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Grève d’enseignants à Ouaga : Les élèves manifestent leur solidarité

Publié le mardi 24 mai 2011 à 02h13min

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Les scolaires de la ville Ouagadougou étaient hier lundi 23 mai 2011 dans la rue pour protester contre l’absence de leurs enseignants dans les classes. L’immeuble de l’éducation, qui abrite les ministères en charge des Enseignements, a été mis sens dessous dessus lors de leur passage.

« Nos parents ne payeront pas leur argent gratuitement », scandaient des élèves devant le ministère des Enseignements secondaire et supérieur et celui de l’Education nationale, logés dans le bâtiment dit Immeuble de l’éducation.

Gratuitement pourquoi ? Réponse en chœurs d’un groupe de manifestants : « Nos enseignants sont en grève et il est inadmissible que, par manque de diligence et de satisfaction de leurs revendications par les autorités, notre année scolaire soit blanche ou invalidée ».

Des arguments confirmés avec plus de détails par le Conseiller technique du ministre des Enseignements secondaire et supérieur, Roger Tapsoba : « Les deux syndicats, à savoir le SNESS et le SYNTHER, dans le cadre d’une lutte unitaire, ont déposé une plate-forme minimale conjointe.

Et cette plate-forme qui n’a pas été résolue de manière satisfaisante selon les syndicats, ils ont donc décidé jeudi après-midi (Ndlr : le 19 mai 2011), à l’issue d’une assemblée générale, de suspendre jusqu’à nouvel ordre leurs activités pédagogiques dans les établissements secondaires.

Constatant l’absence de leurs enseignants, les élèves nous ont assiégés vendredi matin pour exiger leur retour dans les classes. Ils nous avaient promis qu’ils reviendraient avec plus de violence si leur problème ne trouvait pas solution d’ici là ».

Leurs menaces ont donc été mises à exécution ce lundi matin, et leur passage au ministère, lui, n’a pas été « gratuit » ; le tribut avec le Conseiller du ministre : « Ils ont tout saccagé : rez-de-chaussée, premier niveau, deuxième niveau. Vitre, matériel informatique, documents, armoires, portes ». Les travailleurs ont dû quitter précipitamment leurs lieux de travail pour éviter la furie des manifestants. Pascaline Pelegsonré n’en revenait pas à son retour. Son bureau, « Accueil et renseignement », au rez-de-chaussée était sens dessous dessus :

« Je suis dépassée, je ne m’attendaisl’être « Quand on est dans l’éducation et qu’on voit des enfants faire ce genre de choses, on ne peut qu’être dans la désolation. Le ministère est devenu comme une poubelle », a lâché le Conseiller d’administration scolaire Pascal Ouoba, devant la scène créée par les élèves. Le matériel de bureau, les disques durs des ordinateurs et les documents servaient de combustible à un feu allumé sur le bitume devant le bâtiment.

Cette grève des enseignants intervient au moment où devraient débuter les épreuves sportives du Brevet d’études du premier cycle (BEPC). Dans une tenue de sport, une élève de la classe de 3e au lycée Amdal de Ouagadougou venait d’arriver devant le ministère. Elle est venue aux nouvelles, semble-t-il :

« Les enseignant nous ont dit que même si nous faisons les épreuves sportives, nous n’allons pas composer dans les épreuves écrites. Ce matin, nous j’ai rejoint mon centre de composition pour le sport, mais il y a une grève et... »

Elle ne terminera pas sa phrase, interrompue par une forte colonne, dans un cri de victoire, qui revenait du bâtiment avec un trophée de guerre atypique : un paquet de préservatifs masculins. Commentaires de celui qui a déniché la chose devant les hommes de médias présents : « Ces gars ne sont même pas sérieux, et dire qu’ils travaillent au ministère de l’éducation ».

a police aurait pu envenimer la situation ans le feu de l’action, il était difficile de savoir qui dirige les opérations. Cependant à leurs tenues, on pouvait noter la présence d’élèves des établissements Marien-N’Gouabi, Bambata, Nelson-Mandela, LTO, lycée Mixte de Gounghin, Bogodogo, Nakebzanga, Galyam, Bangré, Song-Taaba, etc.

C’est d’ailleurs des élèves de cet établissement qui nous remettront une lettre rédigée et approuvée par trois représentants de quelques écoles et adressée à leur ministre (voir encadré). Ils ne le feront pas sans avoir justifier leur mouvement : « On est sorti pour une marche pacifique.

