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Vente de riz subventionné : Les boutiques-témoins de Ouagadougou fonctionnelles

Publié le jeudi 19 mai 2011 à 00h50min

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Sur initiative de ministère en charge de l’Agriculture, le maire de la commune de Ouagadougou, Simon Compaoré et le directeur général de la SONAGESS, Charles Sawadogo, ont organisé une tournée d’identification des boutiques-témoins de vente de riz, C’était le mercredi 18 mai 2011, à travers les cinq arrondissements de Ouagadougou.

Du riz local à 7 500 F CFA le sac de 25 kg et 15 000 F CFA, celui de 50 kg. C’est l’une des mesures prises par le gouvernement pour faire face à la vie chère. Mais où trouver ce riz ? C’est la question que se posent bon nombre de citoyens. C’est pour résoudre cette équation que le maire de la commune de Ouagadougou, Simon Compaoré, accompagné du directeur général de la Société nationale de gestion du stock de sécurité (SONAGESS), Charles Sawadogo, a organisé une tournée d’identification des boutiques-témoins dans les cinq arrondissements de la commune.

Ceci, sur initiative du ministère en charge de l’Agriculture qui, à travers cette caravane de presse, entend donner plus de visibilité aux boutiques-témoins. Avec les hommes des médias, Simon Compaoré et son équipe ont fait le tour des cinq magasins de vente du riz subventionné par l’Etat. L’objectif de cette sortie matinale est non seulement, de permettre aux populations d’avoir la bonne information, à savoir celle de l’effectivité de la vente, mais aussi de leur faire connaître l’emplacement géographique des boutiques-témoins.

Ainsi, le premier point de vente à être visité fut celui de l’arrondissement de Baskuy. Logée dans le magasin du collège municipal de Paspanga, il contenait 3 tonnes de riz de 25 kg, le samedi 14 mai 2011. Plus de la moitié du stock a été écoulée, en l’espace de 48 heures. Quatre autres tonnes ont donc été ajoutées et l’écoulement se fait sans difficulté ; le maire Simon Compaoré a, séance tenante, acheté un sac de 25 kg. Portant lui-même son sac sur les épaules, son geste semble anodin, mais a pourtant servi de moyen de communication. Le magasin se trouvant dans l’enceinte d’un établissement, c’est tout à fait naturel que les vrombissements des véhicules attirent des badauds parmi les élèves.

La devanture de la boutique s’est vite transformée en un lieu de rassemblement des élèves. "M. le maire, donnez-nous le sac que vous transportez", s’écrièrent certains d’entre eux. "On veut le sac à 5000 F CFA", réclament d’autres. "Non à 2000 F CFA", renchérissent les plus téméraires. Simon Compaoré arrive difficilement à imposer un silence dans cette cacophonie. Malgré tout, il réussit à faire passer le message. "De retour à la maison, dites à vos parents que le riz dont le prix a été revu à la baisse se vend dans l’enceinte de votre établissement. Le sac de 25 kg coûte 7 500 F CFA, et 15 000 F CFA, pour celui de 50. Passez l’information à votre entourage".

Et le maire Compaoré d’ajouter "Faites-leur comprendre : (parents) qu’ils ne peuvent acheter tout au plus que 50 kg de riz. Soit deux sacs de 25 kg ou un sac de 50 kg".

Alors, une voix s’élève dans la foule : "Nous, nous mangeons beaucoup, un sac de 50 kg ne suffira pas". Et Simon Compaoré de continuer : "Si le sac finit, vos parents pourront venir en chercher un autre". Tollé général au sein de l’auditoire d’un jour. "Cette initiative du gouvernement ne doit pas profiter à d’autres personnes. Nous avons pris ces mesures pour éviter les spéculations. La limite d’achat que nous avons fixée à 50 kg par personne est une stratégie pour empêcher les achats multiples à des fins commerciales," a poursuivi Simon Compaoré. Et le directeur général de la SONAGESS, Charles Sawadogo d’ajouter : "Nous comptons, dans un avenir très proche, mettre dans ces boutiques-témoins, du maïs et semoule de maïs, du mil et du sorgho à des quantités de 25 et de 50 kg. Ceci, à des prix également étudiés".

