Autant le dire… : Cette grève sent du pur chantage
Des Syndicats de l’éducation nationale et de l’alphabétisation ont adressé un mot d’ordre au président du Faso, président du Conseil des ministres pour lui signifier leur intention d’observer un arrêt de travail de 48 heures dont les dates correspondent exactement avec la tenue de l’examen du Certificat d’études primaires et de l’entrée en classe de sixième. Si le droit de grève est reconnu, il faut noter que dans le cas précis, le fait de correspondre la date de la grève avec celle d’un examen est tout simplement du chantage. Autrement, c’est une manière de prendre en otage cet examen que les élèves ont préparé pendant toute l’année.
Il est vrai aussi que dans ce cas le gouvernement a le dos au mur. Mais s’il accède facilement aux revendications de ces syndicats, ce sera un précédent et un exemple dont bien d’autres vont se saisir. Tout comme les militaires qui se sont saisis des armes pour prendre en otage les populations et piller leurs biens, ces syndicats d’enseignants semble vouloir prendre en otage les examens et les élèves pour aboutir à leurs intérêts. Sinon, pourquoi faire coïncider ces deux dates ? C’est tout de même assez troublant.
Ces syndicats, tout comme les autres, ont été reçus par le président du Faso à l’occasion des larges concertations qu’il avait ouvertes avec l’ensemble des acteurs sociaux. Leurs revendications, comme celles des autres ont été prises en compte et il nous semble qu’elles sont bien consignées dans les priorités du gouvernement. Il nous semble également que des échéances ont été indiquées pour leur résolution, notamment ce qui concerne le paiement des indemnités et des avancements pour ceux qui n’en avaient pas. Est-ce déjà l’impatience ? Craignent-ils que leurs préoccupations ne seront pas prises en compte ? Ne croient-ils pas à la parole du chef de l’Etat ? Sont autant de questions qu’on peut se poser sur les mobiles réels de la grève prévue pour le 14 juin.
Considérant les points de revendications des syndicats des enseignants, celui qui a trait par exemple aux effectifs pléthoriques dans les classes ne peut être résolu maintenant et tout de suite. Car c’est une question qui ne situe pas au seul cadre de l’école. Les infrastructures scolaires ne suffisent pas. Cela est connu de tout le monde et les enseignants sont les premiers à le savoir. Quelle que soit la volonté du gouvernement de construire des écoles un peu partout, il sera toujours confronté à la récurrente question de manque de moyens financiers. Et comme dit quelqu’un, c’est le même Budget de l’Etat qui doit payer les indemnités, les avancements, construire les salles de classes et recruter d’autres enseignants pour y encadrer les enfants.
C’est pourquoi, il est plus sage pour les syndicats des enseignants d’envisager autrement leur mouvement qui, en lui-même n’est pas mauvais. Car, c’est le rôle des syndicats de lutter pour l’amélioration des conditions de vie de leurs membres. Mais ont-ils pensé un seul instant à ces élèves qui, depuis octobre rêvent de cet examen qui doit leur permettre d’être titulaire de leur premier diplôme scolaire ? Oui, ces élèves qui, tout petits sont sortis tout dernièrement pour soutenir leurs encadreurs au secondaire comme au primaire parce qu’ils revendiquaient des causes justes et à des dates respectables. Aujourd’hui, ce sont ces mêmes élèves dont les examens risquent d’être pris en otage. Que faire donc ?
C’est pourquoi, il est important pour les syndicats d’enseignants, s’ils veulent que les élèves et leurs parents les supportent dans leur mouvement, qu’ils revoient leur copie. Sinon, la situation actuelle n’est faite pour arranger personne. Ni les enseignants qui ont passé toute une année à donner le savoir aux enfants, ni les parents qui ont tout enduré pour que leur progéniture aille à l’école, encore moins les élèves qui ont bossé et qui ont espéré empocher le premier diplôme de leur carrière scolaire.
Espérons qu’au regard de tout ce qui précède, chacun mette de l’eau dans son vin pour sauver ces petits enfants qui ont un rêve, celui de composer le 14 juin 2011 et de réussir à leur examen. Pour dire merci à leurs maîtres. C’est une occasion à ne jamais rater.
Dabaoué Audrianne KANI
L’Express du Faso
Vos commentaires
1. Le 9 juin 2011 à 04:43, par RAMDE En réponse à : Autant le dire… : Cette grève sent du pur chantage
Voyez vous ce sont exactement les syndicats que l’Etat cajolait qui se retournent aujourd’hui de maniere tres radicale. Les examens auront lieu a` partir du moment ou` il y a manque de solidarite. Regardons courageusement les choses:si le SYNATEB s’etait joint alors il y aurait une crainte bien justifiee.Je dis et je le repete, ce groupe de syndicats levera son mot d’ordre de greve. Ne nous voilons pas la face, ce genre de groupe syndical existe dans tous les corps. Dans les milieux des negociations nous nous connaissons tous. Ils veulent dire qu’ils existent et l’Etat le sait egalement.Il n’y aura rien.