Mais quand nous sommes arrivés ici, chacun est sorti avec son gros français. La violence n’est pas la solution, mais si on ne casse pas là, on ne va pas nous prendre au sérieux ». Durant leur fronde, les élèves n’ont pas rencontré de la résistance ; ils ont occupé des artères de la ville et surtout l’avenue de l’indépendance et l’immeuble de l’éducation à leur guise et à leurs convenances.

Explications de M. Tapsoba : « On s’est dit que pour ce qui concerne ces manifestants là, l’intervention des forces de l’ordre aurait effectivement pu nous permettre d’éviter le saccage mais cela pouvait déboucher sur des drames que nous cherchons à éviter ».

Dans le lot de vandalisme, un homme, soupçonner d’être une brebis galeuse, a été pris en parti par les travailleurs. Moustache et barbe en place, dentition jaunâtre et surtout l’inscription « plombier » comme métier sur sa carte d’identité burkinabè ont fini par convaincre les plus sceptiques qui, malgré les bouteilles d’alcool et les consommables de bureau retrouvés en la possession du monsieur, doutaient encore de sa culpabilité.

De commun accord, les travailleurs ont décidé de le laisser partir sans le lyncher ou faire intervenir la police comme l’ont suggéré certains, de peur de ne pas envenimer la situation. Lorsque nous quittions les lieux au environ de midi, certains manifestants battaient le rappel des troupes pour le lycée Philippe Zinda Kaboré pour, disaient-ils, « manger du riz ».

Selon Roger Tapsoba, une rencontre était prévue dans la journée entre les autorités et les bureaux nationaux des deux syndicats pour discuter de leur plate forme. Mais quand nous bouclions l’article, nous n’avions pas encore d’information sur l’effectivité et l’issue de cette rencontre. Nos tentatives pour rencontrer les responsables des syndicats sont restées également vaines.

Moumouni Simporé (Stagiaire)


Lettre des élèves au Ministre des Enseignements supérieur et secondaire

Monsieur le Ministre, nous tenons avant tout propos à vous témoigner notre haute gratitude pour vos efforts conjugués dans la résolution des crises que traverse le milieu de l’éducation. Vos nombreux déplacement et dialogue directs avec les enseignants, étudiants et élèves sont salutaires en ce sens qu’ils permettent à tous de proposer des solutions conséquentes pour une sortie de crise. Sur ce, nous vous réitérons nos remerciements tout en espérant que les meilleurs résultats restent à venir. Cependant, nous élèves des établissements publics, vivons toujours des angoisses qui relèvent des grèves répétées de nos enseignants.

Cette situation n’est pas une première, nous avons maintes fois été privés de cours simplement parce que ces derniers estiment qu’ils ne jouissent pas entièrement de leurs droits. Conséquence, ce sont les élèves qui voient leur niveau d’instruction baisser. L’irrégularité des cours ne permet guère, à nous élèves de mieux nous outiller pour répondre valablement aux nombreuses exigences du domaine éducatif. C’est ainsi que nous vous adressons ces mots afin que vous vous penchiez plus rigoureusement sur les difficultés que connaissent les acteurs du milieu. Les enseignants sont d’une importance capitale, il s’évertuent jours et nuits pour assurer un meilleure formation aux élèves que nous sommes.

Etant en permanence en contact avec eux, nous savons mieux que tous à quels points ils souffrent dans l’exercice de leurs fonctions. Alors nous vous invitons à résoudre le plus promptement possible leurs problème. Nous, élèves, avons besoins de nos enseignants qui sont également pour nous des garants d’une génération vertueuse, responsable et crédible. Très respectueusement, monsieur le Ministre, nous vous transmettons ces préoccupations qui animent nos consciences afin que des décisions salvatrices soient prises pour un bien être général. Certes, à l’impossible, nul n’est tenu, mais nous vous savons à la hauteur des qui des maux minent l’enseignement. Aidez les enseignants à nous aider car c’est ensemble que nous sortirons le pays de l’ornière. Avec tout le respect et la considération que nous vous devons, des élèves assoiffés de savoir.

Ont signé au nom de leurs camarades de lycée, Boris Z. Yiougou, Lycée Song-Taaba Alfa Traoré, Lycée technique de Ouagadougou Aanhoma Ganamé, Lycée Marien N’Gouabi

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 24 mai 2011 à 07:37, par fantadoux En réponse à : Grève d’enseignants à Ouaga : Les élèves manifestent leur solidarité

    Moumouni Simporé a beaucoup de progrès à faire quant au style et à l’orthographe s’il veut devenir journaliste !!! La direction devrait faire attention avant de publier !

