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Le Burkina Faso après les récentes secousses socio-politiques : Analyse et thérapies.

Publié le vendredi 6 mai 2011 à 00h48min

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Dans une longue contribution que nous avons reçue, l’auteur, Paul Kéré, avocat au barreau de Nancy et bien connu des « Fasonautes » revient sur les récents évènements qui ont secoué notre pays ces dernières semaines et analyse les défis auxquels le gouvernement doit faire face

Depuis le 24 février 2011 de graves incidents viennent entacher le processus démocratique au Burkina Faso et ont ainsi provoqué la dissolution du gouvernement et la nomination de l’ancien ambassadeur du Burkina en France, Luc Adolphe TIAO comme premier ministre.

De la mutinerie des militaires de notre armée nationale, en ce compris les protestations des soldats du Régiment de Sécurité Présidentielle pour non-paiement d’indemnités diverses, suivies des marches de protestation de certains commerçants victimes, en passant par les manifestations (souvent émaillées d’incendies domiciliaires) de nombreux élèves et étudiants en réaction à la mort de Justin ZONGO, force sera de constater que, finalement, la paix, était et sera toujours un trésor, bien plus fragile qu’on ne pouvait le croire. Si le crépitement des armes ou les manifestations de civils sont devenus, en l’espèce de quelques temps, un mode usuel de revendication, c’est qu’à l’évidence, la communication entre la hiérarchie intermédiaire et la haute hiérarchie n’a pas fonctionné de manière efficiente. De ce point de vue, il n’est pas surprenant que le président Blaise COMPAORE ait fait confiance à un fin « communicateur » en la personne de Luc Adolphe TIAO.

Conscient de la gravité de ces manquements récurrents dans la communication, le président du Faso, a décidé de conserver, « himself », le portefeuille du ministère de la Défense. Peut-être que les révélations sur le fonctionnement des finances dans les garnisons qui lui auraient été faites à l’occasion des concertations directes par les sous-officiers et les hommes du rang lui ont paru suffisamment graves pour qu’il s’auto - saisisse d’office, de manière régalienne, de la question militaire. N’est-il pas d’ailleurs, sur le plan constitutionnel, le chef suprême des armées ? Dans ces conditions, celui-ci demeure dans ses attributions constitutionnelles en dépit des dispositions pertinentes de l’article 42 de la loi fondamentale.

Mais c’est bien connu, la discipline constitue la force principale des armées, mais il faut ajouter aussi que l’argent demeure toujours le nerf de la guerre. Visiblement, une meilleure organisation des finances au sein de l’armée permettra certainement au Président du Faso de régler durablement cette crise militaire.

Cependant, il serait souhaitable de veiller à toujours respecter une certaine égalité de traitements des salaires entre les militaires et les civils dans un souci permanent de sauvegarder le pouvoir d’achat de chacune des catégories socio professionnelles. De ce point de vue, l’apurement des corrections des avancements des fonctionnaires au plus tard en septembre 2011 va dans le bons sens…

Quoi qu’il en soit, tant, au sein des casernes militaires que dans la vie civile au Burkina, le fait générateur de ces incidents réside indéniablement dans le sentiment d’injustice…, et la perception par une frange majorité de nos populations d’une apparente et trop grande disparité du niveau de vie entre citoyens d’un même pays. Ce sont là, incontestablement, des facteurs incandescents universels de déstabilisation de la paix sociale et du « vivre ensemble ». Comment donc le nouveau premier ministre pourrait-il travailler à résoudre durablement les causes de ces incidents à répétition ?

Présenté péjorativement par de nombreux médias nationaux comme le « pompier de service » ou par d’autres comme « l’homme de la situation », il semble prématuré, et ce, avant le délai habituel de grâce (que d’ailleurs tout le corps social vient de lui consentir), de porter une quelconque appréciation sur la capacité du nouveau Premier Ministre et sa nouvelle équipe à endiguer la crise actuelle, en raison, essentiellement, de la complexité de la tâche qui lui a été assignée par le Président du Faso.

D’ores et déjà, il convient de souligner que la crise est structurelle et elle exige des mesures idoines par le nouveau premier ministre et son gouvernement afin de sortir le pays de cette crise et le mettre sous « orbite de l’émergence ». Et sur ce plan, (la suppression de la TDC, la réduction de 10% du taux de l’IUTS, la baisse (grâce aux subventions étatiques) des prix des produits de première nécessité, la suppression de la tarification des actes médicaux, la suppression exceptionnelle des pénalités résultant des factures d’électricité, le traitement diligent des dossiers judiciaires) constituent inéluctablement un bon début.

