toujours les gens de la capitale qui auraient droit au chapitre ? Pour les aigris, je leur dis : bien fait pour vous, hier il ne fallait pas accompagner blaise à kossyam, sachant qu’il n’avait plus le droit de se représenter depuis 2005.

  • Le 23 juin 2011 à 19:24, par angelo confiant En réponse à : POLITIQUE NATIONALE : Les refondateurs se félicitent

    je crois que il faut etre mature sur tout les plans la politique c ’est pas les biceps ou etre toujour en désacord avec l’autre parti c’est la technique de chercher ensemble une formule meilleur pour une bonne gourvernance alors avec tout ces problemes que nous avons vecu nous n’avons rien a prouvé comme bravour mais des interets commun a rechercher
    que dieu appaise les coeurs

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