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Le Nœud gordien : A notre frère et Ami Tiao

Publié le mardi 31 mai 2011 à 01h45min

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A la lecture de l’écrit qui suit, on ne peut s’empêcher de penser que le nouveau Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, nommé en cette période de crise, est assurément "l’homme qu’il faut à la place qu’il faut". Lisez plutôt.

Le premier Ministre Luc Adolphe Tiao est venu à la tête du Gouvernement (j’allais dire du pays) au moment où le Burkina ne trouvait vraiment pas mieux que lui au sein de la classe politique dirigeante de l’heure, Homme relativement calme, courageux, il a le mérite d’être resté éloigné des milieux de la mégalomanie, de la magouille et de l’enrichissement sans cause. C’est ce que beaucoup de gens pensent sincèrement de lui.

1) Les premiers pas et les premières mesures de M. Tiao semblent confirmer ou suggérer les appréciations ci-dessus. Sa démarche sur le front social, visant à obtenir une accalmie parmi les protagonistes de la crise générale est à saluer, même si elle gagnerait à être immédiatement franche et globale.

a- Après les séances de prières et d’incantations fort bien organisées dans les églises, les mosquées, les temples et par les autres sacrificateurs traditionnels, le Premier Ministre a vite compris qu’il fallait tout de suite passer aux choses concrètes ;

b- Les mesures contre la vie chère, même timides, ont capté l’attention des populations et des belligérants, car elles concernent, de très près, le vécu quotidien des citoyens : le coût de la vie ;

c- Les rencontres de concertations et d’explications avec le monde des villes et des campagnes sont intéressantes, mais assez précaires du fait qu’il s’agisse plus de promesses encourageantes faites en direction du peuple, immédiatement suivies d’un élan de freinage perceptible à travers les jérémiades autour des "moyens limités" de l’Etat comme pas plus tard que l’autre jour à Koudougou.

d- Bien sûr que les moyens de l’Etat sont limités, et cela n’échappe ni aux citoyens ni aux dirigeants de la 4e République. Depuis les années 90 jusqu’à ce jour, la situation n’a varié que pour "progresser" de mal en pis. Nos différents budgets votés en déséquilibre traduisent la réalité de ces "moyens limités".

Paradoxalement, la crise générale actuelle du Pays requiert beaucoup plus que des "moyens limités de l’Etat", c’est bien là le nœu gordien qui se dresse au devant de la détermination de Tiao. Que faire ? vraiment que faire ?

Nous savons tous pertinemment, Tiao aussi, Tiao d’abord, que même un simple ralentissement dans l’exécution des mesures contre la vie chère peut produire une situation plus dangereuse que celle de mars - avril 2011.

2) Nous proposons donc ce qui suit :

a- L’argent de l’Etat, connu sous le vocable courant "le Trésor public", étant bel et bien la ressource du contribuable burkinabè, pourrait servir à financer les mesures contre la vie chère à hauteur des "possibilités limitées" de l’Etat mais aussi à un niveau permettant une réelle diminution du coût de la vie des travailleurs et des populations (y compris les ruraux et les retraités).

b- Par contre, les autres dépenses, notamment celles liées aux dédommagements et autres réparations dues aux voies de faits des manifestants ne seront pas faites avec l’argent des contribuables (Trésor public). La seule dérogation envisageable ici serait l’effort financier nécessaire au sauvetage des petits commerçants et assimilés sous forme de prêts ou de subventions modestes.

En effet, même si les moyens de l’Etat n’étaient pas limités, il ne saurait être question qu’ils soient utilisés pour encourager "la casse et les casseurs" d’aujourd’hui et de demain. Et que faire alors ? eh bien, c’est toujours là le nœu gordien qui se dresse devant l’action de Tiao.

c- La solution ne peut résider que dans les conclusions des considérations suivantes :

Il y a les moyens de l’Etat qui sont donc limités, mais il y a les moyens des citoyens. A un deuxième niveau il y a des citoyens sans moyens ou aux moyens limités aussi. Puis il y a ceux aux moyens sans doute pas illimités mais tout au moins considérables, se calculant par exemple en milliards.

Enfin il y a les détenteurs de milliards licites et de milliards illicites.

3) Le Premier Ministre Tiao doit chercher les moyens de sa politique dans ce puzzle, car c’est à ce niveau qu’il faut trouver la voie du financement de tout ce que le Trésor public ne peut pas et ne doit pas supporter.

Pour cela, le Tiao courageux aura besoin du soutien de tous, à commencer par son illustre Patron, le Président du Faso. Bonne chance, Monsieur le Premier Ministre.

En guise de contribution liminaire et personnelle, je vous renvoie aux grandes déclarations télévisées de la présidentielle de 2005 et à une certaine émission "micro-finances" , où il était question de pactole burkinabé deux ou trois fois plus important que le budget de l’Etat, mais enfoui dans les pays étrangers (paradis fiscaux).

Supposons que ce soit là rien que des ragots comme le prétendent certaines personnes ; la vérification en vaut tout de même la chandelle !!... D’autres nœuds gordiens existent également ; mais à chaque jour suffit sa peine ...

Le TANDEM (DCNP)

"Les derniers combattants non partisan"

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 31 mai 2011 à 15:11, par lhyse En réponse à : Le Nœud gordien : A notre frère et Ami Tiao

    Bonne analyse. Vraiment avec toute sa bonne foi le PM a du pain sur la planche.
    L’idée des comptes bancaires faramineux qui dorment dans les banques étrangère doit être vu au peigne fin et s’il s’avère réel. Prendre des mesures adéquates afin de juguler la crise.
    Juste un point de vue.

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