LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Nous sommes lents à croire ce qui fait mаl à сrοirе. ” Ovide

Autant le dire… : « Tout crime commis sera jugé et sanctionné »

Publié le lundi 13 juin 2011 à 02h18min

PARTAGER :                          

Après la conférence de presse qui a sanctionné le début des assises criminelles de la cour d’appel de Ouagadougou, Bobo-Dioulasso la deuxième ville a eu sa conférence jeudi dernier. Animée par le Procureur général (PG) Médard Voho qui avait à ses côtés le quota de la chose judiciaire dans son ressort territorial. A l’occasion, le PG comme on l’appelle dans le milieu de la justice, a déclaré que désormais « tout crime commis sera jugé et sanctionné ». Ce qui est bien dit et sonne comme un avertissement à tous ceux qui croient qu’ici au Faso, on peut faire tout ce qu’on veut et il n’y a rien. En effet, si la justice accepte de prendre ses responsabilités, véritablement sans faire dans la langue de bois, on peut espérer que le Faso se portera bien.

Car, comme l’a souligné le représentant de l’Union européenne au Burkina, au moment où il s’apprêtait à dire au revoir, la clé de voûte de tous les soubresauts, de tous les remous et de toutes les rancœurs et manifestations violentes que nous connaissons ici au Faso, que ce soit en ce moment ou bien avant, est la justice. A tort ou à raison, elle traine dans ses tiroirs de nombreux dossiers, aussi importants les uns que les autres, jugés ou non, mais qui ne connaissent pas de dénouement final. Pour le commun des mortels, la justice ne se limite pas au palais de justice. Mais part de l’enquête policière jusqu’au huissier en passant effectivement par un juge, un greffier, un avocat et tout ce qu’on peut imaginer dans ce milieu que très peu d’entre nous comprennent.

Y a-t-il un Burkinabè qui n’ait pas de dossier en instance dans tous ces rouages ? On comprend aisément les frustrations souvent violemment exprimées quand on parle de dossier en justice ou de dossier qu’il faut y conduire. Les plus gros dossiers qui y dorment sont celui de Norbert Zongo, de Dabo Boukary, Thomas Sankara et de nombreux autres économiques. Quand on sait que ce sont entre autres des dossiers suffisamment sensibles et pour lesquels les Burkinabè veulent la justice, leur évocation, d’une manière ou d’une autre, fait remonter le mercure de la tension sociale.

C’est pourquoi, il nous semble urgent que la justice mise sur deux points essentiels si elle veut véritablement être en phase avec les aspirations des Burkinabè et en même temps être comprise.
D’abord la communication. Très peu de justiciables comprennent le langage et les rouages de la justice. C’est à croire que cela est fait à dessein pour embrouiller davantage. C’est pourquoi, il faut communiquer, expliquer, sensibiliser et parfois même courtiser s’il le faut. Car tant que le fait de justice ne sera pas compris par la majorité, car tant que les procédures de justice ne seront pas comprises, tout ce que la justice fait sera analysé et rejeté. C’est le lieu de le dire franchement. J’ai un dossier qui a peiné pendant deux ans pour être jugé. Il faut qu’on m’explique pourquoi il a pris tout ce temps. Après le jugement, je n’arrive pas à rentrer dans mes droits. Il faut aussi qu’on m’explique. Si pendant tout le processus, quelqu’un a mal joué son rôle, il faut qu’il réponde aussi, même si c’est un magistrat, un juge, un greffier, un avocat ou un huissier. Ces deux derniers étant des auxiliaires de justice.

Si bien que tout ce qui touche à la justice les touche également. Par conséquent, ils doivent travailler à faire en sorte que le blason de la justice soit bien redoré. Aussi, est-il important de relever les initiatives qui sont actuellement développées pour expliquer et faire comprendre le fonctionnement de la justice. Car une justice mal rendue peut également être source de tension sociale.

Le deuxième point qui parait important, concerne les acteurs eux-mêmes. Ils doivent inspirer confiance. Malheureusement, ce n’est pas toujours le cas. Car on a l’impression que certains acteurs qui arrivent à la justice veulent tout et tout de suite. Si bien que la déontologie et le serment semblent se retrouver un peu en arrière-plan des convictions. Donnant l’impression que certains ne mesurent pas assez l’importance de leur rôle dans la stabilité, la paix sociale et le développement d’une manière générale du pays. En d’autres termes, la justice doit pouvoir faire son propre ménage quand il le faut. Son image en dépend. Car tout crime, quel que soit là où il est commis doit être jugé et sanctionné. Les assises criminelles de Bobo s’ouvrent ce matin et sont ouvertes au public.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Expess du Faso

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 13 juin 2011 à 12:43, par unouagalais En réponse à : Autant le dire… : « Tout crime commis sera jugé et sanctionné »

    tt ca c’est bien des choses déjà dites, depuis l rapport du collège des sages, celui du maep, les propos de toscani...prq s donner tan de mal pour raconter sa vie ? tt ce que les burkinabè dde à ce beau monde de la justice est de faire leur travail

  • Le 16 juin 2011 à 16:48, par coulio En réponse à : Autant le dire… : « Tout crime commis sera jugé et sanctionné »

    je pense que tout ça a deja ete dit arretons de nous repeter. le college des sages, le maep, recemment,le diplomate de l,union europeenne au faso ; et qui d,autre encore...... l,ont deja dit :
    la plaie su burkina c,est la justice. cette justice que je n,ai jamais vue rendre un jugement de lui meme ; cette justice qui ne sait que se conformer aux volontés des intouchables ; cette justice la est responsable du gouffre dans lequel nous nous trouvons. vivement qu,elle se metamorphose ou qu,elle perisse !!!!!!!!

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina Faso : Justice militaire et droits de l’homme
Burkina Faso : La politique sans les mots de la politique
Le Dioula : Langue et ethnie ?