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Gouvernance au Faso : Une nouvelle approche en marche au niveau des grands chantiers

Publié le mardi 7 juin 2011 à 02h31min

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Le 19 mai 2011, le Premier ministre, Chef du Gouvernement, Luc Adolphe Tiao était sur les chantiers de construction et de bitumage des grands axes de la ville de Ouagadougou. Le lendemain 20 mai, il était sur le chantier de la Route de Dori-Seytenga. Puis ce fut le tour des chantiers des routes de Ouaga-Sakoinsé et de Diébougou-Bobo de recevoir Monsieur Tiao et une délégation, le 27 mai. On pourrait se demander qu’est-ce qui le fait tant courir surtout en cette période de crise.

Accompagné de certains de ses ministres à ces occasions, le Chef du gouvernement a certes voulu s’imprégner de l’état d’avancement des différents chantiers mais il voulait aussi et surtout indiquer que désormais plus rien ne sera comme avant dans ce domaine où, parfois en réalité, les entreprises font ce qu’elles veulent au mépris des contrats passés avec l’Etat.

En effet, lorsque les entreprises sont à la quête des marchés, elles sont prêtes à tout mais lorsqu’elles les obtiennent, c’est un véritable parcours du combattant pour leur bonne exécution. On ne dirait pas qu’on travaille sur la base de contrats. On a même souvent l’impression que ce sont ces entreprises qui emploient l’Etat. Celui-ci se laisse parfois prendre en otage, s’il ne prête pas le flanc, dans des arriérés de décomptes. Le cocktail détonant aboutit à des situations qui ont pour nom : grands retards, chantiers mal exécutés, ressources chèrement acquises gaspillées…

Dans un contexte de crise financière internationale marquée par une rareté des ressources, de telles pratiques ne sauraient perdurer. Luc Adolphe TIAO a donc vu juste en se rendant sur ces chantiers qui accusent généralement de longs mois de retards. Les retards, on le sait, favorisent toutes sortes de pratiques sans oublier que les prix de réalisation sont faussés à l’arrivée. Aussi, il faut saluer l’intransigeance du Premier Ministre qui a exigé des entreprises de lui fixer des dates butoir. Ce qu’elles se sont engagées à faire dans des délais raisonnables.

Mieux, certains responsables ont séance tenante, comme Alizèta Ouédraogo, communément appelée Alizèt Gando, rassuré Luc Adolphe Tiao que Kara-Establishement/SACBA-TP achèvera le pont de Boulmiougou. Au moment où vous lisez ces lignes, c’est quasiment chose faite. Et pourtant que d’encre et de salive coulées avant qu’on en arrive là.

D’autres entreprises comme EBOMAF de Mahamadou Bounkoungou, en charge des travaux du prolongement du boulevard des Tansoba en voie d’achèvement, a indiqué qu’il est disposé à préfinancer lui-même la suite des travaux et a donné rendez-vous au Premier Ministre en mi-juillet pour la fin du chantier.

Quant à la route Dori-Seytenga-Fonritère du Niger, longue de 544 km que réalise le groupe Fadoul Technibois / Cogeb international S.A, elle a aussi et surtout souffert des problèmes de décaissements des différents décomptes. Ce qui fait qu’elle ne s’achèvera pas en fin juin. Mais le chef du gouvernement promet tout faire pour résoudre lesdits problèmes pour que d’ici fin juillet, la route soit terminée.

La route Ouaga-Sakoinsé, pour sa part, accuse un retard mais pas autant que le pont sur la Bougouriba au niveau de l’axe Diébougou- Yéguérésso. Ce dernier ouvrage qui aurait dû être achevé depuis une année a été qualifié de mauvais exemple de travail mené voir de laisser aller qui n’honore ni l’entreprise ni le Burkina. Monsieur TIAO a alors dénoncé cette situation et sommé l’entreprise de terminer la route.

En effet, un retard est toujours préjudiciable à l’image du pays et jette un discrédit sur la nation entière qui bénéficie souvent de l’accompagnement de bailleurs de fonds très regardants sur le respect des délais. Faute de terminer le pont rapidement ; ce que l’entreprise OK promet de faire d’ici septembre prochain, elle sera sanctionnée. Le sort qui est réservé aux entreprises défaillantes sera tout simplement de se voir suspendre des marchés publics.

Fait marquant lors de ces tournées, c’est la présence de presque tous les premiers responsables des chantiers au passage du chef du gouvernement. Mieux, ils ont essuyé les critiques positives ou négatives devant tout le monde comme monsieur tout le monde. Il y a certainement un vent nouveau qui souffle sur les grands chantiers au Faso car il y a quelques mois seulement, cela n’aurait pas été possible surtout qu’en plus, l’avis des riverains et des autorités locales sur le déroulement des chantiers a été requis. Le ton était parfois dur dans les échanges mais le souci de tous était vraiment de construire. C’est une nouvelle histoire de la gouvernance nationale qui est en train de s’écrire. Et cela est en l’honneur du gouvernement TIAO qui n’a pas voulu à ces sorties accabler uniquement les entreprises. L’Etat aussi a montré des insuffisances et le Premier Ministre les a relevées et promis d’y trouver des solutions rapidement. C’est faire preuve de courage et les entreprises l’auront sans doute compris car comme l’indique l’adage « l’humilité précède la gloire et l’orgueil, la chute. »

Ce signal fort montre et démontre que le suivi et le contrôle des grands chantiers ne sont plus un vain mot au Faso et que les plus hautes autorités ne se contenteront plus des rapports froids qui leur sont présentés. Enfin, l’on assiste à la mise en place d’un nouveau partenariat dans la conduite des grands chantiers. Et pour cela, le gouvernement veut bien compter sur les partenaires techniques et financiers à qui, il est demandé de continuer à faire confiance au Burkina Faso.

Le ton a été donné et Luc Adolphe TIAO et son gouvernement l’ont réaffirmé : les fonds reçus serviront à réaliser les travaux pour lesquels, ils ont été négociés et obtenus. Le gouvernement s’engage plus que jamais à lutter contre les mauvaises pratiques afin de relever les défis de la lutte contre la pauvreté.
Que ceux qui éprouvent des difficultés à suivre la nouvelle démarche se le tiennent pour dit : la nouvelle approche est en marche § A bon entendeur, salut !

Mamadou Y. Ilboudo

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