2. Le 9 juin 2011 à 10:33, par MAX En réponse à : Autant le dire… : Cette grève sent du pur chantage
Il ya des jour ou je me dis que tom sank avait raison ;trop de sel gate la sauce !
3. Le 9 juin 2011 à 11:19 En réponse à : Autant le dire… : Cette grève sent du pur chantage
Bonjour,
c’est curieux quand même, mais je pense qu’ils (les enseignants) ont peut être leur raison. De toute façon je pense que l’état devrait aussi diligenter le traitement de leur revendication.
Aussi, vous parlez de promesses peut être qu’ils sont fatigués d’atteindre...
Vous savez ceux qui ont eu gain de cause dans leur revendication (par la sale des manières possible) ne sont pas forcement plus travailleurs et méritants que ces enseignants.
L’état devrait pour l’avenir de nos enfants et frères résoudre définitivement le problème de ces éducateurs. Comme au nom de la paix social il a eu à faire dans certains cas...
4. Le 9 juin 2011 à 11:24, par Bénéwindé En réponse à : Autant le dire… : Cette grève sent du pur chantage
Je ne suis pas toujours d’accord avec votre organe, car à peu près la même ligne éditoriale que l’Opinion ou l’Hebdo, mais là, le mot CHANTAGE est ce qu’il convient d’appeler cette grève des enseignants. J’avais dit la dernière fois dans ce forum que pour nous autres, enseignants c’est enseignants. En mi mai, on nous a dit que des enseignants(du primaire et du sécondaire) sont en grève ; qu’ils ont été reçus et y a eu accord avec le gouvernement. Deux jours plus tard, on voit dans la presse qu’un préavis de grève d’enseignants a été déposé auprès du PF. Renseignement pris, que c’est des enseignants mais c’est pas les mêmes syndicats. Ecoutez, on ne peut pas continuer de tourner les gens en bourrique.
En semble que les frondeurs actuels sont minoritaire dans l’enseignement primaire ; et si tel est le cas que le gouvernement motive suffisamment la majorité et organise les examens ; il aura le soutien des élèves, des parents d’élèves et même de la population.
5. Le 9 juin 2011 à 11:52, par nancieh En réponse à : Autant le dire… : Cette grève sent du pur chantage
Merci pour votre analyse car il s’agit fondamentalement d’un chantage destiné à embarasser le gouvernement mais aussi à dévaloriser les efforts consentis par le corps enseignant lui-même.
Le pire est qu’il réduit à néant les sacrifices financiers des parents d’élèves.
J’espère que ce cas fâcheux sera saisi par les juristes du droit administratifs pour :
statuer sur ce qu’est un chantage au regard de l’administration ;
ce qu’est une réquisition car à mon avis, les dates déjà arrêtées et publiées par l’autorité s’apparentent à des réquisitions et normalement une gréve ne saurait être fixée en ces jours.
Dans cette logique, lorsqu’une grève est annoncée, l’employeur (sauf l’Etat selon les textes en vigueur) ne devrait pas non plus y interférer sauf à vouloir briser le mouvement de grève.
6. Le 9 juin 2011 à 12:08, par AN En réponse à : Autant le dire… : Cette grève sent du pur chantage
pour la prémière fois j’accepte le ton de votre article, vous avez compris que c’est dans l’apaisement qu’on sortira de la crise mais pas en demandant à l’état de sevir sur militaires, paysans, élèves, enseignants et consores.d’ailleurs l’état s’est rendu coupable de tous les maux que nous vivont aujourd’hui si bien que les syndicats se disent fini la récréation ici et maintenant.j’accepte son repentir et son esprits de dialogue.je vous demande vous aussi Kani d’avoir cet esprit de dialogue même si tu es pro Blaise.rappelles toi la crise a montré que personne aussi cossu et puissant qu’il soit n’est en sécurité.vive le faso.
7. Le 9 juin 2011 à 13:12, par DN En réponse à : Autant le dire… : Cette grève sent du pur chantage
De toutes les façons, chacun lutte avec les armes (pacifiques) en sa possession. Je comprends ces enseignants qui ont fait de nous ce que nous sommes. Que vaut la parole de nos dirigeants ? Le protocole d’accord gouvernement syndicats de 2000 à proposés une grille indemnitaire mais jusqu’à présent certaines décisions n’ont pas été appliquées. Selon nos informations, les catégories P4 n’ont toujours pas reçu leurs indemnités de logements de 60000F. Malgré les grèves et les rencontres, il leur a été proposé 50000 F pour compter de juin 2010. Pourtant la grille indemnitaire issue du protocole d’accord de 2000 est entrée en vigueur depuis 2005.l’administration étant une continuité cela prouve qu’il y a injustice quelque part. Croire à Godot et attendre calmement ? A chacun d’apprécier ce que valent les promesses.
