LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Tribune de la femme : Karidjatou Doumbia, artiste danseuse musicienne ivoirienne : « Aucune des tueuses de Mapouka n’est décedée »

Publié le jeudi 9 juin 2011 à 02h57min

PARTAGER :                          

Cette ivoirienne originaire de Korhogo, nous l’avons rencontrée à Bobo-Dioulasso pendant la Boucle du coton. Ténor du groupe des tueuses de Mapouka, beaucoup de rumeurs l’ait donné pour morte. Kadidjatou Doumbia, puisque c’est d’elle qu’il s’agit est bien vivant et reside actuellement en Italie. Elle vient de mettre un album sur le marché en janvier dernier. Mère d’une fille de 14 ans, elle nous parle de son histoire.

Beaucoup ont soutenu qu’après le clip realisé sur la danse de Mapouka, la fille dioula, Kadidjatou est decedée pour des raisons diverses. « Je suis bien vivante et nous pensons même revenir sur scène avec d’autres sonorités plus croquantes », a-t-elle laissé entendre. Célibataire et mère d’une fille, Kadi a arrêté ses études en classe de seconde. Petite, elle était passionnée de la danse et participait à cet effet à tous les concours de danse. Au regard de cette passion, son père l’inscrit à l’ensemble Koteba de Souleymane Koly, puis au Jolem afin qu’elle approfondisse son talent. Au sortir de cette troupe de danse, elle va commencer sa carrière avec Aicha Koné, Gadji Celli et plusieurs autres artistes ivoiriens.

Au quartier, elles étaient 4 camarades qui se suivaient un peu partout. Elles se promenaient dans les bars et les boites de nuit pour danser le Mapouka qui au dire de Kadi est une danse traditionnelle des régions côtières comme Bassam, Gagnoa….Après reflexion, les « filles » ont souhaité moderniser cette danse pour la vendre au monde entier. Cette idée sera appuyée par John Seigneur Sembo, le promoteur de Star tonnerre internationnale. Kadi la star, notre invitée, Ange la folle, Victorine la vipère et Nadège la mystique étaient les filles du groupe. Elles vont donc signer un contrat avec John Sembo et un premier album est produit en 1998. C’est d’ailleurs cet album qui les a fait connaitre du monde entier. « Nous avons beaucoup voyagé en Afrique, en Europe, aux Etats-Unis avec l’album », confie-t-elle. Après celui-ci, elles vont produire un autre qui passe inarperçu. En somme, les tueuses de Mapouka ont mis sur le marché quatre albums dont deux n’ont pas pu cartonner. En 2005, chacune decide de se caser dans le monde des affaires. Elles se rendent toutes en Italie mais chacune prendra son chemin.

Pourquoi Tourne-vice ?

En 2010, Kadi revient au pays et entre en studio. Objectif, produire un album mais pas dans le style Mapouka. Elle chante plutôt du coupé décalé, du R’N’B, du soul…L’album comporte 10 titres avec des thèmes tels que la méchancété des hommes, la jalousie, l’éveil de conscience des jeunes filles, la mère etc. Cela, se justifie par le fait que : « J’ai voulu montrer au monde que les tueuses peuvent développer d’autres genres musicaux ». Le titre phare de l’album est « tourne-vice » mais vu au sens figuré. « D’abord, j’ai voulu rendre hommage à tous ceux qui utilisent cette pièce à tout faire, mais l’objectif est de la comparer à la femme », explique la chanteuse danseuse. Parce que poursuit-elle : « L’infidélité des hommes est devenue monnaie courante.

Il revient donc à la femme de savoir tourner son homme… Il faut savoir le prendre, le comprendre et le satisfaire ». Kadi Doumbia a choisi le Burkina Faso, notamment le plateau de la Boucle du coton pour faire la « promo » de son album vu que son pays traversait une crise. Chose qu’elle a déplorée, mais souhaite que le dénouement soit heureux. « Il faut que nous pardonnions et récommencions tout à nouveau », martèle-t-elle.

Difficultés

Selon Kadidjatou Doumbia, le show biz est un milieu de requins. Mais renchérit-elle : « quand on est passioné d’un métier, il faut s’y mettre et savoir montrer ses compétences ». Pour elle, une femme, c’est celle qui sait respecter, qui est attentionnée et soumise. Elle dit remercier les Burkinabé pour leur hospitalité et leur solidarité. « On me traite comme une reine et j’en serai toujours reconnaissante », a-t-elle conclu.

Bassératou KINDO

L’Express du Faso

PARTAGER :                              

Vos commentaires

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique