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Autant le dire… : Ainsi, ils sont bien ingrats

Publié le vendredi 27 mai 2011 à 02h36min

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Dominique Strauss-Kahn était il y a quelques semaines encore l’un des fonctionnaires les mieux payés au monde (il touchait au FMI plus de 200 millions par an soit plus de 17 millions de F CFA par mois) ; il avait rang de chef d’Etat et était du fait de ses fonctions de Directeur général du Fonds monétaire international, courtisé par les chefs d’Etat. Mais depuis ce maudit jour où il est accusé de viol, de séquestration et de violences sexuelles sur une femme de ménage de l’hôtel Sofitel à New York, il était abandonné de tous. Au G8 (le Groupe des 8 pays les plus industrialisés et les plus puissants du monde), on ne parlera que brièvement de lui. En fait de l’après-lui, et on se focalisera sur qui va le remplacer.

En clair, sa page est définitivement tournée. En tout cas à ce niveau-là. A New York où il pouvait dormir dans les hôtels les plus luxueux, il est pratiquement devenu un sans-domicile fixe. Pratiquement tous les bailleurs hésitent à lui offrir un bail. Puisque de nombreux locataires ne veulent pas cohabiter avec lui. Du coup, il est devenu la risée de tout le monde. Comme un vulgaire type. La justice lui a mis au pied un bracelet électronique pour suivre tous ses mouvements. Comme si cela ne suffisait pas, on l’a purement et simplement assigné à résidence. Aux dernières nouvelles, il aurait eu enfin un appartement. Seuls son épouse et ses enfants sont aux petits soins. En France, les Socialistes dont il était le champion cherchent à tourner eux aussi sa page. Pour ne pas être souillés par cette vulgaire affaire.

Plus près de nous, on a vu Simone, les cheveux en lambeau dans une camisole. Son mari Koudou Laurent Gbagbo a également été vu en maillot de corps, en train de s’essuyer le visage et les aisselles après sa défaite. On ne croirait pas que c’est les mêmes qui étaient fortement gardés, loués et craints. Alassane Ouattara, au cours de son investiture n’a aucunement fait cas d’eux. Ainsi, on se hâte de les oublier. Seule la justice, toujours elle, est appelée à s’en occuper.
Dadis Camara est dans les oubliettes. Mamadou Tandja également. Ainsi va le monde. Chez nous, on a eu l’impression que certains ont tout simplement, face à la crise, préféré garder le silence et regarder.

Il fallait, disent d’autres observer d’abord et ensuite décider. Ce qui a donné l’impression qu’on a laissé Blaise Compaoré gérer sa crise. Alors qu’en réalité et dans les faits, nous sommes tous coupables, responsables actifs ou passifs de cette crise-là.
En effet, par notre comportement, notre silence, nous avons laissé faire et s’installer certains comportements qui ont conduit à la situation que nous vivons aujourd’hui. Mais Blaise Compaoré étant le président et par ricochet celui qui doit régenter tout, c’est tout à fait normal qu’il porte le grand chapeau.

Mais comme disent les anciens, c’est ainsi qu’est faite l’humanité et surtout les hommes qui la composent. Quand c’est bon, ou du moins quand ça arrange tout le monde il n’y a pas de problèmes. Mais quand vient le moment où ça chauffe, le premier responsable se retrouve toujours désespérément seul. Seul à faire face à toutes les frondes. Si on ne l’accuse pas d’être seul responsable de ce qui arrive. C’est pourquoi, les grands de ce monde, ou qui se considèrent ou encore qui sont considérés comme tels doivent savoir rester humbles, modestes et vivre véritablement avec le peuple. Qui, quoi qu’on dise est le premier à décider. Il n’y a pas de grand sans un peuple grand.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 30 mai 2011 à 06:00 En réponse à : Autant le dire… : Ainsi, ils sont bien ingrats

    Audrianne, tres serieusement et tres honnetement, en quoi votre maman qui est aussi la maman a nous tous est- elle responsable de cette crise ? En quoi le petit garibou est- il aussi responsable/ En quoi le l’ infirmier qui ne voyait souvent les bebes mourir sauf de navaquine dans sa trousse est- il aussi responsable ?Donc la vieille de Karpala qui gratte le gravier pour se nourir est aussi responsable que le parvenu qui etait encore ce personnage quelconqueil y a 15 mois mais qui a su user du prete - nom de l’ autre tonton - la pour etre grand de l’ import - export, en quoi est- elle aussi responsable ? Nous demandons un journalisme engage au cote de la societe. Vous etes le 4emem pouvoir. Ne diluez pas votre pouvoir dans des analyses soporifiques qui croient faire equilibrees.

  • Le 30 mai 2011 à 22:54, par Styves En réponse à : Autant le dire… : Ainsi, ils sont bien ingrats

    Belle analyse. En plus Il n’ya pas de fumée sans feu. Autrement dit la crise ne s’est pas engendrée elle même, il y’a bien eu des des raisons qui l’expliquent.Ne soyez pas gateau du pouvoir Audrianne ! Nous voulons des journalistes engagés pour les intérêts du peuple et pas pour la cause d’un pouvoir oppresseur.

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