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DEPART DE MOUSSA MICHEL TAPSOBA : Et après ?

Publié le mardi 21 juin 2011 à 03h53min

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Il aurait dû avoir l’humilité de partir depuis qu’il avait perdu la confiance de la classe politique dans sa majorité. Mais, il aura fallu que le gouvernement adoptât un projet de loi portant renouvellement avant terme du mandat des membres de la CENI (Commission électorale nationale indépendante), pour le débarquer. Moussa Michel Tapsoba a refusé de considérer l’esprit des textes, puisqu’à partir du moment où les commissaires de l’opposition avaient démissionné, la structure n’avait plus son caractère tripartite. Mais, a contrario, le président de la CENI n’a pas voulu assumer seul toute la responsabilité de l’échec de la dernière élection présidentielle, considérée comme l’une des plus chaotiques de l’histoire du Burkina. Et il a raison.

Le pouvoir de la IVe République doit assumer les tâtonnements qui ont créé les dysfonctionnements électoraux que les Burkinabè ont vécus. Le pouvoir a manqué de clairvoyance et d’anticipation dans le processus électoral surtout que la Carte nationale d’identité burkinabè (CNIB) était l’une des pièces exigées pour le vote. A présent que l’Assemblée nationale est saisie (la session extraordinaire débute aujourd’hui) pour renouveler le mandat des membres de la CENI, que va-t-il se passer ?

La nouvelle équipe aura-t-elle le temps et les moyens nécessaires pour organiser à bonne date les élections couplées de 2012 ? C’est certainement tout le mal qu’on lui souhaite. Mais, quand on regarde les choses de façon lucide, les défis à relever sont gigantesques. Le gouvernement lui-même par la voix du ministre en charge de l’Administration territoriale, reconnaît que les élections couplées municipales/ législatives présentent un caractère inédit. Toute chose qui nécessite « une préparation minutieuse à travers des dispositions particulières ». Le Burkina veut bien économiser de l’argent mais on se demande si la méthode utilisée ne va pas produire plus de palabres. En effet, c’est avec une nouvelle équipe (même s’il y a une administration électorale dotée d’une expertise) de la CENI qu’on va aborder ces échéances. Qu’on le veuille ou non, l’exercice ne sera pas une partie de plaisir au regard du temps qui reste. En effet, après l’élection des membres de la CENI, il faudra renouveler les démembrements, ce qui risque d’être compliqué parce qu’on entame la saison des pluies. La conséquence est que malgré la bonne volonté des uns et des autres, le facteur temps sera capital.

Or, il faut du temps pour gérer un processus qui va générer un nombre important de candidatures (des milliers et des milliers pour les municipales par exemple). La CENI va-t-elle bénéficier du budget nécessaire pour ce faire ? Il est utile de se poser la question parce que malheureusement, cet organe doit compter sur la bonne volonté de l’exécutif pour disposer des finances nécessaires à la mise en œuvre de ses activités. Il faut espérer que tous les acteurs puissent prendre à bras-le-corps les défis de ces élections couplées. Les défis à relever sont nombreux et le gouvernement doit éviter les rafistolages de la dernière élection. Il ne pourra d’ailleurs pas s’en défendre longtemps.

En 20 ans de processus démocratique après la fin de la Révolution, le pouvoir de la IVe République n’a pas pu offrir aux Burkinabè, un fichier électoral digne de ce nom. Cette fois, on rêve de voir des élections bien organisées qui puissent contribuer à décrisper la situation au Burkina parce que la paix passe également par la montée en puissance d’institutions crédibles.

SIDZABDA

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 21 juin 2011 à 12:06, par merci king black En réponse à : DEPART DE MOUSSA MICHEL TAPSOBA : Et après ?

    Pourquoi tant de remous autour du départ de MMT ?Son départ n’est pas un évenement.Il ya des chats plus sérieux à fouetter dans ce pays.De grâce qu’on laisse les burkinabè ruminer leur pauvreté.

  • Le 21 juin 2011 à 15:32, par Boulougou Compaoré En réponse à : DEPART DE MOUSSA MICHEL TAPSOBA : Et après ?

    Salut les amis

    Quand tout le monde reconnait que quelque chose (ou quelqu’un) est nulle, je pense qu’il ne faut pas trop s’obstiner par rapport à ça !

    Voyez vous-même ! Moussa Michel Tapsoba s’est obstiné à garder son poste malgré ces échecs ! Parallèlement à ce genre de fait et à mon humble avis, j’espère que Blaise Compaoré ne va pas non plus s’obstiner à rester au pouvoir après ce mandat malgré son échec de démocratie !

    Boulougou Compaoré

  • Le 21 juin 2011 à 15:43, par Kitasida En réponse à : DEPART DE MOUSSA MICHEL TAPSOBA : Et après ?

    Toutes mes félicitations aux responsables burkinabés en particulier au premier ministre luc adolphe tiao.
    Moussa michel Tapsoba ayant travaillé longuement se devait de demisonner mais hélas¡L’equipe CENI était a son therme et pour sa rien ne fonctionnait encore.
    Longue vie a nous tous et bonne chance a michel tapsoba et moi

  • Le 21 juin 2011 à 16:52, par leprospère En réponse à : DEPART DE MOUSSA MICHEL TAPSOBA : Et après ?

    La crise du BURKINA FASO est si profonde que le départ de MMT n’en constitue veritablement une préoccupation.Certes son départ est une épine en moins.Mais tant que le système n’est pas revu en profondeur quel que soit la personne qui viendra on ne verra rien comme changement.C’est bonjour le CHAOS.De Grâce,même s’il faut reporter ces élections ou revenir sur les élections séparées il faut le faire.Car la PAIX sociale en dépend et demande un sacrifice pour le bonheur de tous les burkinabés.Que DIEU bénisse le BURKINA FASO !

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