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Autant le dire… : « Article 37, rien ne sera imposé au peuple »

Publié le mardi 17 mai 2011 à 01h06min

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Au cours d’une interview accordée à des confrères français, le ministre burkinabé des Affaires étrangères et de la Coopération régionale, Djibril Bassolet a dit en substance, en ce qui concerne l’article 37 de la Constitution burkinabé qui fait jaser tous les politiciens depuis quelque temps que « rien ne sera imposé au peuple et que le président Compaoré est en train de préparer une transition pacifique ». Quand on considère le ministère d’Etat, chargé des Relations avec le Parlement et des Réformes politiques et institutionnelles, en plus du Conseil consultatif mis en place pour se pencher sur ces réformes, on peut dire au risque de se tromper que l’attelage est prêt pour consolider les bases de la démocratie au Burkina Faso.

En effet, si l’article 37 n’est pas différent des autres articles et qu’il peut être révisé comme tous les autres articles de la Constitution, il faut tout de même admettre qu’il est d’une sensibilité telle qu’il focalise toutes les attentions. A entendre donc le ministre Bassolet, on peut également croire que du côté du pouvoir, on a bien pris la mesure de la situation en ces temps de revendications tous azimuts. Quand bien même pour l’instant le débat de cet article n’est pas encore sur la place publique. D’ailleurs, du côté du pouvoir on ne veut en entendre parler car le président et les autres acteurs travaillent pour ramener la paix et répondre aux préoccupations des Burkinabé.

Dans tous les cas, si rien ne sera imposé aux Burkinabé, il faudra leur permettre de choisir ce qu’ils veulent en toute sérénité. Si les choses devraient se passer ainsi, il reviendra au Conseil consultatif au sein duquel toutes ces questions seront discutées de prendre ses responsabilités et de trancher. En effet, ce n’est sans doute pas pour rien que ce Conseil est composé de 69 membres, représentant partis politiques, société civile, personnes ressources coutumières et religieuses. Tout cela sans doute dans le cadre de mener un débat le plus large possible. Seulement, ce qu’il faut comprendre, ce sont les positions souvent maximalistes et radicales de certaines composantes, tel que les partis politiques, qu’ils soient de la majorité présidentielle ou de l’opposition.

Fondamentalement, on peut croire à priori qu’il n’y a pas de Burkinabé qui n’aime pas son pays. Aussi tous les Burkinabé travaillent et travailleront dans ce sens. Et lorsqu’il s’agira de préserver l’intérêt supérieur de la nation, chacun mettra de côté ses propres ambitions. En réalité c’est véritablement de cela qu’il s’agit. Pour ceux qui sont contre la révision de l’article 37, sa non-révision pourrait permettre d’observer l’alternance à la tête de l’Etat. Autrement, Blaise Compaoré sera contraint de quitter le pouvoir en 2015. Mais est-ce pour autant que le système Compaoré, appuyé par le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) quittera le pouvoir ?

Ce qui est moins sûr. C’est pourtant de ce côté que certains caciques pensent que leur heure pourrait arriver. Autrement, tant au sein de la majorité que de l’opposition, il existe des non-révisionnistes de l’article 37. Et ils sont nombreux. Du côté des révisionnistes, que Blaise Compaoré quitte le pouvoir ou pas en 2015, l’article 37 n’étant pas au-dessus des autres articles peut bel et bien être révisé. Si des Burkinabé en font la proposition. Dans tous les cas, le débat n’est pas encore totalement ouvert. Mais il n’empêche de le poser. « Rien ne sera imposé aux Burkinabé », on espère qu’en temps opportun, l’occasion leur sera donnée de choisir eux-mêmes ce qu’ils veulent. L’essentiel serait de respecter le véritable choix du peuple.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 17 mai 2011 à 02:57, par philo En réponse à : Autant le dire… : « Article 37, rien ne sera imposé au peuple »

    Le monde evolue et les esprits sont à la base.Ne torpillon pas la constitution burkinabè.Les esprits ne sont plus prêt à l’accepter.

