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Situation nationale : Un an de sursis pour le 11-Décembre

Publié le vendredi 17 juin 2011 à 02h52min

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Décidément, on ne s’ennuie plus avec les Conseils de ministres. Il fut un temps, en effet, où les traditionnels comptes-rendus de ces rendez-vous hebdomadaires du gouvernement n’intéressaient que les hommes d’affaires et autres opérateurs économiques, en raison des passations de marchés publics qui y sont publiés, ainsi que les fonctionnaires pour les nominations.

Contrairement à ce qui se passait du temps de la Révolution où, avant une certaine heure le mercredi, beaucoup ne touchaient pas à leur plat, par peur de s’étrangler si on annonçait son dégagement en plein repas. Mais, même si c’est à un autre degré, on semble y être revenu.

Maintenant, en effet, même le plus simple citoyen attend impatiemment ce document signé du porte-parole du gouvernement parce qu’il ne se passe plus un mercredi sans qu’une grande décision ne tombe. Quand ce ne sont pas des gourous jusque-là indéboulonnables qui sont valsés ou mis au chômage technique, ce sont de nouvelles mesures gouvernementales qui sont annoncées.On se croirait donc presque revenu aux heures sombres de la Révolution quand tout le monde, qu’il eût quelque chose à se reprocher ou pas, tremblait de toute sa carcasse le mercredi soir.

La tradition « latienne » (1) a encore été respectée lors du Conseil des ministres du mercredi 15 juin dernier. En effet, ce conseil, « après avoir analysé la situation nationale, a décidé de surseoir à la célébration festive du 11 décembre 2011 au regard des contraintes actuelles. Par contre, certaines infrastructures prévues dans ce cadre seront réalisées ». C’est là l’officialisation d’une décision qui se susurrait depuis de nombreuses semaines et dont la publication avait du reste été différée pour ne pas surchauffer davantage le climat déjà suffisamment délétère, notamment à Koudougou.

Cette fois-ci, c’est fait : un an de sursis donc pour la fête de l’Indépendance. Et il faut saluer cet éclair de courage et de lucidité dans le nuage de la situation nationale. Effectivement, le chef-lieu de la Région du Centre-Ouest aura payé un lourd tribut aux troubles qui l’ont secoué. Il est vrai que les 11-Décembre sont toujours l’occasion pour les villes hôtes de faire une petite toilette et d’acquérir de nouvelles infrastructures.

Mais, déjà que ces commémorations coûtent suffisamment cher, à quoi serviraient bien les réalisations si on venait à les vandaliser ou à les incendier au fur et à mesure qu’on les construit ? Au demeurant, les gens de Koudougou ne peuvent s’en prendre qu’à eux-mêmes. Force est de reconnaître, en effet, que c’est avec acuité que se pose la question de la sécurité des infrastructures au regard de la multitude de biens publics et privés détruits lors des manifestations dans cette ville, qualifiée à tort ou à raison de frondeuse.

On imagine que c’est d’autant plus frustrant pour eux que, selon des sources concordantes, il y a un hommage conséquent qui devait être rendu à cette occasion au premier Président de la République, Maurice Yaméogo, dont c’est le fief. Maintenant, la question qui se pose est de savoir, en parlant de sursis, si cela veut dire que l’année prochaine on repartira à Koudougou ou si l’on va plutôt considérer que la ville aura « passé son tour ». La réponse certainement dans un prochain compte-rendu du Conseil des ministres.

Hyacinthe Sanou

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 17 juin 2011 à 09:57, par guiso En réponse à : Situation nationale : Un an de sursis pour le 11-Décembre

    "Au demeurant, les gens de Koudougou ne peuvent s’en prendre qu’à eux-mêmes" Que voulez-vous dire ?
    Attention aux préjugés et aux stigmatisations. Il y a eu des casses à Ouaga et ailleurs... Le changement peut bel et bien venir de hors de Ouaga

    • Le 20 juin 2011 à 13:59 En réponse à : Situation nationale : Un an de sursis pour le 11-Décembre

      Monsieur le journaliste, humblement, il faut reconnaître que votre analyse est bassement tendancieuse. La clairvoyance du conseil des ministre ne devrait souffrir d’amalgame maladroitement cachée. Si le journaliste suit l’actualité, ce sont de fils de Koudougou qui ont été les premiers à souhaiter lors de la première visite de SEM le premier ministre au centre Ouest, le décalage sur toute la ligne de la célébration du 11 décembre eu égard à la situation nationale. Donc logiquement si le Conseil des Ministre y accède, la célébration de 2012 sera à Koudougou. Donc pas d’amalgame. C’est vrai que tout est parti de Koudougou pour ce qui concerne la situation nationale, mais chaque localité pour sa part a eu sa réaction, comme on l’a vu tout dernièrement avec la mutinerie à Bobo qui a différé sur tous les plans d’avec celles qui l’ont précédé. Donc quand vous écrivez pour le public tenant en compte et éviter de créer les frustrations inutiles. Tout simplement des suggestions et surtout ne m’opposes pas ta maîtrise de la déontologie journalistique. Merci

  • Le 17 juin 2011 à 11:07, par L’autre Burkinabè En réponse à : Situation nationale : Un an de sursis pour le 11-Décembre

    Je dois avouer que la décision d’atténuer les festivités du 11 décembre à Koudougou, m’a doublement interpellé !
    D’une part, cette décision est certainement couverte de bonnes intentions compte tenu de la situation nationale ! Mais quel courage !
    D’autre part, je trouve que la décision est sujette à polémique, car nul n’ignore que Koudougou est une ville qui se sent marginalisée depuis un certain temps, et cette décision n’est pas pour aider une telle idée à s’estomper !
    A moins que le Gouvernement profite de cette occasion pour désormais tempérer les festivités du 11 décembre et ceux même dans les autres villes qui l’accueilleront ! Sans quoi on y verrait une décision politique au détriment de la population de cette ville symbolique.
    J’espère autant que cela sera compris à temps !

  • Le 17 juin 2011 à 16:05, par badpress En réponse à : Situation nationale : Un an de sursis pour le 11-Décembre

    j’avais pévenu mes parents de kdg. Quand on n’est pas content de ses dirigeants ce n’est pas de cette manière qu’il faut le faire c’est à dire brûler les biens publics et mêmes vos propres biens (les domiciles des fils de kdg). Personne ne va ppayer à votre place. Il ya plusieurs moyens de se faire eentendre quand on n’est pas content. C’est nous qui avons brûlé le peu que nous avions et c’est nous qui n’allions pas bénéficier des infrastructures des 11 décembre. Ne nous laissons pas manipuler par les politicards égoïstes qui ne voient que leurs seuls intérêts. Récoltons maintenant ce que nous avons semé.

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