Même si on ne peut prétendre bien connaître un homme, Luc Adolphe TIAO s’est unanimement révélé en ce début de période d’observation comme un homme de foi, de paix, et de conviction. Au vu de ces premières mesures urgentes, il semble avoir pris le taureau par les cornes et, notamment, par l’impressionnante liste de consultations des autorités coutumières et/ou religieuses, des partis politiques de la majorité présidentielle, de la société civile et surtout des partis politique de l’opposition. D’autres actions concrètes devront certainement être jointes à ces premières mesures. C’est dans cet optique qu’il convient d’inviter tous les burkinabé, chacun à sa manière, à y contribuer activement. En effet, pendant ces vingt dernières années, quoi qu’on puisse critiquer (rien n’est parfait, loin s’en faut !), le Burkina Faso est réputé pour sa stabilité et sa paix sociale.

Ces acquis de stabilité méritent bien d’être préservés car c’est sur ce socle que nous devons consolider le processus démocratique. Il n’est pas plaisant de constater une impressionnante liste d’annulations de voyages en direction de notre pays depuis le début des incidents, le Quai d’Orsay ayant même fortement découragé officiellement la destination de notre pays.

Par ailleurs, le départ de la totalité des volontaires japonais de notre pays est également un signe qui ne doit pas nous satisfaire. Il est donc impératif de trouver les voies et moyens afin de sortir très rapidement de cette crise. Sur ce plan, il faut saluer la rencontre du ministre des Affaires étrangères avec les représentants des corps accrédités au Burkina Faso. De même, espérons que la future rencontre du ministre des Affaires étrangères avec la communauté burkinabé de France soit fructueuse dans ce sens. Le Burkina est un pays sûr et de nombreux étrangers qui s’y sont installés sont sans aucune crainte. Cette affirmation est confortée par le fait que le nombre de français vivant au Burkina excède manifestement celui des burkinabé en France. Ce qui n’est pas le cas des autres payas africains.

L’image même du burkinabé, qu’il soit à l’étranger ou au pays est une excellence image. Efforçons-nous donc de conserver cette belle image qui fait sans doute la fierté de notre pays. Et en cette période controversée et de turbulence politique, dès à présent, des solutions thérapeutiques rapides doivent être expérimentées afin de contenir de préjudiciables dérives et nous gagnerons tous à nous préoccuper aujourd’hui de l’essentiel. Certes, faut-il le rappeler, le nouveau gouvernement a, d’ores et déjà, procédé à certaines mesures qu’il convenait de saluer.

Cependant, plusieurs autres défis majeurs sont à relever ici et maintenant : Et quels sont-ils ?

- Le référencement et le contrôle strict des prix des produits de première nécessité :

Le prix des denrées alimentaires et de certains produits de première nécessité en ce compris le carburant ne doivent pas seulement faire l’objet de subventions étatiques. Ces prix devront, absolument, de plus, faire l’objet d’un référencement et d’un strict contrôle afin de permettre aux populations de maintenir un pouvoir d’achat minimal. Il ne servira à rien d’augmenter les salaires des fonctionnaires ou des militaires si les prix des produits de première nécessité ne cessent de grimper concomitamment. C’est le serpent qui risque de se mordre la queue. La réglementation du prix des produits de première nécessité ne doit pas faire oublier la primauté de la santé.

- La Santé Publique : La problématique consiste à faire accéder toutes les populations rurales à l’eau potable et aux soins médicaux. De ce point de vue, si la suppression de la tarification des actes médicaux peut constituer une première réponse, force sera de constater qu’il conviendrait d’aller plus loin par la mise en place, d’un kit d’urgence : en effet, nombreux sont les populations désargentées qui arrivent à l’hôpital et ne peuvent faire face au paiement de la première ordonnance médicale. La mise en place d’un système médical de prise en charge initial gratuit notamment par la dotation d’une trousse médicale urgente gratuite serait une avancée considérable. On peut légitimement opposer la faiblesse des moyens financiers de l’Etat. Mais ne dit-on pas que la santé n’a pas de prix ?

Quoi qu’il en soit de ces mesures sanitaires salutaires, l’aboutissement et la perfection de ce système de santé résiderait dans la mise en place d’une forme de Caisse d’assurance maladie universelle (CAMU) qui intègrerait l’ensemble de la population dans ce système de prise en charge des soins de santé. De ce point de vue, la Caisse Nationale de Sécurité Sociale pourrait constituer le socle de cette mutualisation en attendant d’intégrer les cotisations symbolique des autres populations. En tout état de cause, s’agissant des soins de santé de nos populations, aucun sacrifice n’est jamais suffisant. Le spectre d’une hospitalisation constitue toujours un cauchemar supplémentaire pour celui qui ne peut faire face aux frais médicaux. Ce sera un choix politique judicieux. Le pendant de la santé publique demeure l’éducation nationale car mieux nos populations seront sensibilisées sur certains risques pathologiques, mieux elles pourront, préventivement, les éviter.

