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Autant le dire … : Y a-t-il encore des espaces verts et des réserves administratives à Bobo ?

Publié le vendredi 10 juin 2011 à 04h12min

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Les spécialistes de l’environnement pensent que Bobo est une ville gâtée en la matière. Les touristes et autres citoyens qui visitent Bobo pour la première fois ou qui y vivent sont unanimes qu’il fait bon vivre dans cette ville paisible, ombragée et accueillante. Pendant ce temps, ceux qui sont chargés des questions d’agriculture urbaine disent que c’est l’exemple type de ville agricole. Autrement, Bobo-Dioulasso dispose d’espace pour la pratique de cette agriculture qui fait vivre et nourrit en même temps ceux qui la pratiquent. Malheureusement, certains estiment que si l’on n’y prend garde, cette belle ville risque de ne plus disposer de couvert végétal comme c’est le cas actuellement dans les années à venir.

La preuve, entre autres, est que la quasi-totalité des espaces verts ou encore trames vertes qui doivent servir de ceinture verte sont en train d’être occupés par des habitations. Non pas anarchiques, mais qui finalement y ressemblent.

En effet, la trame verte qui traverse les secteurs 24 et 25 est actuellement occupée en grande partie par des habitations. La station d’essence Total, sortie route de Ouagadougou par exemple est installée sur une trame verte. Et c’est sur cette même trame qui traverse le secteur 24 que sont dressées des habitations. Cette situation date de plusieurs années et ne semble émouvoir personne.

Au secteur 21, Belleville, la trame verte qui longe la route de la Guinguette, où plusieurs plantations d’arbres ont été effectuées est pratiquement occupée par des habitations, pour la plupart nouvelles. Dans d’autres secteurs, on accuse à tort ou à raison les maires de borner les espèces verts ou des réserves administratives pour satisfaire des demandeurs de parcelles, pas comme les autres. On parle dans certains milieux qu’un des plus grands secteurs de la ville n’a pas pu accueillir les écoles qui lui avaient été destinées par un bailleur de fonds parce qu’il n’y avait plus de réserves administratives pour les construire. Et les accusations, fondées ou non, ne manquent pas ; surtout en ce qui concerne l’occupation des réserves administratives. Vrai ou faux, cette situation doit interpeller l’autorité communale.

Car une ville comme Bobo-Dioulasso doit sa renommée à la verdure, à son ombrage et la disponibilité d’espaces de villégiature. S’il est vrai que ces espaces ont été déterminés au moment des lotissements et qu’ils ont été par la suite « bradés », il faut qu’on nous explique pourquoi. Et dans quelles conditions cela à pu se faire. Car, de plus en plus, les citoyens veulent savoir ce qui se passe dans leur ville dont l’avenir leur incombe également. Il ne serait pas mauvais qu’au moment où les mandats des maires tirent vers leur fin qu’ils organisent dans les secteurs ou même au sein des arrondissements des rencontres beaucoup plus ouvertes avec les populations pour rendre compte de ce qu’ils ont pu faire au cours des cinq dernières années. Car, il est facile de dire « je suis venu trouver que c’est fait » ; « c’est mon prédécesseur qui l’a engagé… ». Mais soi-même qu’a-t-on fait pour le bien-être des populations ?

Il est vrai qu’un mandat ne peut en aucun cas être satisfaisant à tout point de vue. Mais n’empêche qu’on rende compte de ce qui est positif, mais également ce qui ne l’a pas été et les raisons pour lesquelles les choses sont telles qu’elles. Ce qui permet à l’équipe suivante, ou soi-même si on est reconduit, d’éviter beaucoup de ratés.

On sait par exemple que dans beaucoup de domaines, les maires de commune et d’arrondissements ont fait un travail colossal comme celui de l’assainissement et de la voirie. Mais il faut également reconnaître qu’ils auraient sans doute fait mieux si des impondérables comme les crises à répétition que nous avons connues n’étaient pas venues perturber la bonne marche des choses. Notamment en ce qui concerne la collecte et la mobilisation des ressources financières.

L’épreuve de vérité sera sans doute difficile, mais la situation sociopolitique actuelle du pays exige de chacun de nous plus de transparence et de cohérence dans ses actions. Et cela commence à la base. Pas seulement au sommet.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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