De Baskuy, la délégation a mis le cap sur l’arrondissement de Bogodogo. A la boutique-témoin logée au sein du Centre d’écoute pour jeunes du secteur n°30 de Ouagadougou, le message est le même. Là-bas, des 160 sacs de 25 kg de riz reçus le mardi soir, 17, il ne restait que 41 dans la matinée du mercredi 18 mai. Après Baskuy, c’est au tour du point de vente de l’arrondissement de Nongr-Massom de recevoir l’équipe de la tournée. Le scénario est identique aux précédents. L’objet de la visite, les conditions d’achat et les ambitions futures de la SONAGESS, ainsi que la politique gouvernementale qui sous-tend cette vente, ont été expliquées aux populations.

A Nongr-Massom, des quatre tonnes de 25 kg de riz local stockées le mardi 17, au Complexe culturel du secteur n° 24, il ne restait que 8 sacs, dans la matinée du mercredi.

A Sig-Nonghin, c’est la maison des jeunes qui sert de boutique-témoin. La même "messe" y a été dite. M. Souleymane Sawadogo, venu acheter le riz confie : "j’ai entendu le communiqué à la radio indiquant le point de vente de mon arrondissement. Malheureusement, ne sachant pas lire, j’ai eu des difficultés à retrouver l’endroit. J’ai passé mon temps à me renseigner. Vraiment si on pouvait trouver des stratégies pour permettre à ceux qui voudraient acheter le riz de retrouver facilement les points de vente...".

Adama Ouédraogo, elle, est restauratrice. Elle est venue acheter un sac de 25 kg. Pour elle, cette baisse de prix est un pas dans l’atténuation de la cherté de la vie, même si son souhait, c’est de voir d’autres produits être concernés. A Sig-Noghin, trois tonnes de riz ont été vendues entre le samedi 14 et le mardi 17. La boutique vient d’être de nouveau approvisionnée de quatre tonnes.

La dernière étape de la sortie a été la boutique-témoin de l’arrondissement de Boulmiougou. Située au bord de la route menant à la Brasserie du Faso (BRAFASO), côté gauche, juste à la fin du goudron, elle a déjà écoulé trois tonnes de riz entre le samedi 14 et le mardi 17 mai. Quatre tonnes ont été de nouveau stockées dans la soirée du mardi. Une tonne a été vendue dans la seule matinée du mercredi 18.

Au bouquet final, Simon Compaoré a confié à la presse, être satisfait de l’engagement des populations pour cette première variété de riz local, le TS2. En tant qu’ancien vendeur de riz (ex DG de la caisse de péréquation des prix), il dit apprécier positivement la qualité du produit. Il a saisi l’occasion pour appeler la population à la vigilance et la surveillance des prix. Aux commerçants de riz, Simon Compaoré leur a demandé de se faire recenser, afin que les conditions sur la subvention leur soient expliquées et appliquées. Ceci pour dit-il, leur permettre de vendre leur riz local et importé 50% brisures) aux prix fixés par le gouvernement. Cependant prévient-il, "nous ne tolérons ni les enchères, ni les diminutions de poids concernant ces riz subventionnés". Il a remercié les maires des cinq arrondissements qui ont trouvé les sites servant de points de vente.

La demande ne dépassera-t-il pas l’offre ? s’est interrogé un journaliste. Non, répond le directeur général de la SONAGESS. Nous disposons actuellement, de plus de 5 000 tonnes de riz. Nous poursuivrons les rencontres avec les différents producteurs, afin de pouvoir asseoir définitivement des stratégies d’achat leur permettant de produire plus et de ne plus être confrontés à des difficultés d’écoulement. Toute chose qui permettra aux populations de consommer non seulement plusieurs variétés de riz local, mais aussi d’être à l’abri des "vieux" riz.

Aline Verlaine KABORE

Sidwaya

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