- L’Education Nationale : De notre point de vue, c’est le défi le plus crucial pour l’avenir du pays. Mieux nos générations de jeunes seront formées à relever les enjeux du siècle à venir, plus nous aurons accru les chances de développement de notre pays et de mieux être de nos populations. il s’agira donc que nous cultivions plus, le sens de la Nation et le sens de l’Etat pour imaginer, concevoir, construire et perfectionner notre système éducatif qui formera notre jeunesse dans des disciplines et à des métiers réellement indispensables à notre développement et à notre mieux-être. Il n’est pas étonnant que les travaux de finition de nos maisons soient déplorables parce que nous n’avons pas les meilleurs plombiers et/ou spécialistes du solaire ou de la climatisation, les meilleurs plaquistes, les meilleurs charpentiers, les meilleurs menuisiers….Il conviendrait de vulgariser la création des écoles professionnelles de climatisation, du solaire, de menuiserie, de mécaniques diverses…

De même, il est souhaitable que le système de l’internat et de la cantine scolaire soient restaurés dans les écoles primaires, les lycées et collèges. Enfin, et c’est primordial, il conviendrait de créer une meilleure adéquation entre les emplois disponibles et les compétences qui seront formées dans nos instituts et écoles de formations professionnelles qui doivent rester accessibles au commun des burkinabé. Il est plus que désespérant, tant pour les parents que pour les jeunes eux-mêmes, élèves ou étudiants en fin de cycle de ne pas trouver un emploi. Et la fonction publique ne doit pas constituer le seul débouché important. Les orientations des élèves et étudiants devront donc se faire en fonction des débouchées et des disponibilités de l’emploi dans les secteurs référencés.

Ce travail statistique d’adéquation doit être mis en œuvre à travers les départements d’études et de planification (DEP) de concert avec une commission paritaire constituée entre le ministère des Enseignements secondaires supérieurs, la Recherche scientifique, d’une part, les responsables différentes écoles professionnelles et le ministère de la Jeunesse, de la formation professionnelle et de l’emploi, d’autre part, et ce, en vue du renforcement d’une économie pérenne.

- L’économie : Elle est, par excellence le socle de toutes actions politiques. Pour « compétir », il convient d’avoir des entreprises compétitives et un marché intérieur qui soit porteur. Le Burkina Faso est le principal fournisseur du Ghana, de la Côte d’Ivoire et bien d’autres pays de la sous région en viande… Plus que jamais, le défi consisterait à renforcer davantage une économie essentiellement tournée vers nos propres atouts. De ce point de vue, nous disposons de nombreuses ressources humaines, non pas seulement intellectuelles, mais aussi, rurales, agricoles, pastorales et artisanales, que bien d’autres pays nous envient. Nous devons revaloriser activement ces différents secteurs à travers nos collectivités territoriales. C’est à partir d’elles et de leur revalorisation que nous devons repartir, étape par étape à la reconquête d’un développement durable de notre pays.

De ce point de vue la mise en œuvre de nombreuses retenues d’eau dans les villages, le développement d’industries légères de transformation et la poursuite d’une économie émergente de services ou du tertiaire permettront, sans aucun doute, de résorber, non seulement le chômage des jeunes, mais également de renflouer les caisses de l’Etat par des devises étrangères. Ce n’est qu’à ce prix que la confiance sera renouvelée aux hommes et aux femmes politiques.

- Sur le plan politique : L’alternance.

L’alternance, au-delà des règles constitutionnelles de la limitation actuelle du mandat présidentiel à deux, constitue inéluctablement une loi naturelle….et aucun dirigeant planétaire ne pourrait s’y opposer durablement…. Au Burkina Faso, la question récurrente de la révision de l’article 37 taraude les esprits. Plusieurs responsables politiques, tant de la majorité présidentielle que des partis de l’opposition se sont déjà exprimés sur cette révision ou non - révision constitutionnelle. Les deux positions sont inconciliables. A notre humble avis, cette révision constitutionnelle ne saurait se concevoir dans les circonstances actuelles, sans le consentement et l’adhésion totale de toutes les composantes de notre peuple en ce compris les partis de l’opposition. Il n’y a donc aucune ambiguïté et les récentes manifestations diverses doivent nous servir de gouvernail.

