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Situation nationale : Sur les voies de la renaissance

Publié le jeudi 16 juin 2011 à 01h58min

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Le mardi 14 juin 2011 s’est tenue dans la salle de conférence du Ministère des Affaires étrangères et de la coopération régionale, la session ordinaire de revue du Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP) et du Cadre général de l’appui budgétaire (CGAB), revue annuelle conjointe 2011 qui consacre le passage du CSLP à la SCADD.

La tenue de cette rencontre est en soi symptomatique d’une sérénité retrouvée au plan national, condition essentielle pour des assises de cette nature, consacrées aux questions de développement et de croissance.

Notre pays, il est vrai, vient de traverser la plus longue crise de son histoire ; crise dont les soubresauts demeurent encore perceptibles ; mais, il faut admettre le processus de retour à la normale est bien entamé.

La crise a eu naturellement des impacts regrettables aux plans structurel, institutionnel et économique. Cela a perturbé la croissance, déstructuré le tissu économique et aggravé les facteurs de pauvreté. Nous devons assumer et avancer sur l’essentiel, à savoir, travailler à apurer les effets de la crise et, de manière concomitante, réhabiliter les ressorts de la croissance, les remettre en état de marche à plein régime.

Pour réaliser un tel objectif, tous les acteurs du développement national doivent se surpasser, reconquérir la confiance de nos partenaires au développement, condition sans laquelle, il nous sera plus fastidieux de mobiliser leurs appuis techniques et financiers. La revue annuelle tenue le 14 juin dernier, au-delà des considérations diplomatiques, permet de convaincre nos partenaires, qu’il est impératif poursuivre et consolider leur accompagnement au Gouvernement. Le maintien et l’accroissement de leur assistance, sera utile à la reprise rapide de la croissance économique qui, à son tour, crée les conditions favorables pour relever les défis sociaux.

RASSURER SUR LES ORIENTATIONS DE LA GOUVERNANCE

Les orientations du Gouvernement TIAO sont claires : depuis le 21 avril, date de sa mise en place, il doit travailler à ramener la paix en s’attaquant aux racines de la crise. Pour réaliser cet objectif plusieurs réformes courageuses et de fond sont nécessaires. Celles-ci sont à la fois d’ordre politique, administrative, sociale, économique, militaire et sécuritaire. Au nombre des secteurs à revisiter impérativement et urgemment figure celui de la justice. Le Gouvernement a pleinement conscience qu’il doit réformer le système judiciaire pour le rendre plus indépendant, plus impartial, moins politisé, moins procédurier, plus proches des préoccupations du citoyen ; en un mot, une justice dont le crédit est restauré et plus efficace.

Autre front de réforme : la gouvernance. L’exécutif est aussi interpelé pour répondre aux attentes fortes d’une meilleure gouvernance, aux exigences d’une plus grande fermeté politique dans la quête de résultats tangibles en matière de la lutte contre des fléaux telles : la fraude, la corruption l’impunité dont les effets corrosifs effritent l’autorité de l’Etat. Considérant le chemin déjà parcouru par le Gouvernement de Luc TIAO en moins de deux mois, on peut affirmer qu’il est sur la bonne voie. Les changements à la tête des grandes sociétés et institutions publiques, les actions de suivi et d’évaluation des chantiers sur le terrain, l’ouverture des assises criminelles à la fois à Bobo Dioulasso et à Ouagadougou en sont des signes forts.

CONSOLIDER LES ACQUIS ET ENGAGER LES ACTEURS AU CHANGEMENT

Sans doute, il serait trop tôt pour jubiler, mais l’espoir est perceptible. Tout seul, l’exécutif n’est pas en mesure de réussir ce challenge. Il est judicieux, que tous les acteurs, chacun dans son rôle, adhère au processus, participe à l’action et apporte une franche contribution pour relever ce défi commun.
-  la société civile, en poursuivant sa lecture critique, en enrichissant le débat, en mobilisant nos partenaires, en développant les actions en faveur de la paix et de la reconstruction nationale ;
-  les médias, en accompagnant positivement l’action de normalisation sociale à travers la diffusion d’informations constructives, en participant au plaidoyer pour la paix, la restauration de l’image du pays, en mobilisant l’opinion autour des chantiers d’édification économique de la nation ;
-  les partenaires techniques et financiers, en consolidant la fructueuse coopération en faveur du bien être du peuple burkinabé ;
-  les partenaires sociaux, les travailleurs pris collectivement et individuellement par un engagement encore plus fort dans le meilleur accomplissement de leurs tâches au quotidien malgré des conditions difficiles ;
-  le secteur privé, moteur de la croissance, créateur de richesses et d’emplois en redoublant d’audace, d’initiatives dans un contexte de plus en plus apaisé et institutionnellement stable ; etc.

Le Gouvernement TIAO ne peut se dérober. Il devra approfondir au jour le jour, les actions et initiatives pour consolider la paix, la quiétude, la sécurité, la stabilité. Car sans ces conditions basiques, il est difficile de créer la confiance en notre pays, en nos institutions.

Les dégâts en termes morale, psychologique subis par certains fonctionnaires diplomatiques et des organisations internationales, les dommages économiques subis par tous les secteurs économiques sont énormes.

Tous ces acteurs ont besoin d’être rassurés et de s’assurer du rétablissement de l’autorité de l’Etat et des institutions du Faso. Ils ont besoin de vivre un nouvel Etat, sorti de cette crise, assumant son autorité et toute son autorité, des institutions militaires, para militaires, sécuritaires républicaines, respectant les institutions, la discipline et qui jouent parfaitement leur rôle. Le ton et aussi donné dans ce sens avec les changements intervenus.

VEILLER AUX CONDITIONS DE LA RENAISSANCE

Les conditions de la renaissance sont palpables. Le processus de retour à la paix se consolide chaque jour. Dans les casernes, un travail de fond se mène pour sécuriser les armes, réduire les derniers mutins encore en fuite, récupérer les biens volés et, surtout, recréer les conditions de discipline militaire propre à toute bonne armée.

Au plan économique, le dialogue se poursuit pour l’appui aux petits opérateurs économiques et le dédommagement des opérateurs victimes de la crise. Sur les fronts de revendications sociales et syndicales, les discussions avec les différents partenaires ont permis de conclure les accords pour des sorties de crises évitant ainsi au pays de bloquer le fonctionnement des institutions scolaires et universitaires.

Les mesures sociales prises par le Gouvernement ont permis entre autres, de contenir la fronde sociale relative à l’enchérissement du coût de la vie. Sur le plan politique, le processus de mise en place du conseil consultatif pour les réformes politiques avance malgré les réserves émises par certains acteurs politiques et de la société civile. L’installation et la tenue effective de la session de ce conseil consultatif viendront confirmer la ferme volonté d’aller jusqu’au bout et d’opérer les réformes souhaitées par notre société.

En somme, les conditions de la renaissance d’un Faso sorti de sa plus longue crise, désireux de relever les défis nombreux de son émergence sont réunies. Le Gouvernement par la tenue de cette session qui consacre la fin du CSLPII et le démarrage de la Stratégie de croissance accélérée pour le développement durable (SCADD), indique qu’il est résolument tourné de plus en plus vers les actions de restauration de notre économie. Cette session, vient suite au séminaire gouvernemental sur le Plan d’actions du gouvernement pour l’émergence et le développement durable (PAGEDD).

SIBIRI Paul

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