Article 37 : Djibril Bassolet a-t-il été recadré ?
Décidément, il y en a que pour Djibril Bassolet ces derniers temps, un Djibril qui est régulièrement l’invité de la P.I. comme on dit dans le jargon médiatique, entendez la presse internationale. Traditionnellement, les gouvernants se doivent de communiquer, surtout si c’est un communicateur qui est à leur tête, de surcroît dans un pays “crisé”. Le ministre des Affaires étrangères, après France 24, s’est prêté, le 10 mai dernier, aux questions de Christophe Bouabouvier de RFI. Djibril joue son rôle à fond, car il est chargé de porter la bonne et la mauvaise nouvelle sur le Faso.
Et si nous revenons sur cette sortie, c’est qu’on y décèle, notamment sur la question de l’alternance, un grand fléchissement ou, si l’on préfère, une nuance de taille dans ses propos, comparés à ceux qu’il avait tenus sur France 24. Il a sur RFI, ressassé l’invite du pouvoir à des concertations sur les réformes, mais certains passages de la chute de l’interview sont révélateurs du sort réservé au sujet à débat sans fin (SDF) qu’est l’article 37.
Jugez-en vous même : “Est-ce qu’il faut modifier la constitution ou pas ?”, demande le journaliste de la Radio mondiale.
“Moi, je pense que le président Compaoré n’a pas pour ambition de s’éterniser au pouvoir, il a pour ambition de préparer une alternance paisible”. Tout journaliste sait qu’une bonne interview est tributaire de questions pertinentes. Christophe Bouabouvier se fait donc plus incisif en demandant à Djibril si Blaise ne va pas tripatouiller la loi fondamentale. “Peut-être qu’il faudra lui poser la question...”, réplique le chef de la diplomatie burkinabè. Et notre confrère d’ajouter une louche en faisant allusion au CDP, qui avait annoncé une éventuelle pantalonnade et qui parle à présent d’un débat ouvert. Qu’en pense Djibril ?
On se serait attendu à ce qu’il botte en touche et renvoie la question aux hiérarques du parti majoritaire. Que nenni. Au contraire, il a répondu de façon franche : “Nous sommes dans un environnement international. Nous avons connu aussi à l’interne des préoccupations. Je ne vous dis pas mon avis sur la nécessité de modifier ou pas l’article 37. Je vous dis simplement que l’environnement aujourd’hui ne se prête pas à un pareil exercice qui pourrait effectivement être source de déstabilisation”. Et le meilleur reste pour la fin : “Ça veut dire que cela mettrait le feu aux poudres ?” le relance impertinemment Bouabouvier. “Ça oui, c’est votre formule à vous”.
Dans le fond donc, Djibril est d’accord avec notre confrère, même si lui, il n’utilise pas les mêmes vocables. Habituellement sur un sujet aussi sensible que l’article 37, les gens marchent sur des œufs, alors que le chef de la diplomatie en a une lecture aussi lucide, celle-là même que nous n’avons cessé de seriner à longueur d’éditoriaux. On ne peut que s’en réjouir.
Mais, est-ce que le ministre des Affaires étrangères a parlé de son propre chef ou n’a-t-il été que la voix de son maître, le grand sachem de Kosyam ? A -t-il été recadré dans l’entre-deux entretiens ? La diplomatie étant affaire de circonlocutions et de litotes, un écart langagier doit toujours être rattrapé et peut-être qu’il a été de bon ton que Djibril clarifie la pensée de son patron.
La certitude est qu’entre Blaise et Djibril, existe un long compagnonnage dans la politique, et même ailleurs comme la Franc-Maçonnerie, puisque l’histoire veut d’ailleurs que ce soit le second qui ait fait coopter le premier dans la confrérie de l’équerre et du compas.
Recadrage ou voix du maître, c’est ce genre de clarté qu’on aimerait entendre, car l’un des bénéfices du printemps arabe et, en ce qui concerne le Burkina Faso, de la mutinerie aiguë, est cette soif inextinguible de vérité qui anime les citoyens. Savoir ou les dirigeants le mènent, voilà la préoccupation essentielle de tout peuple.
