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LUTTE CONTRE LA CORRUPTION ET L’IMPUNITE AU MALI : Le Burkina devrait s’en inspirer

Publié le mardi 7 juin 2011 à 02h31min

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Ah ! Si seulement le Mali pouvait être une muse pour le Burkina ! Ce dernier écrirait alors de plus beaux vers et déclamerait de belles strophes sur les pages de la lutte contre la corruption et l’impunité. Le régime ATT (Amadou Toumani Touré) n’a pas hésité à sauter un ministre et ensuite un officier de l’armée parce que ces derniers ont joué à la baballe avec les deniers publics. Le président malien vient de montrer, si besoin était, une fois de plus son attachement à la transparence dans la gestion de la chose publique, et par là donc, à la démocratie. Chose qui ne peut être que le fruit de l’alternance, cet hydromel que de nombreux dirigeants et gouvernants refusent de boire, mais dont les effluves auraient pourtant pu les pousser à poser de grands actes pour le bonheur de leur peuple.

En effet, un directeur général, sachant qu’il ne dépassera pas cinq ans à son poste et que son remplaçant pourrait mettre à nu les trous douteux qu’il aurait creusés dans les fonds publics, prendrait garde. Normal donc que ATT, en fin de mandat, ait à cœur de soigner l’image de son passage à la tête de l’Etat et de veiller à ce qu’une grande aura le couvre lorsqu’il sera au panthéon des grands hommes d’Etat maliens. Il est d’autant plus à louer que de grands actes de lutte contre la corruption et l’impunité avaient déjà été posés avant même qu’il ne fît sa solennelle et historique déclaration de ne plus briguer le fauteuil présidentiel. Ces actes manquent tant au pays des Hommes intègres.

Tout se passe comme s’il n’y avait que des anges et des saints au Burkina. Pourtant, les articles de presse, les rapports et certains faits démontrent chaque jour que de choses louches se passent dans les administrations. Mais pourquoi rarement a-t-on appris la nouvelle d’un "gourou" qu’on a attrapé la main dans le sac ? Ce serait prendre son semblable pour un triple idiot si on supportait qu’il n’y a pas au Burkina de "hautes personnalités" dont les faits ne volent pas aussi haut que leur statut. Et ils sont nombreux, ces pays africains dont on entend la renommée en matière de corruption, qui donnent peu d’écho des efforts qu’ils font pour combattre le phénomène. Certes, il est vrai que quand les régimes durent et s’inscrustent, tout se sclérose et les délinquants à col blanc se gaussent de toute menace de sanction.

Tant pis si les ONG s’essoufflent et finissent par fuir le pays parce que les détournements de fonds les étouffent. "On s’en fout", pour reprendre une expression populaire, si les investisseurs étrangers hésitent, puis finissent par renoncer à venir nourrir le pays avec leurs "gros sous" parce que le système judiciaire, garant de la sécurité et de l’exécution de leurs transactions, est ligoté comme une chèvre à transporter. Enfin, tant pis pour les populations si leur économie se désagrège et que leurs conditions de vie empirent. Tout n’est qu’une question de volonté. De solides institutions auraient pu se charger par leur propre mécanisme bien huilé, d’expulser de leur sein les hommes et les femmes peu recommandables. Le Vérificateur général au Mali, l’équivalent de l’Autorité supérieure du contrôle de l’Etat burkinabè, fonctionnant sans aucune intervention du pouvoir et ne dépendant d’aucun ministère, en est un exemple.

Mais au-delà de tout, que la culture de l’alternance, surtout, naisse et grandisse. Parce que c’est la qualité de ses fruits qui donne aujourd’hui un teint si brillant à la gouvernance du Mali. La recette est donc bonne à appliquer au pays des hommes dits intègres.

Abdou ZOURE

Le Pays

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