En effet, les frustrations évidentes des partis de l’opposition burkinabé peuvent se comprendre. Ces partis de l’opposition sont bien conscients que dans le jeu démocratique actuel au Burkina Faso, ils ne pourront, (sauf à faire preuve de meilleure mobilisation de l’électorat dans les villes et surtout dans les campagnes), accéder majoritairement à la représentation nationale et encore moins au plus haut sommet de l’Etat.

Quoi qu’il en soit, nous gagnerons tous au Burkina Faso en associant toutes les composantes de notre peuple y compris les acteurs de la société civile et les partis de l’opposition aux réformes politiques annoncées et, notamment, en prenant en compte les profondes aspirations élémentaires de nos populations (éducation, santé, emploi …)

Ce n’est qu’en luttant efficacement contre les inégalités sociales, en offrant notamment plus de partages équitables des richesses existantes dans notre pays que nous pourrons rassembler, toutes nos forces et nos intelligences au service de notre peuple. Nous sommes parfaitement conscients à travers ce pamphlet, qu’il est plus facile d’écrire que de mettre en pratique ces vœux en raison des contraintes de toutes sortes.

Cependant, gouverner, c’est prévoir et prévoir, c’est tenter de régler ici et maintenant les difficultés existentielles de notre peuple. Il y va de la responsabilité de nos gouvernants et, chacun en ce qui le concerne, à quelque niveau qu’il se situe, devra apporter sa contribution salutaire à la construction de l’édifice burkinabé. Ensemble, nous vaincrons !

Paul KÉRÉ, Avocat à Nancy (France)
Chevalier de l’Ordre National

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Vos commentaires

  • Le 6 mai 2011 à 11:16, par tangmouss En réponse à : Le Burkina Faso après les récentes secousses socio-politiques : Analyse et thérapies.

    C’est votre analyse Mr KERE ;
    Voici la mienne. je ne connais pas trop comment faire publier ce message sur votre site, mais si c’est possible, je demeande à Fasonet de le faire.