  • Le 24 mai 2011 à 12:04, par Barbizon En réponse à : Grève d’enseignants à Ouaga : Les élèves manifestent leur solidarité

    En effet, cet article est écrit en langage parlé et certaines phrases sont tout simplement illisibles. Avant de publier, il serait bon que la rédaction prenne la peine de relire et d’éviter le "langage parlé" tel quel.Il s’agit de rédaction écrite d’un article, pas de reprendre mot à mot le langage des personnes interviewées. Merci d’y faire attention à l’avenir car votre portail est ouvert sur le monde

  • Le 24 mai 2011 à 12:07, par nit En réponse à : Grève d’enseignants à Ouaga : Les élèves manifestent leur solidarité

    ouais ouais, ils etaient bien content de grever pour ne pas aller aux cours pendant l annee scolaire. maintenant c est le contraire. j aurais bien aimer kils utilisent ce slogan pendant les greves precedantes : Nos parents ne payeront pas leur argent gratuitement »

  • Le 24 mai 2011 à 12:38, par lamenace En réponse à : Grève d’enseignants à Ouaga : Les élèves manifestent leur solidarité

    bonjour, déjà merci aux journalistes de nous renseigner sur la situation actuel du pays.

    pour revenir au sujet je crois que c’est vraiment pas le moment, les satisfactions de vos revendications se feront de manière progressive. le grand perdant dans cette histoire c’est nos établissements publiques.

    nous verrons fleurir des établissements privés avec des frais de scolarité hors prix, avec une formation qui laisse à désirer et se sont nos même parents qui vont s’endetter d’avantage pour nous inscrire dans ces établissements.

  • Le 24 mai 2011 à 12:54, par Yam-pukri En réponse à : Grève d’enseignants à Ouaga : Les élèves manifestent leur solidarité

    La lettre des élèves à leur ministre de tutelle est tellement parfaite qu’elle trahi le niveau réel des élèves de maintenant.

    mis à part quelques fautes intentionnelles telles que "Un meilleure formation" et avoir melangé les mots de l’expression "nous vous savons à la hauteurs de...", ça saute aux yeux qu’il ne sont pas nombreux, de nos jours, les élèves même en classe de terminale qui peuvent produire cet écrit.

    Mais quoi de plus normal ! on sent la main invisible des enseignants dans l’écrit de leurs élèves tout comme le soutien des élèves à l’endroit de leurs enseignants, lui, est visible et bien manifeste.

    Du courage chers enseignants et élèves car l’union fait la force. N’oubliez surtout pas ce que le bidasse éfronté à osé dire sur RFI il n’y a pas longtemps.
    "Tant pis pour ceux qui n’ont pas d’armes", Mais en réalité, qui n’a pas d’armes dans ce Pays ?

    La seule différence est que toutes les armes ne sont pas "à feu" mais toutes les armes font mouche.
    A bon entendeur...

  • Le 24 mai 2011 à 13:00, par askia En réponse à : Grève d’enseignants à Ouaga : Les élèves manifestent leur solidarité

    Dommage que la relève de demain dite eclairée s’adonne à des actes de destruction au lieu de faire preuve de civisme.En tout etat de cause nous sommes tous responsables car la vraie education commence dans la cellule familliale avant d’etre renforcer par les institutions de l’etat.

  • Le 24 mai 2011 à 13:30, par L’Autre Africain En réponse à : Grève d’enseignants à Ouaga : Les élèves manifestent leur solidarité

    Madame le Ministre de la Promotion de la Marche des Femmes, pardon de la Promotion des Femmes, vous n’allez plus mobiliser les femmes pour une autre marche pour la paix ?

    Au lieu de s’attaquer aux causes des problèmes, on fait sortir nos mères et soeurs pour marcher soit disant pour la paix. La propagande quand tu nous tient !!
    Et voilà le resultat de la marche, le soir de ladite marche, les commandos de pô étaient dans la rue. Et hier c’etaient les élèves et la garde républicaines.

    Si vous tenez toujours à marcher pour la paix, pardon ne prenez plus des vessies pour des lanternes. Mobilisez les femmes pour la justice, une rédistribution équitable des ressources du pays, la satisfaction des besoins minimums des enseignants (c’est ces femmes qui sont les mères des élèves et c’est elles qui subissent de plein fouet la vie chère) et j’en passe.

    Enfin, si vous etiez un medecin, sachez que je ne vous aurais jamais amené un malade, parce qu’avec une telle erreur de jugement, vous auriez fait un faux diagnostic et le resultat serait le trépas du malade.