  • Le 17 mai 2011 à 03:17, par Daniel En réponse à : Autant le dire… : « Article 37, rien ne sera imposé au peuple »

    Au lieu de jouer à des jeux d’équilibristes,vous gagnerez à donner clairement votre propre position sur cet article, qui n’est pas le seul dans dans la constitution,mais qui demeure le point important qui divise tout le monde. Inutile de divertir les gens en parlant de son éventuelle modification après le départ de Blaise. Après Blaise, cet article sera "sacré" et "sanctuarisé" comme au Mali. Arrêtez cet esprit machiavélique,s’il vous plaît !

    • Le 17 mai 2011 à 21:16, par Hess En réponse à : Autant le dire… : « Article 37, rien ne sera imposé au peuple »

      Merci pour la synthèse. Je n’ai rien ccompris dans cet article.
      La limitation du mandat c’est cela le choix du peuple non seulement dans cette 4e république mais aussi dans les précédentes. Alors, je ne comprends pas ce tour d’horizon qui nous informe pas de grand-chose.

  • Le 17 mai 2011 à 06:51, par isak En réponse à : Autant le dire… : « Article 37, rien ne sera imposé au peuple »

    esperon que Blaise comprenne qu’il doive quitter pour la prosperité des burkinabè

  • Le 17 mai 2011 à 08:57, par kondire En réponse à : Autant le dire… : « Article 37, rien ne sera imposé au peuple »

    franchement, il faut éviter de tourner en rond autour de ce sujet.arretons de prendre le peuple pour jouet et donnons lui son respect.de grace evitons encore les crises et laissons cet article tranquile.ce sera plus sage pour Blaise.

  • Le 17 mai 2011 à 09:25, par Kôrô Yamyélé En réponse à : Autant le dire… : « Article 37, rien ne sera imposé au peuple »

    PETITE RÉFLEXION : Webmaster, pardon met mon post. Je n’insulte personne.

    - Excusez-moi chers amis internautes. J’ai désormais décidé d’être un peu plus sérieux dans mes interventions.

    Soyez patients SVP avec moi en me lisant jusqu’à la fin et en réfléchissant à mes propos. Moi Yamyélé je vais vous faire la chronologie de ce que nous burkinabè sommes devenus au fil des ans :

    Il m’a paru dans mon analyse que, jusqu’à nos jours, le régime des COMPAORÉ nous a dirigé dans une forme d’illusion partagée, parfaitement gérée et orchestrée par son ‘’Système’’, la Compaorose peut-être (Option cité : Diapagri W.).

    Cette Compaorose nous a piégé de tous les temps, en privilégiant les formes incitatives du contrôle social à travers des artifices comme les Tanties, les Tontons, la FEDAP-BC, les religieux-médiateurs-hypocrites de tous les temps, les coutumiers-Vendus-Achetés, etc., et les apôtres de la paix de tout acabit, dont certains y trouvent une forme d’emploi à plein temps et bien rémunéré.

    Cette alternative ou méthode de gestion des affaires, par rapport à la répression dont il avait l’habitude, a pris naissance après le sacrifice suprême de Norbert ZONGO. Elle s’est toujours consolidée depuis, a toujours su se réorganiser sans contestations majeures le plus souvent, ou suite à des contestations vite éteintes la plupart du temps.

    La preuve est qu’on fait encore aujourd’hui recourt à cette même pratique, suite à la contestation récente généralisée, pour calmer les nerfs à bout des citoyens, gonflés à bloc et arc-boutés contre les pratiques des dirigeants.

    En fait, depuis toujours, par ces subterfuges, ces ruses dignes d’indiens Sioux, la compaorose avec en tête le célèbre ‘’Nuage Rouge’’ nous a imposé insidieusement de suivre certaines voies, d’obéir, et de nous conformer.

    Parfois la ‘’confrérie’’ ou encore la ‘’société secrète’’ si vous voulez, c’est-à-dire ceux qui détiennent le pouvoir et qui sont dans l’alentour ‘’familial’’, sont plus subtils et demandent notre adhésion, allant jusqu’á nous faire obéir ‘’librement’’ aux règles qu’insidieusement ils ont édictées pour nous, en complicité avec certains leaders sociaux acquis et diaboliques (marabouts ? féticheurs ?, pasteurs-exorciseurs ? etc.).

