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Désarmement forcé des mutins de Bobo-Dioulasso : « Un mal nécessaire », selon le ministre porte-parole du gouvernement

Publié le mardi 14 juin 2011 à 01h34min

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En visite dans les organes de presse de Bobo-Dioulasso, le samedi 11 juin 2011, le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Alain Edouard Traoré a été interpellé sur l’opportunité de l’opération militaire qui a permis de désarmer les mutins.

Soulagement. Le mot était sur presque toutes les lèvres à Bobo-Dioulasso après l’intervention militaire du 3 juin 2011 qui a permis de libérer la ville des mains des soldats mutins. Mais si les Bobolais ont accueilli en héros le commando à son entrée à Bobo, applaudi dans leur écrasante majorité cette opération jugée salutaire, des voix discordantes se font entendre une semaine après, au sujet de l’opportunité de l’usage de la force. Certains se demandent en effet, pourquoi les mutins des autres casernes ont pu manifester « impunément leur colère » et pas ceux de Bobo-Dioulasso ? Les événements ici n’auraient-ils pas pu être évités si l’Etat avait durci le ton, dès les premières mutineries ? Cette dernière question a été posée au porte-parole du gouvernement, lors de sa rencontre avec les journalistes des organes de la presse privée de la ville de Sya.

Le ministre Alain Edouard Traoré a répondu directement à cette préoccupation, comme il l’avait d’ailleurs fait lors des désormais traditionnels points de presse du gouvernement. Il a d’abord expliqué que « ce qui est arrivé à Bobo est un mal nécessaire » et que cela ne devait pas tétaniser les Bobolais. Il a admis que la mutinerie avait atteint un tel paroxysme qu’on ne pouvait pas continuer à observer, sans même la possibilité de dialogue, des mutins menacer au couteau et dépouiller des particuliers de leurs biens, obéir dans les rues aux enfants qui leur demandent de « faire du son » (c’est-à-dire de faire du bruit) en tirant en l’air.

Il fallait agir pour restaurer l’autorité de l’Etat mise à mal avec la multiplication des mutineries. Le porte-parole du gouvernement a ensuite insisté sur le fait que la réquisition spéciale du Premier ministre ne concerne pas uniquement les mutins de la garnison de Bobo-Dioulasso et que les autres manifestations de cette nature qui se produiraient ailleurs seraient traitées de la même façon. Enfin, le ministre Alain Edouard Traoré a fait remarquer que ceux qui se sont mutinés à Bobo-Dioulasso ne sont autres que ceux-là mêmes qui ont eu à rencontrer directement le président du Faso et même à avouer leur satisfaction quant aux réponses données à leurs préoccupations. En somme et pour le ministre de la Communication, la mutinerie de Bobo-Dioulasso n’avait pas de base objective.

Il a cité l’ancien Premier ministre Tertius Zongo qui estimait qu’une crise peut être une opportunité. « Les peuples les plus puissants sont aussi ceux qui ont subi les plus grands drames de l’histoire », a conclu le porte-parole du gouvernement.

Mahamadi TIEGNA (camerlingue78@yahoo.fr)

Sidwaya

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