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Autant le dire… : Après la libération de Bobo, allez dans les champs

Publié le mardi 7 juin 2011 à 02h31min

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Les producteurs de coton qui ont décidé de boycotter la production cette année pour deux raisons essentielles ont décidé de boycotter l’économie nationale. C’est le moins qu’on puisse dire quand on considère les comportements auxquels ils se livrent actuellement et qui ne visent rien d’autre que la sape de l’économie nationale. Car en effet, tout comme l’ont fait ces militaires mutins qui ont pris en otage les Bobolais pendant trois jours, ces producteurs sont en train de prendre en otage l’agriculture d’une manière générale et la production du coton en particulier. Par des actes intolérables qui consistent à arracher dans les champs les pieds de coton ou contraindre par la force les autres producteurs qui ne sont pas du même avis qu’eux à refuser les engrais et les autres intrants agricoles.

Si ce n’est pas une atteinte à la liberté des autres, c’est une menace considérable qui pèse sur l’économie nationale. Quand on sait que le coton fait vivre plus de trois millions de Burkinabé, il y a donc urgence que l’Etat agisse. En outre, la réalité du terrain montre bien que les plus gros producteurs de coton sont en même temps les plus grands producteurs de céréales et d’autres produits vivriers. Quand on considère la situation de cette manière, il faut tout de suite croire que les « boycotteurs » sont en train de nous contraindre à une famine programmée pour l’année prochaine. Après donc qu’on ait procédé à la libération de Bobo, il faut sans doute mettre le cap sur les champs. Cela est d’autant plus urgent que la saison des pluies a débuté. Dans un second temps il faut savoir qu’aucun paysan n’acceptera qu’on arrache impunément ses plants. C’est pourquoi, il faut agir vite avant que les victimes ne cherchent à se rendre justice elles-mêmes. Car le milieu paysan ne fait pas dans le détail.

En effet, et c’est le rôle de l’Etat de protéger ceux qui veulent produire du coton. C’est aussi son rôle de protéger ceux qui ne veulent pas produire du coton mais d’autres spéculations. De ce côté, comme de celui des militaires, le gouvernement a suffisamment fait preuve de dialogue, de concertation et même de sacrifice et de concession en obligeant les sociétés cotonnières à aller puiser dans leurs derniers fonds pour soutenir les prix des engrais. L’Etat lui-même, depuis maintenant plusieurs années ne cesse de subventionner la production du coton et les premiers bénéficiaires sont les producteurs. Si aujourd’hui tous ces efforts consentis par les uns et les autres pour remettre véritablement la filière en bonne santé et lui permettre de jouer véritablement son rôle de deuxième produit d’exportation du Burkina doivent voler en éclats par la faute de quelques personnes, il est temps d’agir.

Une fois de plus, il faut que la discipline revienne dans ce pays-là. Chacun n’a pas le droit absolu de faire ce qu’il veut, quand il veut et n’importe où. L’Etat de droit, c’est le droit. Et quand on a un droit, les autres en ont. Il est donc inadmissible que par la force, des producteurs parce qu’ils ne veulent pas produire du coton empêchent les autres d’en produire. La liberté d’entreprendre est bien libre. Aussi, que celui qui ne veut pas produire du coton parce qu’il n’y trouve pas son compte produise par exemple de l’arachide, du sésame, du soja, des noix d’acajou si c’est dans ces spéculations qu’il s’en sort. D’ailleurs depuis la nuit des temps, les producteurs n’ont jamais été tous producteurs de coton. Si certains, au-delà de tous les efforts financiers qui ont été faits continuent dans leur logique de boycott de la production cotonnière, c’est que le débat n’est plus à ce niveau.

En effet, il est plus ou moins établi que la filière cotonnière est aujourd’hui victime des « attaques parasitaires » de ses détracteurs qui profitent de la situation actuelle pour lui régler ses comptes. Car il est aussi établi que certaines personnes et non des moindres ne portent pas du tout le coton dans leur cœur. Malheureusement en lieu et place, ils ne proposent rien qui puisse le remplacer en termes de taxes et impôts au compte du Budget de l’Etat, de revenus distribués aux Burkinabé, et d’une manière générale de production de richesse en milieu paysan. N’est-ce pas certains des boycotteurs auraient déclaré dans certains milieux qu’ils sont soutenus par des ministres et des députés ?

Une fois de plus, il est temps que le gouvernement prenne ses responsabilités, notamment le ministre de l’Agriculture et de l’Hydraulique et son collègue de la Sécurité afin de permettre à ceux qui le veulent de produire leur coton. Et à ceux qui ne le veulent pas, de produire autre chose. C’est une question de sécurité alimentaire, économique et physique.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 7 juin 2011 à 09:58 En réponse à : Autant le dire… : Après la libération de Bobo, allez dans les champs

    Toi là, ton problème est où ? S’ils ne veulent pas cultiver le coton, c’est leur droits ! Si tu ne veux pas mourrir de faim, alors tu sais où aller ! Le nom de personne n’est écrit sur la daba,donc tu peux aller la prendre pour te mettre au boulot aussi ! Du n’importe quoi !

    • Le 7 juin 2011 à 19:49, par YAMWEKRE En réponse à : Autant le dire… : Après la libération de Bobo, allez dans les champs

      Il faudra vous renseiger avac les economistes les plus titres de notre pays ils vous diront que la culture du coton joue un role i,portant pour notre economie qui est beaucoup tributaire des cultures de rente.Je pense aussi dans notre pays il y a la liberte et chaque burkinabê doit savoir ce qui lui faut pour vivre.De grace laisser les gens chercher leur vvie.

  • Le 8 juin 2011 à 17:06, par Le Savant En réponse à : Autant le dire… : Après la libération de Bobo, allez dans les champs

    Toute personne a le droit de mener l’activité qui lui convient à condition d’etre conforme aux lois en vigueur dans son pays.

    S’agissant du cas du coton, reconnaissons que l’intoxication a pris les devants et la fourberie tend à devenir le jeu preferé de certains de nos decideurs politiques.

    Comment comprendre que certaines personnes prennent impunement en otage un pan essentiel de notre econonie nationale ? A y voir de près peut etre qu’elles ne sont meme pas toutes productrices de coton !!!

    Que vont devenir les cotonculteurs qui sont sauvagement empechés de mener leur buisness quand on connait l’importance du revenu financier que leurs procure le coton ?

    Le ver est deja dans le fruit et si l’etat ne s’assume pas, il ne faudra pas s’etonner de voir, les jours à venir, dans certaines zones, des groupes d’auto defense se constituer pour affronter le camp d’en face. Et bonjour les degats et place à une autre crise !!!

    De grace si vous avez deja realiser vos projets (villas, voitures, motos, femmes, pelerinage ......)n’empechez pas les autre d’y acceder par vos menaces et autres pratiques sordides d’arrachage de plants de cotonnier.

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