  • Le 24 mai 2011 à 13:46 En réponse à : Grève d’enseignants à Ouaga : Les élèves manifestent leur solidarité

    mon ami je ne te comprend pas veux tu que nos enfants restent à la maison.je pense que leurs revendications sont fondées et le gouvernement est obligé de répondre sinon.....

  • Le 24 mai 2011 à 15:07, par Tolo Sanon En réponse à : Grève d’enseignants à Ouaga : Les élèves manifestent leur solidarité

    Monsieur Simporé, je vous adresse mes encouragements.Il y a des coquilles dans votre papier, notamment au niveau de la ponctuation mais je le trouve bien senti. Cette attaque qui donne la parole aux acteurs de la manifestation relève du "facteur humain" propre au journalistes anglo-saxons. Dans le fond, l’article est équilibré car vous donnez la parole aux maximum de gens impliqués. Ne vous laissez pas décourager : vous avez quelque chose dans le ventre. Mais prenez aussi en considération les critiques. L’Obs est yn grand journal qui ne saurait se satisfaire de l’à peu près.

  • Le 24 mai 2011 à 15:55, par Devoir citoyen En réponse à : Grève d’enseignants à Ouaga : Les élèves manifestent leur solidarité

    Encore des grèves et des casses ! A quand la fin de la violence au pays des hommes dits intègres ? Une chose est sure on est parti pour une série longue de réclamations sans fin. Une autre chose est aussi sure que Blaise malgré sa bonne foi ne pourra pas pour l’instant résoudre tous ces problèmes car le pays malgré des croissances macroéconomiques durant de 2 décennies qui de surcroît pas très bien reparties ne pourront être suffisante pour soulager le peuple. Alors la solution est quoi ? Car il nous faut sortir de cette spirale de crises qui va conduire notre pays si cher dans le chao. Ni LAT, ni Blaise n’a la solution du problème, car le budget n’est pas extensible a souhait et le Burkina est un pays pauvre donc ce n’est pas les USA ou on peut voter un plan Paulson à 3000 milliards USD que je ne vais pas convertir en CFA. On peut changer autant de gouvernements que l’on veut mettre n’importe quel homme compétent que l’on aux postes le problème du Burkina demeura sans solution. Je ne dis pas cela par pessimisme mais plutôt par pur réalisme et par amour à mon si cher pays, le Burkina Faso. A mon humble avis la crise du Burkina est une crise de confiance totale entre les gouvernés et les gouvernants issue de l’usure du pouvoir. Pendant presque un quart de siècle, c’est-à-dire tous ces jeunes qui manifestent ne connaissent que Blaise comme Président et donc quand ils voient que leur avenir est hypothéqué, ils prennent a tord ou a raison Blaise Compaore pour responsable. Alors la seule et unique solution qui reste pour soulager cette population assoiffée de mieux-être, de justice, d’équité et de paix c’est l’annonce du départ de Blaise Compaore. Je ne suis ni politicien, mais si Blaise aime toujours ce pays, il doit annoncer son départ, non pas parce que il est un mauvais président mais juste qu’il a trop durée au pouvoir et ça use. Blaise, si tu aimes encore ce pays, proclame que tu ne seras plus candidat et que tu vas préparer la transition dans la paix. Tu verras bien que ça va faire un baume au cœur et la tension va baisser très vite sans que tu n’ais besoin d’injecter des milliards de francs CFA dans le système qui de surcroît ne profitent pas à ceux qui ont faim. Au lieu d’attendre des casses pour après injecter des milliards dans les dédommagements et compensations, il faut commencer à les investir dans l’éducation et les projets de développement pour sortir cette jeunesse de l’analphabétisme et du chômage, les 2 choses responsables de cette spirale de crises sans issue. STP annonce ton retrait de la scène politique et prépare ta succession en amorçant des grands chantiers de développement. On attend que ton départ pour apaiser les cœurs et ton successeur finira tes chantiers, ton nom restera ainsi gravé dans les pages d’or de l’histoire du Burkina. A bon entendeur salut !

  • Le 24 mai 2011 à 16:15, par Gorile En réponse à : Grève d’enseignants à Ouaga : Les élèves manifestent leur solidarité

    Des préservatifs dans un bureau. Ca fait fait pitié

  • Le 24 mai 2011 à 19:13 En réponse à : Grève d’enseignants à Ouaga : Les élèves manifestent leur solidarité

    Je crois que ce stagiaire est tres mal encadre. Trop de fautes inacceptables. N,oublions pas que lefaso.net est lu partout a travers le monde aujourd’ hui.
    sens dessous dessus, pris en parti, etc. C ;est pathetique, Moumouni.

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