8. Le 9 juin 2011 à 13:24, par john,bf En réponse à : Autant le dire… : Cette grève sent du pur chantage
Bjr. Monsieur Dabaoué n’a rien compris et fait une analyse partisane. Pour votre enseigne, sachez que ces revendications ne datent pas d’aujourd’hui. Depuis près de 10 ans, le gouvernement a toujours promis de rétablir les travailleurs de ce secteur dans leurs droits. Mais sans jamais honorer sa promesse. Pendant qu’il ya de l’argent pour les militaires, il faut qu’il y en ait pour les travailleurs du secteur de l’Education car la vie est vraiment chère. Nous aussi, nous voulons bien scolariser nos enfants et nous ne demandons que justice nous soit rendue. Si aujourd’hui, le gouvernement est concret sur ces questions, il yaura bel et bien CEP. Au lieu de tirer à boulets rouge sur les syndicats, vous ferez mieux d’attirer l’attention de nos gouvernants sur le respect de la parole donnée. sans rancune
9. Le 9 juin 2011 à 14:10, par le bon citoyen En réponse à : Autant le dire… : Cette grève sent du pur chantage
Je pense que ses syndicalistes ne sont pas différents des militaires voyous et il faut les traiter avec la même thérapie.
Comment un enseignant conscient ausera t il prendre en ôtage l’examen des élèves qu’il a encadré toute l’année ?
10. Le 9 juin 2011 à 16:47, par SYKE En réponse à : Autant le dire… : Cette grève sent du pur chantage
Je ne sais pas de quoi vous vous plaignez. Chacun n’est il pas libre de choisir ses moyens de revendication pour peu que ceux - ci soient légaux ? Evitez surtout de stigmatiser une catégorie de travailleur ? Prise en otage des examens ou pas, les revendications sont bien réelles. Des grèves nous en avons vu ces derniers temps. Où étiez vous quand certains empêchaient ceux qui voulaient travailler de le faire ?
11. Le 9 juin 2011 à 17:27 En réponse à : Autant le dire… : Cette grève sent du pur chantage
Tout est question de rapport de force comme dirait l’autre. Mais je trouve que les syndicalistes exagèrent. Quand ils lancent une grève de trois jours c’est lundi, mardi, mercredi ou mercredi, jeudi, vendredi, si c’est deux jours c’est jeudi et venddredi. C’est pour anticiper ou allonger leur week end ! Dans un pays comme le nôtre c’est simplement scandaleux. Quand les enseignants demandent le respect des effectifs dans les classes ils ont raison MAIS qu’ils rassurent le Gouvernement qu’aucun enseigant ne se fera payer un salaire mensuel sur la base de 6H de travail par semaine alors que les textes lui en imposent soit 18H pour les maitrisards et licenciés et 24H pour les prof de CEG. Les syndicats sont les premiers mauvais travailleurs. C’est dommage, mais les syndicalistes dans les services sont ceux qui arrivent toujours en retard, ne sont jamais à leur poste. On est ensemble et l’on se regarde : Les yeux largement ouverts sur "leurs droits" qu’ils sont mais réfractaires à accomplir un minimum de devoir. Regardez-les ! la honte va me tuer !
Le 9 juin 2011 à 22:52 En réponse à : Autant le dire… : Cette grève sent du pur chantage
Je croix que vous netes pas pleinement justes avec les enseignants. Jaime la facon dont vous utilisez le mot "semble pour dire que leurs preoccupations sont en train d etre considere. Voyez vous une preuve qui le prouve ? S il ya manque de confiance, qui la cree ? Nous savons tous que tous se regle par la force. Il faudra restaurer la confiance
12. Le 9 juin 2011 à 23:20, par pag-noor laa loko En réponse à : Autant le dire… : Cette grève sent du pur chantage
Monsieur Kani
Allez-y vous renseigner d’avantage sur la plateforme revendicative des enseignants avant de tirer à boulet rouge sur eux. Au delà de ce que vous pouvez penser, sachez que vous n’êtes pas plus conscient des conséquences d’un boycott du CEP que ces enseignants.Évidement cette annonce de grève c’est du bruit pour rien.Les enseignants n’iront jamais jusqu’au bout de leur menace. C’est juste pour attirer l’attention sur les promesses en suspens. Pour votre gouverne un protocole d’accord a été signé et le CEP aura bel et bien lieu. Vous l’ignorez peut-être mais "les gens se savent" dans ce pays.