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Autant le dire… : Ce n’est pas du tout un exemple, ce Paul

Publié le mercredi 11 mai 2011 à 04h00min

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La page est assez très grande pour être tournée aussi facilement. En l’espace de six mois, le président du Conseil constitutionnel de Côte d’Ivoire, Paul Yao N’Dry a reçu à lui seul le serment de deux chefs d’Etat dans son pays. Tous deux candidats à la même élection présidentielle de novembre 2010. Deux candidats, Laurent Gbagbo et Alassane Dramane Ouattara qui sont plus que des adversaires politiques. Sans vergogne, celui qui continue de jouir des prérogatives de président du Conseil constitutionnel de Côte d’Ivoire, a osé se présenter devant Alassane Ouattara pour recevoir son serment. Alors que le 2 décembre 2010, c’est le même Paul Yao qui recevait le serment de Laurent Gbagbo après avoir injustement annulé les résultats de plus d’une dizaine de régions en Côte d’Ivoire. Juste pour faire gagner son ami Laurent.

En son temps, comme tous ceux qui étaient proches de Laurent Gbagbo, il argumentait qu’aucune loi ne pouvait être au-dessus des lois de la Côte d’Ivoire. Ainsi, toutes les vérifications et conclusions faites par des experts électoraux ne regardaient que ces derniers. Finalement, ce sont les mêmes conclusions du comité des experts de l’Union africaine qu’il pourfendait qui lui ont servi de base pour déclarer l’élection d’Alassane Ouattara. Si le ridicule tuait, ce monsieur mourait. Car, il n’est pas du tout un exemple en matière de droit, encore moins constitutionnel.

Cette attitude, aussi ridicule qu’irresponsable du premier personnage chargé de la constitutionnalité des lois en Côte d’Ivoire est digne d’une autre époque. Elle vient discréditer tout le processus électoral entamé depuis des années en Côte d’Ivoire et qui devrait être couronné par l’organisation d’un scrutin présidentiel portant à la tête de l’Etat de Côte d’Ivoire un président proprement élu, de manière légale et légitime. A l’image du pays, comme l’avaient voulu ses pères fondateurs. En se comportant aussi indignement, Paul Yao N’Dry a porté un coup dur à la démocratie ivoirienne qui aura du mal à se départir de cette image. Car, tout comme la forfaiture de Laurent Gbagbo occasionnée par lui Paul, le serment d’Alassane Ouattara et son investiture qui va suivre le 21 mai prochain portent les traces indélébiles de cette mascarade postélectorale.

En même temps que son comportement ternit l’élection d’Alassane Ouattara et porte un coup dur à la démocratie ivoirienne, il constitue un précédent qui risque de discréditer toute élection présidentielle en Afrique. Car en effet, il sera désormais assez difficile d’expliquer à un électeur dont le candidat conteste le résultat d’une élection que c’est le Conseil constitutionnel, juridiction chargée de valider les résultats finaux de l’élection qui a le dernier mot. De même, Paul Yao N’Dry discrédite la justice d’une manière générale. Tous ceux qui qualifiaient la justice d’institution à la solde du politique auront désormais raison. Par la boulimie et l’incrédulité d’un homme qui voulait tout simplement se servir injustement du droit pour offrir le pouvoir à son ami.

C’est pourquoi, il ne serait pas mauvais qu’après son investiture qui sera le dernier acte constitutionnel de ce « monsieur qui était habité par le diable » Alassane Ouattara s’en sépare carrément et de bon. Ce n’est pas une chasse aux sorcières. Car Paul Yao N’Dry constitue désormais un danger permanent non seulement pour les institutions républicaines, mais également pour son pouvoir et la Côte d’Ivoire entière. C’est lui-même qui en a donné les preuves. Et il faut s’en tirer les conclusions.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 12 mai 2011 à 11:56, par Zeneb En réponse à : Autant le dire… : Ce n’est pas du tout un exemple, ce Paul

    Tout à fait d’accord avec l’article, ce magistrat est tout à fait indigne de son titre et de sa fonction.

    Non seulement il doit être remplacé le plus vite possible à la tête du conseil constitutionnel mais il doit être inculpé et jugé par ses pairs, qui devraient logiguement le radier définitivement de l’ordre des magistrats.

    Il est en outre complice, par sa forfaiture, de centaines de crimes commis en période post électorale et il doit être jugé pour cela aussi.

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