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Chronique : Ce que les élèves n’auraient pas dû faire !

Publié le vendredi 27 mai 2011 à 02h36min

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C’est un secret de Polichinelle que de dire l’école burkinabè est en crise. Une crise qui a des origines lointaines et complexes. Intéressons-nous toutefois aux récents événements dans le secteur. Disons que les élèves qui ont manifesté lundi et saccagé au passage leur ministère de tutelle, pour disent-ils, soutenir leurs professeurs en grève et réclamer par là-même une reprise rapide des cours, sont simplement des héritiers d’un système éducatif émaillé de violences et de crises. A telle enseigne qu’il paraît quasi impossible pour eux de se départir de ces mauvais réflexes. On a l’impression que la grève à l’école rime de facto avec casses et destruction de biens publics. Non, non !, il devrait en être autrement.

Pour une fois qu’ils marchaient en toute tranquillité sans l’ombre d’un policier, ils ont raté l’occasion d’exprimer leur ras-le-bol sans casses, ni heurts. Ils auraient pu ainsi rallier l’opinion publique à leur noble cause s’ils n’avaient pas détruit les édifices publics. Car en saccageant le ministère, ils se sont fait du tort à eux-mêmes et se mettent l’opinion à dos. De tels agissements ternissent l’image de la frange jeune, pourtant considérée comme le fer de lance et l’avenir du pays. Il urge que les scolaires se ressaisissent et changent de méthodes de revendication.

Depuis un certain temps, les mouvements de contestation et de protestation dans les lycées et les universités pour tel ou tel motif fondé ou non se suivent et se ressemblent tant par leur violence que par la radicalité. A la décharge des précédentes manifestations, le débrayage consistait plutôt à brûler des engins appartenant à l’Etat ou des pneus sur le bitume ou encore des casses de feux tricolores. Malheureusement, l’école, ce creuset du savoir où se rencontrent les enfants du Burkina pour apprendre à devenir des hommes de demain, est manifestement en train de perdre son lustre, son image de lieu de paix et de fraternité. Elle est devenue le théâtre d’affrontements idéologiques au détriment de sa vocation première où la moindre étincelle donne lieu à des heurts et violences.

Ce que les manifestants de lundi ont commis est condamnable à plus d’un titre. Sans prendre fait et cause pour telle ou telle partie, il est illusoire de prétendre résoudre les problèmes par la violence et les casses. Aux élèves de s’inspirer de l’exemple des syndicats qui organisent la sécurité de leur marche afin d’éviter toute infiltration ou tentative de dérive. Cela éviterait la situation similaire à celle qu’on a vécue le lundi 23 mai dernier. C’est une nécessité et une urgence qui donneront plus de crédit à leurs revendications.

Saturnin N Coulibaly

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 28 mai 2011 à 13:09, par Docsanou En réponse à : Chronique : Ce que les élèves n’auraient pas dû faire !

    Cette conduite des élèves tout comme des étudiants me semble si déplorable que je me demande si ce sont des "élèves", "étudiant" ou simplement des délinquants que notre société a pondu. A mon avis c’est le résultat d’une démission collective : parents, société, état. le signal avait déjà été donné par le constat de la dépravation des mœurs dans les établissements.
    Sinon comment comprendre que des jeunes qui réclament justice et démocratie saccagent et volent comme de vulgaires délinquants. Voyez à Koudougou, Dédougou, Ouagadougou ..... ces pauvres citoyens dépouillés de leur biens et des édifices publiques que le citoyen lambda à contribuer à ériger sous le prétexte de revendication "noble" !
    Brûler tout, c’est votre avenir que vous compromettez.
    Ce ne sont plus des élèves ni des étudiants, ils n’ont pas besoins d’étudier ! Qu’on ferme et tout le monde au champ. Car résolument ce pays n’est pas fait pour se développer par sa jeunesse ! Le sous développement dans nos pays est et surtout intellectuel, culturel et moral loin d’être économique.

  • Le 30 mai 2011 à 05:42 En réponse à : Chronique : Ce que les élèves n’auraient pas dû faire !

    L’ecole n’existe pas ex nihilo. L’ecole est avant et apres tout une entite politique. Notre politique est violente et puisque l’ecole n’est pas un electron libre, elle est imbibee de cette violence- la aussi. Ne croyez pas que l’ecole est auto-contenue. Non. Elle est le reflet de notre societe. Elle se trouve au carrefour de modes de productions sociales, sociologiques, anthropologiques, historiques,jurisprudentio- juridiques, economiques, morlaes et religieuses pour ne s’ en tenir qu’a ces intersections. Alors, notre ecole , c’est notre vie. Nos eleves, c’est notre vie reelle d’ adultes. Si vous plantez desmanguiers, vous aurez des manguiers comme fruits, jamais des papayers. nos enfants sont le produit de notre vie. On vole, on tue, on depossede la veuve, on roule en 4x4 alors que son salaire reel ne depasse meme pas 100.000f et on ose vouloir que les jeunes recoivent le Bob Dieu sans confession. Ne diabolisez pas nos jeunes. Nous les meritons comme nous meritons nos dirigeants, comme nous meritons nos militaires, comme nous meritons nos maris forniqueurs, comme nous meritons nos femmes infideles. Un but partout, match nul. La verite est bonne a dire.

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