    Et nous avions eu tellement l’habitude que l’on décide les règles à notre place avec le support mafieux du CDP et de l’AN parasite, que finalement la liberté nous heurtait, nous pesait, nous embarrassait, et qu’il nous était même difficile de définir nous-mêmes individuellement et collectivement les règles de notre propre jeu.

    Voilà comment la Compaorose et le CDP ont œuvré à nous dépersonnaliser depuis longtemps.

    Par ailleurs, dans les différents gouvernements de tous les temps, on change et on inter-change les dirigeants dans la sphère familiale et amicale comme des retraits temporaires et des retraitements occasionnels. Certains vont se reposer un moment, puis reviennent encore plus rafraîchis pendant qu’une vague repart pour se reposer à son tour. Voilà comment fonctionne et a toujours fonctionné jusque-là le ‘’Système’’ de la compaorose dans ses nominations au Gouvernement et aux postes de décision.

    Le Complexe ‘’d’habitus’’ développé par Pierre BOURDIEUX n’a-t-il pas tous son sens en nous burkinabè d’aujourd’hui, endormis, anesthésié par tout sorte de flatterie et de prières ?

    Nous sommes comme ce chien qui a servi d’expérimentation aux sociologues. Pour les besoins d’expérimentation, des sociologues ont enfermé un chien dans une cage en fer :

    - Au début, le chien était agressif, cherchait coûte que coûte à sortir en mordant les barres de fer.
    - Finalement, voyant que son effort est vain, le chien s’adoucit et resta tranquille,
    - Pour le provoquer à continuer sa hargne, les sociologues le provoquent en lui balançant quelques décharges électriques,
    - La hargne du chien continua de plus belle, et les sociologues continuent également la provocation,
    - Malgré tout, la cage reste fermée et impossible pour le chien de casser les barres de fer pour s’échapper,
    - Finalement, le chien ne réagit plus aux décharges électriques, donc aux provocations. Il reste immobile et subit tout. C’est le fait accompli,
    - Les sociologues, après plusieurs tentatives sans succès, ouvrent finalement la grille,
    - Le chien refuse de sortir et reste dedans malgré la porte ouverte.

    CONCLUSION : Le chien s’est habitué aux tortures auxquelles il est devenu insensible. Il les a donc intégré dans son lui, dans son système. Voila le complexe d’habitus développé par Pierre BOURDIEUX.

    - Voilà ce que nous burkinabè, sommes devenus petit-à-petit au fil du temps que le commun des passants dénomme par le ‘’Yelkayé’’ ou le ‘’fait accompli’’.

    Excusez-mois, je ne suis pas sociologue. Je suis simplement un agriculteur pratiquant et présent dans sa ferme. Mais les sociologues peuvent mieux affiner ceci plus que moi.

    Par Kôrô Yamyélé

    • Le 17 mai 2011 à 14:25, par Wendkouni En réponse à : Autant le dire… : « Article 37, rien ne sera imposé au peuple »

      Bravo Yamyélé pour cette contribution. Quand j’ai vu ton nom j’ai paniqué mais quand je t’ai lu j’ai apprécié. C’est à croire que ce n’est pas le même Yamyélé qui sans retenu sémait la térreur à travers des discours pestiférents.

      Bravo également aux modérateurs du fasonet car à lire le début de ta contribution ils avaient fait le nécéssaire pour notre quiétude.

      Bon retour à Yamyélé...

  • Le 17 mai 2011 à 12:04 En réponse à : Autant le dire… : « Article 37, rien ne sera imposé au peuple »

    Pour favoriser l’alternance et l’approfondissement de la démocratie, Blaise n’a qu’à se prononcer dès maintenant qu’il ne le modifiera pas et quittera le pouvoir en 2015. C’est à ce prix que la paix peut réellement revenir et se consolider dans ce pays pour une alternance des hommes au pouvoir.

