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Ollo Anicet Pooda, directeur du siège du CDP : « La rénovation du siège repond à une nécessité de service »

Publié le jeudi 9 juin 2011 à 02h57min

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Le tumulte né des manifestations des militaires les 14 et 15 avril dernier a été un alibi pour des manifestants de s’en prendre au siège national du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) qu’ils ont saccagé et incendié. Deux mois après les faits, Ollo Anicet Pooda, directeur du siège du CDP donne sa lecture des faits, sans langue
de bois ni complaisance.

Le 16 avril 2011, des manifestants se réclamant des commerçants ont brûlé le siège du CDP. Quel commentaire faites-vous de cet évènement malheureux ?

Je voudrais ne pas faire de commentaire sur ces actes, car des voix plus autorisées que la mienne ont donné la position du parti par voie de presse. Pour l’essentiel, il faut dire simplement que les Burkinabè dans leur majorité sont épris de paix. Et notre parti a toujours opté pour le dialogue citoyen comme moyen de résolution des problèmes. C’est ensemble que nous travaillerons dans la maîtrise de soi et la tempérance, pour le renforcement de la démocratie, la consolidation de l’Etat de droit dans la dynamique de la création des conditions idoines pour l’édification d’une nation émergente. Cela dit, si je vous dis que je n’ai pas été peiné et choqué par ces faits, vous ne me croirez pas. J’en ai donc souffert.

Quel bilan faites-vous en termes de pertes ?

Les dégâts ont été énormes, en ce sens que les bâtiments eux-mêmes ont été très gravement touchés par le feu. Les pertes sont multiples et diverses. D’abord, il y a le matériel informatique à savoir des ordinateurs de bureau, des imprimantes, des scanners, de même que des photocopieuses, etc. Ensuite, il y a le matériel roulant tels des véhicules, des motos et bicyclettes appartenant au parti, au personnel mais aussi à des visiteurs.

Enfin, il y a la bureautique et les équipements divers (tables, chaises, climatiseurs, portes, fenêtres, etc.). Les magasins ont été touchés et une bonne partie du matériel en stock et des archives papiers sont partis en fumée. Toutefois, dans son organisation interne, le CDP actuellement dispose d’un fond documentaire suffisant et travaille pour la reconstitution de sa mémoire.

Tel un phénix, le siège du parti a été rénové et est fonctionnel. Qu’est-ce qui explique cette promptitude ?

Il faut dire que le CDP a une administration qui fonctionne régulièrement. Après l’incendie du siège, le parti a donc pris des dispositions afin d’assurer la continuité de son fonctionnement. C’est ainsi qu’un siège provisoire a été aménagé pour accueillir les départements de la direction du siège. Ceci en attendant la rénovation du siège du parti sur l’avenue Kwamé N’krumah. Il était nécessaire pour nous de prendre rapidement les dispositions idoines pour permettre une reprise des activités.

En outre, il faut souligner que nous sommes la mémoire du parti et l’organisation administrative du parti repose sur la direction du siège. Nous avons donc mis un accent particulier à travailler pour assurer la continuité de ces fonctions.

Le CDP a-t-il bénéficié d’une indemnisation de l’Etat pour rénover aussi vite son siège ?

Certaines personnes pensent effectivement que si le siège du CDP a été rénové assez rapidement, c’est peut-être parce que le parti a bénéficié d’une indemnisation de la part de l’Etat. Je profite donc de cette occasion pour informer les uns et les autres que notre parti n’a reçu aucun soutien de l’Etat pour la rénovation de son siège. Si le siège a pu être rénové immédiatement après l’incendie, c’est grâce à la générosité et à l’esprit militant de certains camarades qui ont bien voulu apporter leur soutien au parti pour une reprise rapide des activités au sein du siège au regard du rôle qu’il joue dans le dispositif administratif et organisationnel du parti. C’est avec un réel enthousiasme qu’ils se sont mis à la tâche avec nous pour relever le défi. Nous leur devons ce que le siège est aujourd’hui. Je voudrais donc réitérer mes sincères remerciements à tous les militants et militantes qui se sont engagés financièrement et matériellement pour que le siège renaisse de ses cendres.

Quelles sont les innovations apportées à la faveur de cette rénovation ?

L’innovation majeure que nous pouvons citer est la construction et l’équipement d’une boutique du parti qui est une réponse à un besoin largement exprimé par les militants du parti. Cette boutique permettra aux militants et à tous les visiteurs de pouvoir disposer de documents et d’ouvrages traitant des questions politiques d’une manière générale et de la vie du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) en particulier.

D’aucuns pensent que le parti est allé vite en besogne en restructurant le siège. Que leur répondez-vous ?

Comme je l’ai dit tantôt, la rénovation du siège répond à une nécessité de service. Etant l’administration du parti, notre rôle consiste à informer et renseigner les militants sur toute question administrative, individuelle ou collective liée à la vie du parti. Cela ne peut se faire qu’avec un minimum d’infrastructures et d’équipements informatiques pour la tenue des rencontres et la rédaction des documents administratifs. Je pense donc que ceux qui avancent de tels propos ne sont pas en phase avec l’organisation politique et administrative de notre parti.

Avec la survenue de ces événements malheureux, que devient le projet d’extension du siège en R+2 ?

Le projet d’extension du siège est une exigence de la Zone d’activités commerciales et administratives (ZACA). Etant situé dans ce périmètre, nous devons nous conformer à cette obligation des cahiers des charges de ce projet qui visent à donner une image moderne et prospère à la capitale de notre pays.

Je peux donc affirmer que ce projet qui est une préoccupation majeure pour le parti est toujours à l’ordre du jour et la direction politique nationale du parti veille de façon particulière à sa réalisation.

Avez-vous un appel à lancer aux militants du CDP ?

L’appel que j’ai à lancer c’est de les inviter à rester mobilisés, solidaires et unis. La crise qui secoue notre pays depuis février 2011 nous a tous édifiés et nous devons redoubler d’effort, de courage et de sacrifices pour non seulement renforcer notre parti mais aussi travailler à la satisfaction des besoins matériels et moraux des populations qui nous ont fait confiance, à travers la mise en œuvre efficiente du programme quinquennal du président du Faso, « Bâtir, ensemble, un Burkina émergent ».

Aussi, cette crise doit nous permettre de tirer tous les enseignements pour le renforcement du dialogue républicain et l’établissement de nouveaux engagements avec les militants et l’ensemble du peuple burkinabè qui aspirent à davantage de bien-être et de justice sociale dans un contexte socio-économique international difficile.

Entretien réalisé par Jonathan YAMEOGO (collaborateur)

Sidwaya

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