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Assemblée nationale : Fin de la session des lois

Publié le mardi 31 mai 2011 à 01h47min

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La première session des lois de l’année 2011 de l’Assemblée nationale a pris fin le lundi 30 mai 2011 à Ouagadougou. Au cours de la session, beaucoup de projets de lois ont été adoptés, des questions orales ont été adressées au gouvernement et des missions effectuées dans plusieurs domaines.

Au terme des 90 jours, les députés ont clos leurs travaux de la première session ordinaire de l’année 2011 en présence du Premier ministre Luc Adolphe Tiao. La crise qui a secoué le Burkina Faso a aussi eu une influence sur l’ordre du jour de la session. "Les manifestations consécutives au décès de l’élève Justin Zongo, les mutineries dans différentes casernes de notre pays et l’agitation sociale que nous avons vécues ont secoué les fondements de notre jeune démocratie, sans pour autant entamer notre détermination à préserver la paix, la justice, et l’Etat de droit au Burkina Faso", a indiqué le président de l’Assemblée nationale, Roch Marc Christian Kaboré à l’entame de son discours de clôture.

En effet, au cours de cette session dont les travaux ont été suspendus en raison de la dissolution du gouvernement Tertius Zongo, plusieurs activités ont été menées. Douze textes de lois et cinq résolutions ont été adoptés. La représentation nationale a adressé au gouvernement quatorze questions orales avec ou sans débats. Parmi, les projets de lois et de résolutions examinés, figurent entre autres le projet de loi portant code forestier au Burkina Faso, celui portant exonération à titre exceptionnel du droit de douane et de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) pour l’importation de véhicules de transport publics de marchandises et le projet de loi de finances rectificative de la loi de règlement du budget de l’Etat gestion 2011.

Le président de l’Assemblée nationale a rendu hommage au Premier ministre Tertius Zongo, pour sa séance de discours de politique générale et le travail abattu à la tête du gouvernement. A ces activités, s’ajoutent les missions d’informations et de plaidoyers menées par la commission de développement économique et de l’environnement (CODE), la Commission de l’emploi des affaires sociales et culturelles (CEASC) et le Réseau des parlementaires en matière de population et développement.

De la situation nationale

La paix, la sérénité et la cohésion constituent une préoccupation des députés. Ainsi, le président de l’Assemblée nationale, a salué les actions entreprises par l’équipe gouvernementale de Luc Adolphe Tiao pour ramener la paix et restaurer l’autorité de l’Etat. Il lui a assuré l’accompagnement de la représentation nationale dans le respect de ses prérogatives constitutionnelles. "Notre volonté affichée d’améliorer la gouvernance politique économique et sociale au Burkina Faso, en plus des mesures que votre gouvernement a annoncées et prises en vue d’amoindrir les effets de la vie chère sur les populations laborieuses, ont convaincu les plus sceptiques, que vous joignez l’acte à la parole", s’est-il adressé au Premier ministre. A l’endroit du peuple bukinabè, il a salué sa maturité politique, qui a su en ces moments difficiles, se départir de ceux qui avaient vite trouvé à travers ces mouvements populaires, une occasion de faire un hold-up à la démocratie burkinabè en construction. "Que la sagesse dont l’écrasante majorité des Burkinabè a toujours su faire montre prévale toujours pour que nous puissions ensemble dans la durée, bâtir un Burkina Faso uni et prospère dans la démocratie", a soutenu Roch Marc Christian Kaboré.

Pour lui, en plus des différentes revendications, on ne doit pas perdre de vue le développement global qui consiste à construire des routes, des écoles, des hôpitaux, des barrages, etc. A l’endroit des acteurs de la vie politique nationale, Roch Marc Christian Kaboré les invite à faire preuve d’ouverture d’esprit et de disponibilité pour adhérer au dialogue politique indispensable sur les reformes politiques et institutionnelles afin de donner de la vitalité et plus de tonalité à la démocratie burkinabè. Car, selon lui, lorsque les valeurs qui fondent la République sont foulées au pied, il n’y a plus guère de place pour les querelles politiciennes. "Avant de chercher à tirer un quelconque avantage politique d’une crise de cette nature, il faut d’abord faire une condamnation unanime et de principe de tous les actes qui ne peuvent pas être tolérés en République", a-t-il précisé.

... fragilisation de l’Etat

La stabilité de l’armée est un gage de stabilité de l’Etat et conditionne la stabilité de la démocratie. Pour le président de l’Assemblée nationale, les mutineries dans les différentes casernes du Burkina sont des sources de fragilisation de l’Etat de droit et de détérioration de l’image du pays. Ainsi, saluant les différentes mesures prises pour répondre à la quête de meilleures conditions de vie exprimées par les forces armées et celles de sécurité, la représentation nationale encourage le gouvernement et le nouveau chef d’Etat-major général des armées à s’investir dans la recherche de solutions visant la consolidation de l’unité et de la stabilité. Un appel a été lancé aux forces de défense et de sécurité pour qu’elles favorisent la concertation comme mode de règlement de leurs préoccupations. Une minute de silence a été observée par les députés en mémoire des personnes décédées au cours de la présente crise et les commerçants burkinabè victimes de l’accident de la circulation sur le territoire togolais.

Boureima SANGA


Les impressions de Luc Adolphe Tiao

Je voudrais d’abord remercier le Président de l’Assemblée nationale pour les paroles très encourageantes qu’il a eues à l’endroit du gouvernement. Cela est pour nous une source de motivation pour poursuivre les mesures que nous avons déjà annoncées. Travailler à ramener la paix dans un contexte assez difficile. Mais avec l’appui du parlement, dans la limite de la séparation des pouvoirs, je pense que nous ne pouvons qu’aller de l’avant".


Réaction du chef de file de l’opposition

N’étant pas parlementaire, il est difficile d’apporter une appréciation comme celle des députés. Mais en tant que acteur politique, j’ai noté que les travaux ont été suspendus du fait de la crise. Les commissions ont été affectées d’une manière ou d’une autre. Sinon, dans l’ensemble nous avons retenu que les députés notamment ceux de l’opposition ont joué leur partition en interpellant activement le gouvernement sur des questions brûlantes, notamment la présence des troupes françaises au Burkina Faso.

Beaucoup de lois ont été votées. Nous attendons en tant que citoyen, l’exécution de ces lois. Une chose est de voter la loi, une autre est son applicabilité.

Propos recueillis par B.S.

Sidwaya

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