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ADO : L’autre chance pour l’intégration ouest-africaine

Publié le jeudi 19 mai 2011 à 00h48min

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L’environnement politique en Afrique occidentale n’a jamais été aussi favorable au renforcement des liens entre Etats que celui qui prévaut en ce moment avec l’avènement d’Alassane Dramane Ouattara au pouvoir en Côte d’Ivoire, considérée jadis comme l’exemple même de pays africain intégré où le brassage de populations d’origines diverses était une réalité palpable. A bien observer les faits, ADO pourrait être l’homme providentiel dont la région avait besoin pour booster davantage son d’intégration.

Ce n’est un secret pour personne, la libre circulation des personnes et des biens, principe cardinal du processus d’intégration en Afrique de l’Ouest, a beaucoup pâti de la crise ivoirienne. Il suffit de penser aux différentes opérations de rapatriement des ressortissants de la région de la Côte d’Ivoire, eu égard à la chasse aux étrangers qui prévalait par moments dans le pays.

Aujourd’hui, la donne a fondamentalement changé avec l’avènement au pouvoir d’Alassane Dramane Ouattara, le « Candidat de l’Etranger », comme aimaient l’appeler ses détracteurs.

C’est véritablement une nouvelle ère qui s’ouvre pour l’intégration régionale avec l’accession d’ADO à la tête du pays de Félix Houphouët Boigny.
En effet, l’actuel locataire du palais de Cocody est bien placé pour savoir les vertus et bienfaits de l’union, pour un certain nombre de raisons.
D’abord, le cercle de ses partisans dans la conquête du pouvoir d’Etat dépasse largement les frontières de son pays pour s’étendre à presque tous les Etats de la zone. Une popularité outre- Lagune qui s’est traduite de la plus belle manière dans les suffrages des Ivoiriens vivant dans les pays voisins pendant le dernier scrutin présidentiel, avec une notable avance du patron de RDR sur l’ex- président sortant, Laurent Koudou Gbagbo, dans le décompte final des votes. Mais, la sympathie pour ADO dans la région ne se limite pas seulement aux simples citoyens. Ses amis dans le gotha des chefs d’Etat sont aussi nombreux et surtout de taille : Abdoulaye Wade, « Le Grand frère », Blaise Compaoré, « L’Ami et Frère », Jonathan Good Luck, pour ne citer que ceux-là.

Et quand un acteur politique arrive à conquérir le pouvoir, crédité d’un tel soutien à l’extérieur, il ne peut, logiquement, qu’œuvrer pour l’intégration des peuples.
Ensuite, l’itinéraire scolaire, universitaire et professionnel de Ouattara le prédestine à un président artisan de l’intégration, lui qui a passé une bonne partie de sa vie à l’extérieur. Il a fréquenté en ex- Haute Volta, devenue aujourd’hui Burkina Faso, y a obtenu son Bac avant de s’envoler pour la Pennsylvanie aux Etats-Unis pour des études universitaires grâce à une bourse américaine et un passeport voltaïque.

« J’ai exercé les fonctions de vice-gouverneur de la BCEAO pour la Haute- Volta pendant deux ans. (…) je l’ai fait à la suite d’un accord entre le président Houphouët et les autorités voltaïques », précisait encore à la presse l’ancien gouverneur de la BCEAO.

Quand l’on a connu un tel parcours et pareils privilèges en terre étrangère, l’on ne peut qu’être pour la convergence entre pays.
En cela, la déclaration d’ADO, au cours de sa récente visite au Burkina Faso, de travailler au renforcement des liens entre les Etats de la région, via la dynamisation de l’axe Ouaga – Yamoussoukro, relève de l’ordre normal des choses et mérite d’être considérée à sa juste valeur.

Certes, nous sommes en politique où la logique a parfois du mal à tenir durablement sa place dans un monde de plus en plus insaisissable.
Mais, d’ADO, en attendant de le voir véritablement à l’oeuvre, l’on peut dire qu’il constitue l’autre chance pour l’intégration ouest-africaine de repartir de bon pied. Le président Ouattara a en effet l’opportunité de redorer le blason de la Côte D’Ivoire, autrefois terre d’hospitalité qui accueillait les gens de tous horizons. Cette aubaine, ADO, s’il veut demeurer Houphouëtiste, ne devrait, pour rien au monde, la gâcher. Surtout en cette ère de mondialisation et de globalisation tous azimuts.

Grégoire B. BAZIE

Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 19 mai 2011 à 13:58 En réponse à : ADO : L’autre chance pour l’intégration ouest-africaine

    Bel article et très bonne analyse ! Félicitations à vous !

  • Le 19 mai 2011 à 20:57, par Effi K Henoch En réponse à : ADO : L’autre chance pour l’intégration ouest-africaine

    L’enthousiasme de cet article pourrait laisser croire à un partie prie.En effet la Côte d’Ivoire a toujours été une terre d’accueil pour tous les ressortissants des pays de la sous région. Le nombre et la proportion et l’intégration des étrangers dans ce pays atteste parfaitement que la politique d’intégration de la CEDAO n’a jamais été égalé dans aucun pays de cette union. Ce qui met à mal cette intégration c’est le fait que certains pays servent de base arrière ou de soutient à la déstabilisation de la Côte d’Ivoire et que les pays que cet article cite on servi de soutient à la France pour perturber la vie politique de ce pays.vous cités.Dans de telles conditions il faut pas être étonné que les relations séculaires se compliquent avec les hommes en place...
    La Côte d’Ivoire n’a pas attendu Mr Allassane Ouattara(A.O) pour être une terre d’accueil.Elle le restera parce que l’intégration à vraiment pris corp dans ce pays...Le cas d’Alassane Ouattara est un cas d’école faut étudier pour une véritable intégration...Si il ouvre des perspectives comme l’election d’Obama au États unis, il indique tous les pièges notamment l’action de la France et de ses actions transfrontalières dans la sous région... L’intégration sous régionale peut elle être imposée aux peuples concernées ? Même si l’intégration suppose le sacrefice d’une partie de son nationalisme peut on violer sans conséquences durables la souveraineté d’un état fusse til intégré, surtout quand il s’agit d’un pays qui l’a le plus fait dans la sous région ?
    A ;O es til le president des étranger ?
    il devrait d’abord être le président des ivoiriens comme Obama est d’abord celui des états unis sinon il faut craindre pour la suite parce qu’on est chef chez soi parce que les gens de chez soi vous reconnaissent comme tel et non parce qu’on a de puissants appuis extérieurs...A moins qu’on serve des intérêts autres que ceux de son pays...Dans ce cas il ne s’agit plus d’intégration mais d’occupation ou de (re)colonisation...Attention il y a les ivoiriens et ils ont leur mot à dire !...N’oubliez pas de penser à eux comme des gens qui ont toujours accueillis leurs frères comme nuls part ailleurs et qui font fasse à un tournant historique de leur pays...

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