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FONCTIONNEMENT DES MINISTERES : Eviter les flottements post-remaniements

Publié le mardi 17 mai 2011 à 01h05min

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A quelle sauce serons-nous mangés ? C’est la question que se posent certainement jusqu’à présent de nombreux cadres, hauts responsables ou simples commis, à la suite du remaniement intervenu le 20 avril dernier après l’arrivée de Luc Adolphe Tiao à la tête du gouvernement. Car, si la majorité des ministères n’ont pas vu leur configuration chamboulée, certains, et pas des moindres, sont remodelés avec même la fusion de plusieurs départements ministériels. Ainsi en est-il des Transports, des Postes et de l’Economie numérique, de la Fonction publique, du Travail et de la Sécurité sociale, de la Justice et de la Promotion des droits humains.

Dans ce contexte de crise que connaît le Burkina, les citoyens ont certainement bien accueilli la réduction des postes ministériels, réduction qui devrait permettre à l’Etat de faire des économies. Soit. Mais, si l’on n’y prend garde, les effets collatéraux de ces bouleversements risquent de grever sérieusement l’efficacité des ministères. En effet, à l’heure actuelle, de nombreux agents sont perdus et ne savent plus à quelle direction se vouer. Il y a subséquemment la question des infrastructures qui mérite que des décisions soient prises rapidement, faute de quoi, on assistera à des spectacles de fonctionnaires "SDF".

Ce n’est pas l’image que l’administration burkinabè veut donner à la suite de ce remaniement. Elle veut que les dossiers avancent rapidement surtout en ces temps de crise où l’Etat est sollicité. Pour réussir le challenge avec ces ministères fusionnés, il faut certainement mettre rapidement fin aux doublons qui persistent, ce qui diminuera à coup sûr les charges. Ainsi, la question de secrétaires généraux (SG) et des directeurs administratifs et financiers (DAF) semble une priorité dans ce sens. Certainement que les ministres y travaillent, et ils donnent même l’impression de se débattre tout seuls pour gérer leur monde, nouveaux comme anciens collaborateurs.

Malheureusement, il semble bien que dans cette recomposition, les plus chanceux sont ceux qui ont les bras longs ou sont des camarades politiques des ministres. Certainement que tout le monde ne sera pas logé à la même enseigne. Mais, il faut que toutes les compétences soient utilisées à bon escient pour la qualité du service dans l’administration publique. Un autre phénomène qui s’observe dans l’administration, c’est l’impression que de nombreuses personnalités veulent reconstruire le monde quand ils arrivent aux affaires. Or, il n’y a rien de nouveau à reconstruire. Chacun est appelé à un moment donné à apporter sa pierre à la construction du Burkina mais certainement pas pour reprendre l’édifice à zéro.

On le voit donc : le dernier remaniement a ses difficultés que les ministres doivent tenter de minimiser pour la bonne marche de l’administration. Dans ce sens, pourquoi ne pas créer une structure permanente basée au Premier ministère par exemple, et qui serait chargée de gérer ce genre de situation ? Cela aura pour avantage de formaliser les choses et de prévenir les flottements parce que ce n’est certainement pas la dernière fois qu’un remaniement survient au Burkina.

SIDZABDA

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 17 mai 2011 à 10:56, par yaa mâam En réponse à : FONCTIONNEMENT DES MINISTERES : Eviter les flottements post-remaniements

    Ce que vous dites de la situation flottement dans les ministères reconfigurés avec l’arrivée de TIAO est réel.Certains ministères ont été 2 fois touchés ( au dernier gouvernement de Tertius et en plus à celui de TIAO). Et cela a eu plusieurs conséquences :
    - un gel du budget de certains départements aux fins de réaffecter les ressources en fonction de la nouvelle reconfiguration, ce qui signifie pratiquement gel des activés du ministère ;
    - Des situations d’intérim qui vont au-delà des délais réglementaires et qui peuvent remettre en cause les actes posés par ces intérimaires ;
    - des agents et cadres laissés sur le carreau parce que leur ministère a disparu et personne ne leur dit rien ;
    Et si on veut être logique, cette situation est partie pour durer des semaines encore :
    - le décret portant attribution des membres du gouvernement de TIAO n’est pas disponible.Sur quelle base les ministères reconfigurés peuvent-ils soumettre un nouvel organigramme ?
    Sans organigramme sur quoi peut-on se fonder pour nommer un directeur ?
    Que Dieu sauve le FASO.

  • Le 17 mai 2011 à 11:28, par citoyen En réponse à : FONCTIONNEMENT DES MINISTERES : Eviter les flottements post-remaniements

    C’est la betise actuellement dans les ministères fusionnés car tout est arrêté comme dépense et activtés( instruction des ministres). A ce rythme c’est la décadence des administrations qui est programmée !

    Nos ministres ont un problème de management et de pilotage. comment comprendre que jusqu’aujourd’hui des doublons existent alors qu’ils doivent choisir leur collaborateurs ? SG,DAF,etc. Tout ça ce sont des coups bas qui se préparent.

    Dans ce flottement, des biens publics mobiliers ont commencé à disparaître et ça c’est l’Etat qui perd.

    Que le PM donne un délai à ces ministres pour nommer les SG,DRH !

  • Le 17 mai 2011 à 17:36 En réponse à : FONCTIONNEMENT DES MINISTERES : Eviter les flottements post-remaniements

    le PM DEVRAIT DEMANDER DE CHANGER LES SG, DAF et les différents conseillers surtout pour les nouveaux sinon ils vont répéter les même erreurs car franchement dans certains ministères c’était pas ça. Et le ministre des Affaires étrangères doit voir aussi le cas des ambassadeurs budgétivores etles agents qu’on y affecte.

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