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ADO à Ouaga : Il nous revient en président

Publié le mardi 17 mai 2011 à 01h07min

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Visite de gratitude, telle pourrait être résumée celle effectuée par le n°1 ivoirien au Burkina Faso, hier 16 mai 2011. Alassane Dramane Ouattara est venu à Ouagadougou remercier Blaise pour "sa contribution à l’aboutissement du processus électoral". Et professer le dégel de l’axe Ouaga-Abidjan, qui avait connu un coup de froid dans l’intermède postélectoral.

Lorsque le 30 juillet 1999, l’auteur de ces lignes demandait à ADO, de passage à Ouaga si, à la tête du RDR, à laquelle il allait être adoubé 3 jours plus tard, il pensait avoir des chances un jour de diriger la Côte d’Ivoire, "le pestiféré" d’alors avait souri et répondu : "On verra ; pour le moment, les militants ont besoin de moi" !

Douze ans plus tard et après moults événements tragiques et une crise postélectorale, ADO a bien été élu président de la Côte d’Ivoire. Mais comme nous l’écrivions dans notre édition d’hier (cf : Commentons l’événement), ADO doit son accession à la magistrature suprême à plusieurs partenaires parmi lesquels le chef de l’Etat burkinabè Blaise Compaoré. D’où cette longue reconnaissance rendue hier, par l’Ivoirien au président du Faso au Salon d’honneur de l’aéroport de Ouagadougou.

Morceaux choisis : "Je suis à Ouaga pour voir mon frère et ami, le président Blaise Compaoré, le saluer pour ce qu’il a fait pour nous, les Ivoiriens... Je voudrais vous remercier, président Blaise Compaoré non seulement pour votre contribution, mais surtout pour votre très grande patience... Je suis bien placé avec le président Henri Konan Bédié et le Premier ministre Guillaume Soro pour savoir que ce n’était pas une tâche facile, vous avez discrètement, mais fermement œuvré à ce que nous parvenions à des élections démocratiques et transparentes en Côte d’Ivoire... je pense très sincèrement que nous vous devons l’aboutissement de ce processus électoral".

Le docteur ADO est donc venu chez lui, en terre burkinabè, remercier le docteur ès crises pour son œuvre de facilitateur. C’est en président de la République qu’il revient au Faso, et il en donnera la mesure en réaffirmant la continuité de l’Etat sur le plan de la coopération, et le début de ses grands chantiers dont deux lui tiennent particulièrement à cœur : la réconciliation et la reconstruction du pays.

Ainsi, on est mémoratif du Traité d’amitié et de coopération signé en juillet 2008 entre Blaise et Gbagbo. Selon ADO, ce traité sera renforcé car les "liens entre les deux pays sont indissolubles, permanents et historiques". Pour le président Ivoirien, la fin de la crise postélectorale ferme également la parenthèse des malentendus, et c’est pourquoi "chaque Ivoirien est chez lui au Burkina Faso" et vice versa, car la "Côte d’Ivoire est une terre d’hospitalité".

Homme d’Etat, il sait aussi que la plaie est encore béante suite aux violences postélectorales, et il faut une véritable catharsis pour la cautériser d’abord, et la cicatriser ensuite. D’où cette idée d’une commission : Dialogue, Vérité et Réconciliation.

En effet, la réussite de ce quinquennat est forcément dépendante de cette paix des cœurs. Les tués et les violés de Duekoué, de Yopougon, d’Abidjan et de toutes les zones touchées par la guerre exigent cette réparation. Le vouloir-vivre ensemble doit revenir dans ce pays jadis de cocagne où coulait le lait et le miel pour nos "Paweto".

Naturellement aussi, les événements survenus au Burkina ces derniers mois ont été évoqués par les deux chefs d’Etat, et ADO a apporté son soutien à Blaise pour toutes ces épreuves et souhaité que le dialogue parvienne à la résolution des problèmes.

Le candidat ADO avait un programme de campagne, le président ADO, au regard de la nouvelle donne, doit l’adapter à la réalité du terrain. Déjà, et il s’en est encore ouvert au collègue burkinabè, il pense aux prochaines législatives, dernier arrêt, ou plutôt destination de la nouvelle Côte d’Ivoire, celle post-Houphouët.

"Nous avons beaucoup de chances d’avoir le président Compaoré à nos côtés", lâchera d’ailleurs le premier des Ivoiriens. Comme pour dire que la crise postélectorale est passée, mais ces prochaines échéances électorales sont encore un défi pour cette Côte d’Ivoire naissante.