  • Le 17 mai 2011 à 17:20, par Siida En réponse à : Autant le dire… : « Article 37, rien ne sera imposé au peuple »

    Madame la journaliste, de grâce, ne nous ramenez pas en arrière. Pourquoi vouloir tester même la possibilité de modification de l’article 37 ? Laissez le tranquille. Les autorités tout comme le peuple burkinabè ont pris de la hauteur par rapport à cette modification. L’autorité hésite ; le peuple n’entend pas se laisser divertir.

  • Le 17 mai 2011 à 17:40, par Lass bill En réponse à : Autant le dire… : « Article 37, rien ne sera imposé au peuple »

    Blaise ne dira rien de ce que vous attendez. Il calcule, il verra d’ici 2015 si la situation peut encore être gérée en sa faveur. La tempête de 2011 pourrait passer et si les rapports de force sont en sa faveur, il va vous surprendre : il modifie tout naturellement l’article 37, soit par l’Assemblée à majorité CDP ou par référendum (même si c’est 1000 000 de burkinabè qu’il mobilise à dire oui, il gagne).
    Mes chers frères de l’opposition, battez vous pour des réformes contraignantes et applicables avant les élections de 2012, revoyez la loi électorale pour minimiser la fraude, rendez obligatoire le vote (sous peine de sanction) et travaillez à devenir majoritaire à l’Assemblée et vous verrez que le CDP va reculer dans ses positions. Courage, peuple mouton du Burkina (moi y compris bien sûr).

    • Le 17 mai 2011 à 23:58, par Mohamed En réponse à : Autant le dire… : « Article 37, rien ne sera imposé au peuple »

      Bien vu mon frère je te tire mon chapeau. Il faut lire entre les ligne comme on a l’habitude de le dire."rien ne sera impose au peuple burkinabé " Ainsi dit un referendum pourait contribuer a la modification de l’article 37 sans probleme puisse que blaise a toujours gagner les les élections avec plus de 80 pour cent ce n’est un referendum qui va l’empêcher. Chers compatriotes restons vigilants sinon notre réveil sera douloureux.

  • Le 17 mai 2011 à 20:41, par sukoi su En réponse à : Autant le dire… : « Article 37, rien ne sera imposé au peuple »

    bravo a koro yamyele pr sa profonde et brillante analise mais faudrait que tu continue pour nous trouver des solutions a ce mal qu,il on mis en nous genre (inception)

  • Le 18 mai 2011 à 12:27, par Wendlamita En réponse à : Autant le dire… : « Article 37, rien ne sera imposé au peuple »

    Oui, c’est vrai, rien ne sera imposé au peuple. Mais de quel peuple s’agit-il ? Pas le peuple burkinabé à ma connaissance. Un peuple qui ne s’intéresse pas à la politique et où chacun a peur. Oui peur, peur de manifester son mécontentement, peur du sacrifice ultime. Nous sommes tous au Faso et je parie avec qui veut que Blaise Compaoré restera au pouvoir après 2015 qu’il y’ait ou pas modification de l’article 37. J’ai l’impression que les uns et les autres sous-estime le courage et la ténacité de ce Monsieur. Nous méritons notre président car nous sommes tous trouillards. Chaque peuple mérite ses dirigeants. En attendant une solution divine, Peuple burkinabé restez dans la peur et souffrez encore, oui souffrez !

  • Le 20 mai 2011 à 13:42, par Tomahawk En réponse à : Autant le dire… : « Article 37, rien ne sera imposé au peuple »

    Je ne perçois pas pour ma part le problème que pose l’article 37 en son état actuel.Pourquoi vouloir le réviser ? Il ne pose aucun problème pour aucun burkinabè exceptés BC et ses affidés ;nous ne devons point "phantasmer" autour d’un problème qui ne nous regarde pas, nous le vrai peuple.Plus rien ne sera comme avant !Laissez les courir,nous attendons de voir par quelles manipulations ils passeront pour ce faire.Le vrai Burkina ’fara da sè’ avec ou sans eux.

  • Le 3 août 2011 à 21:35, par togsida En réponse à : Autant le dire… : « Article 37, rien ne sera imposé au peuple »

    peuple non mouton du Burkina Faso ,mobilisons nous contre une eventuelle modification de l’article 37. battons nous jusqu’à notre dernière energie. Tous ensemble, à nos marques.

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