Par Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana
L’Observateur Paalga
Vos commentaires
1. Le 11 mai 2011 à 05:48, par Sonreee En réponse à : Article 37 : Djibril Bassolet a-t-il été recadré ?
Je voudrais tout simplement saluer la hauteur d’esprit et l’esprit de suite du Sir Bassolet, qui somme toute a fait une saine lecture de la réalité socio-politique au plan national et international. Au délà de cette sortie courageuse et emprunte de lucidité, c,est l’avenir du Burkina Faso qui est en jeu et il ne saurait être pris en otage par quelque clan que ce soit. Nul Burkinabé n’est supérieur ou n’a plus de droits qu’Un autre. Le dirigeant actuel devant se considérer heureux et privilégié d’être resté 24 ans aux commandes de ce pays, j’en ai presque honte. Moi je vous écris d’un pays de l’Amérique du nord oû le chef de l’executif vient de voir renouveller son mandat pour la troisiême fois en 4ans et c’est ici un évènement que ce chef ait cette longétivité. C’est ainsi que fonctionne les pays qui ont un minimum de culture civique et institutionnel. Quand je jette un regard vers les tropiques tout ce qui se passe m’inspire que de mauvais sentiements. Mais la fatalité n’est pas une fatalité, en Tunisie personne ne pensait qu’on aurait pu, et ils l’ont fait. Seul la volonté exprimée et dynamique d’un peuple peut donner une impulsion au cours de son Histoire. Tachons a ce que les futures générations n’aient que mepris et irrespect pour nous autres acteurs passifs et résignés.
À l’endroit du sage de l’Afrique de l’Ouest qu’il sache que sa longévité loin d’être une bravoure sera à coup sur un marqueur terne d’un personnage qui a su forcer le destin mais pour servir une cause sans grandeur ni dignité. Mais on dit toujours qu’il n’est jamais tard. Desoler pour les eventuelles fautes, je ne peux pas me relire.
2. Le 11 mai 2011 à 06:48, par isak En réponse à : Article 37 : Djibril Bassolet a-t-il été recadré ?
blaise compaore nous voulons la paix 25ans c’est trop moi j’ai 23ans c’est toi seul je connais comme presi depuis ma naissance c’est honteux pour 1pays qui se dit democrate ?
3. Le 11 mai 2011 à 08:49, par Sidzabda En réponse à : Article 37 : Djibril Bassolet a-t-il été recadré ?
Il est clair pour moi que l’alternance est une nécessité pour la stabilité sociale. Le peuple maintiendra la pression afin que l’alternance se fasse pour le salut du peuple burkinabé et de son premier chef Blaise Compaoré que je respecte. Ce dernier étant toujours en possession de toutes ses facultés et conservant dans son coeur un brin d’amour pour son peuple, saura partir avec les honneurs des hommes dignes. L’avenir nous le dira certes, mais aidons dans le présent Compaoré à une sortie honorable par la vigilance dans un combat patriotique qui préserve la paix sociale.
Sidzabda
4. Le 11 mai 2011 à 08:58 En réponse à : Article 37 : Djibril Bassolet a-t-il été recadré ?
Où se trouve le ’très honorable" député Mahama Sawadogo pour venir au secours du ministre des affs ?
5. Le 11 mai 2011 à 10:12, par Bill En réponse à : Article 37 : Djibril Bassolet a-t-il été recadré ?
Que ce soit par la canal de l’AN ou celui du referendum, cet article ne doit pas être revu. L’avertissement sans frais me parait assez clair...
6. Le 11 mai 2011 à 11:26, par Marie En réponse à : Article 37 : Djibril Bassolet a-t-il été recadré ?
J’ai écouté l’interview de Djibrill Bassolet sur RFI et j’avoue que j’ai apprécié positivement sa franchise et la clarté avec laquelle il a répondu aux questions. Je pense que si cinq ministres de cette trampe étaient aux côtés de Blaise COMPAORE tout irait bien et mieux au Burkina. Bravo Monsieur le Ministre !
7. Le 11 mai 2011 à 11:36, par Olivier En réponse à : Article 37 : Djibril Bassolet a-t-il été recadré ?
merci pour votre analyse et surtout cette info parce que tout le monde ne l’a pas entendu sur RFI sinon les propos sur france 24 n’étaient pas si rassurantes. Esperons bien qu’il soit le messager de la dernière minute rappelé pour cela car le peuple attend l’aternance.
Nous avons toujours apprécie son oeuvre (...)mais FAUT PAS QU’IL OUBLIE PAS LES PAUVRES DIPLOMATES DU BURKINA(affaires etrangère) DONT IL EST LE PREMIER RESPONSABLE encore.