Un scrutin qui requerra les conseils du facilitateur. D’ailleurs, son représentant spécial, Boureima Badini, est retourné au bord de la lagune Ebrié depuis quelques semaines pour suivre le service après vente (SAV).

Des législatives qui, selon ADO, doivent compléter l’armature institutionnelle de son pays, et qui a fait dire à l’illustre visiteur après Obama que "nous avons besoin d’institutions fortes, pas d’hommes forts". Un communiqué final a mis fin à cette visite présidentielle.

Z. Dieudonné Zoungrana

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 17 mai 2011 à 01:57, par Salfo Diallo En réponse à : ADO à Ouaga : Il nous revient en président

    Voyez-vous les amis !

    je pense que concernant ADO et le Burkina Faso, nous (les burkinabés) devrions rester humbles, modestes et compatissant à ce qui est arrivé au peuple ivoirien !

    En tant qu’Africain et en tant que Burkinabé, je déplore qu’il y ait eu des milliers d’africains morts pour que ADO puisse être président !

    Salfo Diallo

    • Le 17 mai 2011 à 23:15 En réponse à : ADO à Ouaga : Il nous revient en président

      En quoi ADo aura- t- il ete responsable de ces milliers de morts ? Fallait- il qu’ il accepte de se laisser voler sa victoire ? Je ne comprends pas vos accusations voilees. Il faut t’ en p[rendre plutot au mauvais perdants qui n’ avaient aucun projet de societe mais qui etaient riches a racontage d’ histoires. La CI merite vraiment un homme d’ etat de cette stature, pas de petits aventuriers raconteurs de blague quand meme la situation demande d’ etre serieux.

      • Le 18 mai 2011 à 20:34, par LE LION DE BOULKWINDE En réponse à : ADO à Ouaga : Il nous revient en président

        Juste une question : Que penses-tu "des institutions fortes" dont parle ADO et au nombre desquelles LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL pour la même élection a investi 2 présidents. DIEU TE REGARDE PENDANT QUE TU ME REPONDRAS.

  • Le 17 mai 2011 à 03:15, par Veridique En réponse à : ADO à Ouaga : Il nous revient en président

    Bravo a son excellence Mr Ouattara , pour le dur combat qu’il a mené en Cote d’Ivoire .
    On espère que maintenant , la stabilité pourra revenir , car cette guerre a fait trop de mal aux Ivoiriens et aux burkinabès

  • Le 17 mai 2011 à 09:38, par daniel En réponse à : ADO à Ouaga : Il nous revient en président

    Je n’ai fait que lire le titre : "il nous revient en président". Si vous vouliez en rajouter sur la polémique sur la question de sa nationalité, vous ne pouviez pas faire mieux.
    Merci

    • Le 17 mai 2011 à 16:19, par polosko En réponse à : ADO à Ouaga : Il nous revient en président

      bonjour monsieur les journaliste, je suis ivoirien et j’aime le président Ouattara. je vous demande pardon le problème de nationalité est très sensible en Côte d’Ivoire ne donnez pas raison aux autres qui doutent de la nationalité de notre leader. Réfléchissez bien avant de donner les titres. ok merci à Blaise Compaoré.

  • Le 17 mai 2011 à 12:39, par man En réponse à : ADO à Ouaga : Il nous revient en président

    Le titre est mal choisi......

  • Le 17 mai 2011 à 14:02, par SIDBALA En réponse à : ADO à Ouaga : Il nous revient en président

    Mon problème, c’est le retour de l’ascenseur que nous attendons de ADO : qu’il oeuvre à faire baisser les prix des denrées courantes dans notre Burkina Faso comme par le passé ; Il en a les moyens principalement en agissant sur notre transit portuaire en RCI et le transport SITARAIL

    • Le 17 mai 2011 à 16:54 En réponse à : ADO à Ouaga : Il nous revient en président

      Tout à fait d’accord. Il est urgent de remédier à la baisse des prix de premières nécessités. Déjà en rétablissant la sitarail et aussi en baissant les taxes de nos transits.
      N’oublions pas qu’il est le président de la RCI, même s’il y a eu des morts pour ça. Il doit d’abord arranger chez lui avant de regarder chez les autres. Pas comme l’ont fait certains.

  • Le 17 mai 2011 à 18:22, par El ninyo En réponse à : ADO à Ouaga : Il nous revient en président

    Vraiment le titre laisse à désirer !
    Il faut savoir aussi que tous les burkinabè ne sont pas forcement pro Ouattara !

  • Le 23 novembre 2012 à 10:25, par Veridique En réponse à : ADO à Ouaga : Il nous revient en président

    Bien fait ADO

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