Justice burkinabè : Poursuites à l’encontre des uns, impunité garantie pour les autres
Ce n’est donc pas la méningite qui a tué Justin Zongo, l’élève de Koudougou dont la mort a été l’élément déclencheur de la crise sociopolitique que le Burkina vit depuis trois bons mois. Au cours d’une conférence de presse donnée le jeudi 26 mai 2011, le Procureur du Faso près le Tribunal de grande instance de Ouagadougou, le bien-nommé Placide Nikièma, a en effet indiqué que, dans ce dossier, cinq personnes (probablement des policiers) dont trois sont déjà incarcérées, seront poursuivies pour « coups mortels ».
Si donc méningite de Justin Zongo il y a eu, ce doit être les sévices corporels qu’il a subis qui ont entraîné l’inflammation de ses méninges.
Bien entendu, en bon Droit, les flics mis en examen sont présumés innocents jusqu’à ce que leur culpabilité soit clairement établie à l’issue d’un procès contradictoire et équitable, annoncé pour d’ici fin juin.
Mais on peut d’ores et déjà se réjouir du traitement accéléré d’un dossier qui, en temps de paix, aurait été noyé par des combines politico-judiciaires au prétexte que « c’est le dossier qui conduit le juge d’instruction et non le contraire ».
Le contexte national de fronde généralisée n’est sans doute pas étranger à cette “justice TGV”, et c’est la preuve que l’institution, qui sait prendre son temps, sait aussi mettre le turbo quand les circonstances l’exigent.
Mais en même temps qu’il faut se féliciter, jusqu’à preuve du contraire, de la gestion expresse de ce dossier, on se demande si les pauvres poulets ne sont pas sacrifiés sur l’autel de la paix sociale, car, pendant qu’eux sont sous les fourches patibulaires des magistrats pour ce qui a pu être une bavure,
les militaires et les éléments d’autres corps paramilitaires qui ont sciemment terrorisé les populations, qu’ils sont censés protéger, qui ont saccagé et pillé des commerces, qui ont violé des femmes et attenté à la sûreté de l’Etat ne sont pas inquiétés.
Non, ils se pavanent et jouent au paon dans les quartiers, écument les assommoirs et jouissent impunément des fruits de leurs rapines, parfois à la barbe et au nez de leurs victimes, convaincus d’ailleurs qu’ils sont que rien ne peut leur arriver, pour les raisons que tout le monde sait.
Oui, on entend d’ici les spécialistes du Droit invoquer le sacro-saint principe de l’opportunité des poursuites en vertu duquel vouloir traduire en justice les soudards peut faire courir à l’Etat et à la société un péril autrement plus grave, mais, ce faisant, on consacre l’impunité d’une catégorie d’individus et on viole la Constitution, qui stipule que tous les citoyens sont égaux devant la loi. Or, c’est l’impunité, entre autres fertilisants, qui a fait le lit de la zone de turbulences que nous traversons en ce moment.
L’Observateur Paalga
Vos commentaires
1. Le 30 mai 2011 à 05:48 En réponse à : Justice burkinabè : Poursuites à l’encontre des uns, impunité garantie pour les autres
On ne cnsacre pas l’ impunite. Qui sommes -nous pour la consacrer ? L’ impunite a ete consacree par qui de droit depuis longtemps. Les militaires n’etaient- ils pas impunis depuis longtmeps ? Ou bien c’est parce que ca s’ est entendu a tout le corps armee ? Ca s’ appele toutes choses etant egal par ailleurs. Rien n’a vraiment change pour le pire. Ne dramatisez rien. Ce que les militaires ont fait, ils l’ avaient toujours fait mais loin des projecteurs de l’ actualite. Notre etat d’exception n’ a pas commence en mars 2011.
2. Le 30 mai 2011 à 05:51 En réponse à : Justice burkinabè : Poursuites à l’encontre des uns, impunité garantie pour les autres
On ne cnsacre pas l’ impunite. Qui sommes -nous pour la consacrer ? L’ impunite a ete consacree par qui de droit depuis longtemps. Les militaires n’etaient- ils pas impunis depuis longtmeps ? Ou bien c’est parce que ca s’ est entendu a tout le corps armee ? Ca s’ appele toutes choses etant egal par ailleurs. Rien n’a vraiment change pour le pire. Ne dramatisez rien. Ce que les militaires ont fait, ils l’ avaient toujours fait mais loin des projecteurs de l’ actualite. Notre etat d’exception n’ a pas commence en mars 2011.
Ce que les dits poulets - la aussi faisaient a Justin Zongo, c’etait l’ impunite aussi. Donc qu’ ils trinquent alors que d’autres caviardisent au pays, c’est la logique d’ un systemme en pleine banqueroute.Laissez les analphabetes recrutes sous le baobab la tranquilles. Sida va s’ occuper d’eux. Wend naam pa y...
3. Le 30 mai 2011 à 19:11, par souveraineté Afrique En réponse à : Justice burkinabè : Poursuites à l’encontre des uns, impunité garantie pour les autres
Certes il ya une avancée significative dans la justice burkinabé mais il reste encore beaucoup à faire. D’abord félicitons le courage et la vigilence des élèves et étudiants de Koudougou pour dénoncer ce sadisme de cette coalission de malfaiteurs. Comment comprendre que toute une administration méprise la vie d’un individu jusqu’à ce point. Je pense que ces policiers ainsi que ceux qui ont voulu les couvrir doivent passer devant les bareaux de la justice et être punis comme ils se doit.
Encore il faut dire que jusque là il y a certaines personnes qui ne sont inquieté de leurs forfaits. Il faut que cela finisse et il y va de la responsabilité de tous les burkinabé conscient de ce qui peut nous arriver d’un moment à l’autre si rien n’est fait.