8. Le 11 mai 2011 à 11:37, par Le Burkina terre des hommes intégres non un vain mot En réponse à : Article 37 : Djibril Bassolet a-t-il été recadré ?
Le peuple burkinabé est à la croisée de chemenin démocratique avec sa classe dirigeante et opposition politique présente. Le salut de ce peuple est que tout responsable politique de toute obédience doit avoir en tête que le renforcement de la défence l’intérêt suprême de la nation qui ne peut être sauvegardé que dans un environnement de transparence, de justice, de diligence et de vérité gages de la tolérance et de pardon inspirés de Dieu.
9. Le 11 mai 2011 à 11:41, par Le Burkina terre des hommes intégres non un vain mot En réponse à : Article 37 : Djibril Bassolet a-t-il été recadré ?
Le peuple burkinabé est à la croisée de chemenin démocratique avec sa classe dirigeante et opposition politique présente. Le salut de ce peuple est que tout responsable politique de toute obédience doit avoir en tête que le renforcement de la défence de l’intérêt suprême de la nation.
Cet renforcement ne peut être sauvegardé que dans un environnement de transparence, de justice, de diligence et de vérité gages de la tolérance et de pardon inspirés de Dieu.
10. Le 11 mai 2011 à 12:26 En réponse à : Article 37 : Djibril Bassolet a-t-il été recadré ?
qu’est ce que cette histoire de franc maconnerie vient faire ici nous veut des solutions c’est tout leurs histoires ca les regarde
11. Le 11 mai 2011 à 13:14, par bokoum En réponse à : Article 37 : Djibril Bassolet a-t-il été recadré ?
Bravo Djibril tout BURKINABE est fière deta déclaration car tu as fait preuve d’un honteur d’esprit et d’uns sincérité pour le dernier qualificatif question de culture certainement
mais c’est aussi çà le burki
nabé selon THom San
12. Le 11 mai 2011 à 14:28, par farm En réponse à : Article 37 : Djibril Bassolet a-t-il été recadré ?
Son Excellence Monsieur Djibrill Bassolé est plus que bon. no comment
13. Le 11 mai 2011 à 14:30, par Paligwende En réponse à : Article 37 : Djibril Bassolet a-t-il été recadré ?
Les Burkinabés ont soif de vérité et de sincérité. Ou sont les Mahama Swadogo, Ou est le président de l’A.N qui arguait en toute assurance et certitude sur la nécessité de modification de l’art.37 pour mieux correspondre aux réalités sociales et politique du Burkina. Même que pour certains les traditions et notre culture justifiaient à un moment que Blaise rebelote en 2015. Sans oublier que tous ceux qui ne veulent pas que Blaise respecte la constitution et lui torde le cou, c’est juste parce qu’ils seront rattrapés par la mal gouvernance et l’impunité. Oui, ils sont nombreux dans le système actuel qui profitent de l’ombre de Blaise pour circuler impunément.
L’artt-37 ne sera pas toucher. Djibril l’a bien dit, à moins de vouloir mettre l’huile sur le feu !!!
14. Le 11 mai 2011 à 15:52, par Achille En réponse à : Article 37 : Djibril Bassolet a-t-il été recadré ?
Mais restons vigilent et mobilisé jusqu’à des présidentielles anticipées.
Le plus beau et grand cadeau que Blaise puisse faire au Burkina Faso, c’est d’organiser des élections présidentielles anticipées.
C’est d’ailleurs aussi une bonne porte de sortie pour lui.
15. Le 12 mai 2011 à 00:33 En réponse à : Article 37 : Djibril Bassolet a-t-il été recadré ?
Je voudrais attirer l’attention du peuple burkinabè qui n’est pas formé en stratégie politique et militaire, tout cour en stratégie. Faite très attention à vos appréciations. Les déclarations du M des Aff ne visent uniquement qu’à éviter d’envenimer ou de précipiter un départ accéléré et brutal de Blaise. Pensez vous qu’il avait un autre choix que de répondre aux différentes questions comme il l’a fait ? c’est simple à comprendre. Pour moi, Toute déclaration du pouvoir actuellement n’est que stratégie de survie d’abord, puis de dégagement et enfin de trompérie visant ni plus ni moins à jouer à des prolongations au perchoir pour Blaise.
L’avenir nous dira si j’ai tord ou si j’ai raison. Je suis sûr d’une chose. C’est la phrase de Tom Sank : là où s’abat le découragement, s’élève la victoire des persévérants.