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MISE EN PLACE DES DEMEMBREMENTS DE LA CENI : "Il n’y a pas lieu de se précipiter"

Publié le jeudi 9 juin 2011 à 02h58min

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Dans la perspective de la tenue des élections législatives et municipales couplées de 2012, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a organisé une rencontre d’information et d’échanges avec les responsables des partis et formations politiques le 8 juin 2011 à la salle de conférences du ministère des Affaires étrangères et de la coopération régionale. Au cours des échanges, certains responsables de partis politiques ont estimé qu’il n’est pas opportun de mettre en place les démembrements de la CENI dans le contexte national actuel marqué par la crise.

Le gouvernement a instruit la CENI de commencer les préparatifs des élections législatives et municipales couplées de 2012. C’est du moins, ce qu’a affirmé son président, Moussa Michel Tapsoba, qui a rencontré les responsables des différents partis et formations politiques le 8 juin dernier en vue d’échanger sur la désignation de leurs représentants pour la mise en place des démembrements de la CENI. Car le recensement électoral qui constitue la première activité majeure d’un processus électoral ne peut se faire sans ces démembrements. Mais les responsables de certains partis politiques trouvent que le moment n’est pas propice à une mise en place des démembrements de la structure chargée d’organiser les élections couplées en 2012, vu la crise qui secoue le pays.

Pour Adam Zougmoré, président du Rassemblement des forces indépendantes -Parti des jeunes du Burkina (RFI-PJB), il faut attendre la conclusion des réformes en cours dans le pays et après l’échéance du mandat de l’équipe actuelle de la CENI qui intervient en septembre 2011 avant de renouveler les démembrements de la CENI. « Rien ne sert de greffer de nouvelles branches à un tronc dont la durée de vie est courte. Il ne faut pas créer des problèmes où il n’y en a pas », a-t-il signifié. Pour lui, le problème de la CENI n’est lié à son indépendance mais à sa crédibilité. « Il n’y a pas lieu de se précipiter. Pourquoi la CENI trouve qu’en anticipant elle rend service à l’équipe qui va venir ? », s’est-il interrogé.

Le président du RFI-PJB, dit prendre la classe politique à témoin car il veut accompagner les actions du gouvernement visant à ramener la paix. C’est pourquoi il faut éviter de créer d’autres problèmes qui peuvent rallumer de vives tensions, a-t-il laissé entendre. Pour sa part, le président de la CENI estime qu’il faut arriver à asseoir de nouveaux démembrements, former leurs membres et leur faire prêter serment afin que la nouvelle équipe qui va prendre le relais ait moins de tâches à exécuter avant les élections. En somme, il s’agit de déblayer le terrain pour faciliter la tâche à la nouvelle équipe. Il a, par ailleurs, insisté sur la qualité des membres qui doivent être désignés car ce sont eux qui exécutent les tâches électorales dont la tenue des bureaux de vote. « Un membre qui ne sait pas écrire son nom n’est pas utile à la CENI et même à son parti », a-t-il fait comprendre.

Un recensement général

Il a indiqué que le recensement pour ces élections de 2012 devrait concerner seulement Ouaga et Bobo mais la CENI a jugé opportun de le généraliser afin de ratisser large. Ce recensement sera fait après la saison pluvieuse par la nouvelle équipe de la CENI sur la base des dispositions qui existent, a-t-il confié. Répondant à ceux qui estiment que le moment n’est pas propice à la mise en œuvre des démembrements de la CENI à cause de la crise, Moussa Michel Tapsoba a soutenu que les crises sont inhérentes à la vie des nations et que l’on n’arrête pas la vie d’une nation pour résoudre une crise. « On travaille parallèlement, c’est-à-dire qu’on travaille à trouver des solutions à la crise mais la nation continue de vivre parce que ceux qui gouvernent ont l’obligation de continuer l’action sur le terrain au profit des populations », a-t-il ajouté.

Les figures emblématiques de l’opposition n’ont pas assisté à cette rencontre d’échanges. Mais le président de la CENI a dit n’avoir pas remarqué cette absence et ne peut l’expliquer. « Il faut poser la question à l’opposition. Nous avons invité tous les partis politiques et vous n’ignorez pas que nul n’est obligé d’aller aux élections et encore moins d’avoir des représentants dans les démembrements », a-t-il signifié.

Dabadi ZOUMBARA

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 9 juin 2011 à 12:05, par Amelde En réponse à : MISE EN PLACE DES DEMEMBREMENTS DE LA CENI : "Il n’y a pas lieu de se précipiter"

    Michel Tapsoba est quand même terrible. Pendant qu’on le récuse il veut travailler à asseoir des démembrements dont la légitimité sera entaché de fait vu l’homme qui les a assis. En fait il veut se rendre indispensable mais comme pour les autres chefs de pacotille il sera écarté.

    C’est triste que nous soyons tant en manque de dignité dans le Burkina d’aujourd’hui pour ne pas avoir la sagesse de démissionner. On s’accroche et toutes les manœuvres sont bonnes pour rester à un poste juteux. Si à la CENI on ne peut pas avoir alternance, ce n’est pas par les élections de la CENI qu’on aura alternance dans ce pays !

    Les opposants ont bien fait de se retirer de la CENI. On verra ce qu’on verra. Si les opposants ne sont pas obligés d’être dans les démembrements ou de participer aux élections, on verra comment vous (Michel) organiserez les prochaines élections si vous êtes toujours là.

    Je lance encore un appel à la dignité de l’homme pour qu’il démissionne de lui même ; au cas échéant je crois que Blaise peut se débarrasser d’une autre branche sèche de son baobab.

  • Le 9 juin 2011 à 15:17, par dousai En réponse à : MISE EN PLACE DES DEMEMBREMENTS DE LA CENI : "Il n’y a pas lieu de se précipiter"

    « Il faut poser la question à l’opposition. Nous avons invité tous les partis politiques et vous n’ignorez pas que nul n’est obligé d’aller aux élections et encore moins d’avoir des représentants dans les démembrements »,Des propos de ce genre de nos responsables font saillir et vous coupe le souffle. Il faut savoir repondre en pensant que les autres que tu as en face ou ceux qui vont t’entendre ont une bonne opinion de vous. Des propos pareils à l’egard de l’opposition ne sont pas indiqués et ne permettent pas un dialogue constructif et consensuel. c’est vrai que l’opposition se prend dans ses propres turpitudes, mais moderer le langage est un debut. C’est ce genre de propos qui ont mis le Burkina dans la situation où nous en sommes parce que des gens se disaient tout puissant et ont l’onction des hauts lieux et parlent mal aux autres ; M. le Président de la CENI, c’est parce que l’opposition a travaillé pour mettre en place la CENI que vous avez pu, en tant que société civile, vous hisser à sa tête. La CENI doit être l’affaire des politiciens et la société civile vient en regulateur-moderateur. J’ai honte quand j’entends des gens qui devaient demissionner de leur propre chef tenir un langage pareil, tout le monde etant unanime que les élections passées etaient cahotiques de par votre faute ; Quoiqu’il en soit vous devez partir si l’opposition n’est pas là.

  • Le 10 juin 2011 à 02:27, par ben En réponse à : MISE EN PLACE DES DEMEMBREMENTS DE LA CENI : "Il n’y a pas lieu de se précipiter"

    si on dit a quelqu’un, que tu pars dans 3 jours c’est lui dire de commencer a ranger ses bagages et non préparer l’arrivée de sons remplaçant. Moussa Tapsoba doit comprendre cela.

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