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REFORMES POLITIQUES AU BURKINA : Les OSC récusent le cadre de concertation

Publié le mercredi 25 mai 2011 à 02h27min

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La structure Diakonia qui oeuvre pour la promotion des droits humains a organisé le 6 mai dernier une rencontre de concertation de ses partenaires. C’est pour valider les travaux de cette rencontre qu’elle a convié les organisations de la société civile (OSC) à un dialogue démocratique autour du thème suivant : "la société civile, force de propositions et actrice majeure du dialogue social dans le contexte de la crise sociopolitique nationale". A cette rencontre les participants ont, à l’unanimité, récusé le cadre de concertation des réformes politiques (CCRP). Cette rencontre a fait l’objet d’un point de presse le vendredi 20 mai 2011 à Ouagadougou.

La présente rencontre de validation fait suite à celle tenue le 6 mai dernier qui avait réuni 23 ONG, 52 associations issues de la société civile, des partenaires techniques et financiers, des institutions étatiques et des personnes ressources de Diakonia. A cette rencontre, les participants ont porté l’essentiel de leurs réflexions sur les causes, les conséquences et les propositions de sortie de la crise sociopolitique actuelle que vit notre pays. Ces échanges se sont déroulés le 20 mai 2011 à l’hôtel Splendid. Les participants ont noté avec regret que la situation actuelle soit largement due à l’impunité et au développement de la corruption qui engendrent un manque de confiance des gouvernés en leurs gouvernants et aux institutions de la République.

Ces derniers n’ont pas manqué de revenir sur les nombreux cas de crimes de sang et de crimes économiques. Pour les membres des organisations de la société civile (OSC), c’est parce que tous ces crimes sont restés impunis que cela crée aujourd’hui un sentiment de défiance des citoyens vis-à-vis de la justice. Egalement, ils ont fustigé le comportement du régime qui tend à ériger l’impunité comme mode de gouvernance. Ce déficit de gouvernance, a dit le représentant national de Diakonia Luther Yaméogo au Burkina Faso, est à l’origine de la paupérisation croissante des couches les plus pauvres. Laquelle situation, selon lui, accroît considérablement des frustrations sociales au sein de la population.

Le rapport du collège de sages et le MAEP comme solutions de la crise actuelle

Pour sortir de cette crise, le rapporteur général à ce cadre de concertation, Saidou Ouédraogo, a estimé qu’il n’ y a pas 36 solutions ; il faut revoir le rapport du collège de sages et celui du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP). Pour eux, c’est parce que les recommandations de ces deux rapports n’ont pas connu une mise en oeuvre satisfaisante que les crises sont répétitives dans notre pays. Et pourtant de leur avis, la pertinence de ces recommandations qui a fait l’unanimité au sein de la société civile et de la classe politique burkinabè pouvait nous éviter la crise actuelle. Forts de ce constat édifiant de notre démocratie, les participants à ce dialogue démocratique ont insisté sur l’impérieuse nécessité d’un jeu rationnel et transparent des acteurs majeurs de la gouvernance démocratique au Burkina Faso, à savoir le gouvernement, le secteur privé et la société civile.

Saidou Ouédraogo a souligné que le pouvoir doit aller vers des réformes justes et consensuelles. Et le président du MBDHP de préciser que cette crise n’est pas conjoncturelle mais structurelle d’où, selon lui, la construction d’une démocratie véritable et durable. L’ensemble des participants ont estimé que le mal de la démocratie burkinabè est que beaucoup de rapports sont produits mais ne sont jamais appliqués et le président du MBDHP, Chrysogone Zougmoré, d’abonder dans le même sens en rappelant que l’une des tares du régime actuel est le mépris vis-à-vis de la société civile et de ses composantes. Au regard de ce contexte, les participants issus de la société civile et les partenaires de Diakonia récusent le cadre de concertation des réformes politiques (CCRP), et demandent la reconduction du collège de sages.

Aussi, les participants demandent l’organisation des états généraux de la démocratie burkinabè de 1991 à 2011 sous la forme d’une conférence nationale et le renforcement du SP/MAEP pour le suivi des recommandations du rapport national. A l’endroit de la société civile, un appel a été lancé à l’accélération du processus d’institutionnalisation de la société civile. Quant aux partenaires au développement, les participants recommandent d’appuyer les initiatives citoyennes et de maintenir la pression sur le gouvernement pour le respect des engagements.

Ambèternifa Crépin SOMDA (Stagiaire)

Le Pays

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