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Palais de justice : Il reste en prison et vend une parcelle

Publié le vendredi 3 juin 2011 à 03h07min

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Emmanuel est forestier de profession. Pourtant, il se faisait passer pour un douanier et pilliait des commerçants. Arrêté pour ces faits, il a été reconnu coupable et a écopé la peine de 60 mois de prison, soit 5 ans fermes. Il croupit en ce moment à la maison d’arrêt et de correction de Bobo-Dioulasso en attendant que la cour d’appel statut elle-aussi sur son sort puisqu’il a interjeté appel. En purgeant cette peine, Emmanuel va encore commettre un acte contraire à la loi. Selon ses déclarations, en prison, il ne se sentait pas très bien et n’avait pas assez de moyens financiers pour subvenir à certains besoins. En 2007, sa cousine Séré lui avait confié les documents de sa parcelle qu’elle venait d’acheter pour la mutation. Residant en Côte d’Ivoire, elle s’y était retournée pour d’autres obligations.

C’est ainsi que Emmanuel qui n’avait pas de solution pour se soigner entame les démarches de vente de la parcelle avec un de ses amis. Il arriva donc a vendre la parcelle à un certain Sawadogo, commerçant de son état. De retour de la Côte d’Ivoire, Séré est désagréablement surprise de voir son lopin de terre entre les mains d’une autre personne. Plus tard, on lui apprendra qu’elle a été vendue par son cousin Emmanuel en détention à la MACB. Seule voie légitime pour se faire justice, Séré va porter plainte à la gendarmérie. Les resultats de l’enquête ne diront pas le contraire. Emmanuel avec la complicité de son ami a vendu la parcelle à Sawadogo.

Devant les juges, le recidiviste déclare que sa cousine ne lui a jamais confié les documents de la parcelle pour une mutation, mais qu’elle l’a plutôt vendue à 1 500 000F CFA. Pour se justifier, il apporte des documents qui datent de 2005, alors que la vente s’est effectuée en 2007. Emmanuel soutient tout de même qu’il n’est pas en erreur et que Séré lui a vendu la parcelle. Face à cette mauvaise foi manifeste, le procureur a estimé l’acte grave vu que, c’est étant en prison qu’il l’aurait commis alors qu’il a été condamné pour grand banditisme et ne s’en préoccupe pas. En demandant donc au tribunal de tenir compte de sa situation de recidiviste, le procureur a requis une peine de 18 mois fermes et une amende ferme de 300 000 F CFA. Après délibération, le tribunal a suivi la requête du parquet et a reçu la constitution de la partie civile. La parcelle doit être donc restituée à Séré.

« Le palais de justice n’est pas un lieu de reglement de compte »
C’est le réproche du président du tribunal à l’encontre de Drissa qui a traduit Tidjani en justice pour coup et blessures. Devant les juges, il n’a donné aucune preuve convaincante sur les coups que Tidjani lui aurait administrés. Berger, il entrainait toujours son troupeau dans le champ de Tidjani. Las, ce dernier lui aurait reproché son acte. Un reproche mal compris par le berger qui va ainsi porter des coups sur Tidjani qui ne va pas se laisser faire. Les faits remontent à juillet 2010 et ce n’est que deux mois après soit le mois de Septembre que Drissa est allé porter plainte et s’est fait établir un certificat médical par un chirurgien qui date du 15 avril 2011.

Tidjani déclare que le nœud de l’affaire se résume à une vente de champ parce que dit-il : « Le père de Drissa tenait a ce que je lui vende une partie de mon champ. Depuis mon refus, l’atmosphère s’est détériorée ». A la question de savoir si Drissa se constitue partie civile, il repond par l’affirmative et hesite pendant très longtemps avant de reclamer 20 000F pour les dommages et intérêts. C’est pourquoi, le tribunal leur dira que le palais de justice n’est un lieu pour se regler les comptes. Le parquet dans son réquisitoire, a estimé qu’il n’y a pas d’infraction puisqu’il s’est agi d’une légitime défense. D’où la relaxe pure et simple de Tidjani. Le tribunal a suivi la requête et a mis les dépens à la charge du trèsor public.

Rassemblés par Bassératou KINDO (beckyelsie@yahoo.fr )

L’Express du Faso

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