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Signet : « Ce que Dieu unit, seul Dieu… »

Publié le mardi 14 juin 2011 à 01h33min

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Le week-end dernier, j’étais invité au mariage de Edelle et Etienne, deux jeunes lyonnais d’origines africaines, origines congolaises pour la mariée et camerounaises pour le marié.Une affluence record d’invités, amis, collègues témoigna de la grande affection que chacun porte à l’une ou l’un ou au couple. Des chants religieux et traditionnels, des discours d’un humanisme omniprésent, des échanges culturels et cultuels (la mariée étant catholique et le marié presbytérien) firent de cette journée un moment rare dans la vie de tout homme.La mère de la mariée est une amie et l’écrivaine reconnue, Eugénie Mouayini Opou, dont le livre « La reine Ngalifourou, souveraine des Téké (et dernière souveraine d’Afrique noire, spécifie l’éditeur) est un véritable best-seller.

Née à Brazzaville, Eugénie, présente en 2005, son premier roman « Le royaume Téké », puis « Sa Mana, au croisement des bourreaux » suivi de nombreux autres titres et études. Eugénie Mouayini Opou est diplomée de l’Institut supérieur de stomatologie (Havane/Cuba) puis déléguée médicale sur Lyon. Elle est aussi crétrice et gérante de société « Elle, ébène », présidente de la Confédération générale Téké, membre de nombreux conseils d’administration en Rhône-Alpes et fut jusqu’à sa toute récente démission, élue d’un arrondissement lyonnais.

Exemple frappant d’une intégration totalement réussie et assumée en France, sans renier une seconde, ses racines et les fondamentaux de sa vie familiale et de couple (son mari Eric, éminent professeur est un homme rare), Eugénie a décidé d’être candidate aux prochaines élections législatives du Congo-Brazzaville….Une chance pour son pays natal autant qu’une heureuse opportunité d’échanges futurs pour son pays d’adoption.

En ce moment la France est secouée par des débats souvent stériles ou trop tardifs et par effet inconséquents comme celui réveillé à des fins sûrement plus électorales que républicaines de la double-nationalité.Je rêve souvent d’un monde où tous les humains jouïraient d’une double voire triple nationalité….Le Brésil qui, par une loi du sol, reconnaît comme brésiliens tous ceux qui sont nés sur son territoire, son espace aérien, ses eaux territoriales, est un des pays émergents de pointe et doit en partie sa réussite presqu’insolente à cette loi « d’adoption de facto » et à cette politique de bi-nationalité de rigueur.

En Afrique la bi-nationalité sous-tend un bi-linguisme (chance de la Francophonie qui m’est chère) et suggère de nouveaux rapports d’échanges et de soutiens économiques et culturels totalement et équitablement partagés.

Avec le mariage de sa fille, Eugénie Mouayini Opou a, en quelque sorte, prolongé son œuvre littéraire et ses engagements associatifs et politiques, puisqu’en ce jour de liesse et d’amour, tous les invités se sentaient autant autres qu’eux-mêmes et ce jour fut celui d’une victoire symbolique de la tolérance, pièce centrale du puzzle de la bi-nationalité… Puisse Eugénie réussir son prochain pari sur Brazzaville et servir d’exemple à plus d’un.

Jacques Bruyas

Eugénie Mouayini Opou « La reine Ngalifourou » éditions L’Harmattan/21 euros.

Sidwaya

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