    Bonjour chers lecteurs de Fasonet,
    Je viens par ce message apporter mon point de vue sur la crise sociale que traverse mon pays le Burkina Faso. Tout d’abord mes remerciements à Fasonet qui nous permet de nous exprimer librement à travers ce canal d’information.
    Je suis arrivé à la conclusion après analyse de la situation, que c’est l’impunité, l’oppression et l’oubli du peuple qui sont à l’origine de cette crise. Je m’explique :
    Le Burkina qui se dit un pays de droit et de justice alors que l’opinion publique constate une justice à deux vitesses, une acquise à la cause de nos gouvernants et leurs alliés et l’autre aux pauvres populations qui jouissent à peine de leurs droits. Tenez, des crimes commis depuis l’étudiant Dabo Boukary, David Ouédraogo, le journaliste Norbert Zongo, l’élève Nébié, l’élève Zongo récemment à Koudougou et biens d’autres crimes de sang et économiques qui restent toujours impunis sans que justice ne soit rendue. A tout cela, il faut ajouter la corruption, le trafic d’influence qui gangrènent notre société sous les yeux de nos soi-disants gouvernants. Et quand on ne peut pas faire confiance à la justice, cela amène les citoyens à vouloir se rendre justice eux-mêmes, et bonjour les crises, les dégâts et tout ce qui s’en suit.
    La population se sent opprimé, pas par la force des muscles seulement, mais une oppression morale qui les contraint à subir les caprices de nos dirigeants, sans trop réagir. Les populations qui croupissent sous la pauvreté n’arrivent pas exprimer leurs aspirations et leur soif de justice. Tout cela peut- être dans le souci de préserver la paix sociale.
    Outre cela, le peuple burkinabè se voit de plus en plus éloigné de ses dirigeants qui ne prêtent pas l’oreille à leur écoute, qui ne connaissent pas leurs problèmes réels que sont : pauvreté, difficulté d’accès aux soins médicaux, le chômage, la faim de la justice, l’éducation…ou qui feignent ne pas les connaître.
    Disons que ces gouvernants avec la bénédiction de leur président, n’aiment pas leurs peuples, ils ne se préoccupent pas d’eux ils ne travaillent pas pour le vrai développement du pays mais pour faire plaisir à ceux qui leur ont accordé ces places, en somme ils sont là pour leurs propres intérêts car la fracture sociale entre la minorité riche et la masse populaire pauvre est grande. Et cette fracture ne fait que grandir d’année en année.
    A nos vaillants soldats qui jusque là étaient reconnus pour leur discipline et leur respect envers la population, nous sommes déçus d’eux ; s’ils veulent manifester leur ras-le-bol, qu’ils le fassent à leurs supérieurs hiérarchiques et à leur chef suprême pour résoudre leurs problèmes mais de grâce, qu’ils laissent la population qu’ils sont sensés protéger tranquille . Nous ne voulons pas de soldats voleurs, drogués, violeurs, criminels envers leur peuple.
    A tous ces ministres, conseillers du président, responsables de services qui ont perdu leur dignité, leur intégrité ou la peur de perdre leur poste, qui n’osent pas dire la vérité au président, qu’ils sachent que tôt ou tard, ils rendront compte au peuple, eux et leur président.
    A nos soi-disant opposants, qu’ils redoublent d’efforts et qu’ils soient honnêtes dans leur lutte, parce que nous les voyons pas encore à la hauteur de relever le défit du peuple, les résultats des élections passées en attestent. Le peuple suivra celui qui l’ « aime sincèrement », qui l’écoute et qui peut résoudre ses problèmes et travailler au développement de notre chère patrie et ramener l’esprit de patriotisme dans ce pays, car les vrais hommes intègres se comptent maintenant dans ce pays.
    Au président, cette crise restera un signal fort pour vous. Vous avez été élu pour votre dernier mandat, terminez-le si c’est possible et allez vous reposer, car nous voulons le changement réel qui va développer le pays, et surtout n’osez pas, ni penser modifier la constitution à votre guise.
    Pour le récent gouvernement et les mesures d’appaisement prises, je dirai qu’il y a têtes pour ceux que je connais qui ne méritent pas de figurer dans ce gouvernement de crise, notamment Jérôme Bougouma pour ses gaffes commises, et Salif Kaboré, ce messieur qui était directeur général de la Sonabel a montré son incompétence à gérer la dite société et comme promotion on le nomme ministre. Sa nous étonne pas qu’on arrive à une telle situation de crise car le président s’entoure des personnes pour la plupart incompétentes qui ne font que chanter ses louanges et lui faire croire que tout est rose dans ce pays. Au Burkina, il ya des hommes compétents et toujours honnêtes. N’insultez pas l’intelligence des Burkinabè. Monsieur le président, mettez les bons hommes aux bonnes places. Les mesures prises sont insuffisantes vue la gravité de la situation. Les soldats ont vu leurs problèmes résolus rapidement, pourquoi ?.....et le reste de la population ? pourquoi, un poids deux mesures ? parce que votre fauteuil est-il plus menacé par les soldats ? wait and see…
    Suppression de la Taxe (TDC), rabattement de l’IUTS à 10% c’est du bluff, car la TDC, rares de citoyens la payaient et la diminution de l’IUTS est insignifiante. Reste à voir plus clair sur la baisse des prix de première nécessité.
    Il est toujours bien de critiquer pour changer, mais à quoi servent ces critiques s’il n’y a pas de proposition de solutions. Pour ma part :
    Pour les solutions immédiates : le gouvernement doit : proposer une baisse nette des prix de première nécessité (les denrées alimentaires, le carburant…), une augmentation sensible du salaire des fonctionnaires de 25%, trouver un terrain d’entente avec les personnes victimes des pillages et autres actes de vandalisme suite à la crise, et une baisse des impôts pour le secteur informel. Le gouvernement dispose des moyens pour le faire, seulement que les biens du pays sont mal gérés et dilapidés. Les dessous de table qu’ils prennent auprès des sociétés minières, ils n’ont qu’à mettre sa à la disposition du pays. Comment comprendre, si mes information sont bonnes, que le pays ait seulement 10% comme retombé fiscal dans l’exploitation minère. Aucun pays au monde ne devrait accepter ces accords bidons. Au Mali à côté c’est 20% et malgré sa, on crie que c’est peu. Chez nous c’est la moitié. Comment comprendre ? éclairez- nous…
    Pour les solutions à long terme : a mon sens je pense que le développement d’un pays repose sur : la santé, l’éducation, et l’agriculture. Une population saine est une population apte à s’instruire et travailler pour se nourrir.
    Le gouvernement doit supprimer les frais de consultation pour permettre un accès facile aux soins médicaux à toutes les couches sociales. Mettre un accent sur l’éducation de qualité, offrir des bourses de formation aux plus méritants pour qu’ils puissent se former dans les pays développés et créer les conditions pour leur retour au profit du pays. Il a fallu combien de temps pour que le Burkina sache que notre désenclavement énergétique pourrait venir des centrales solaires en appui à la Sonabel, on a passé notre temps à faire des interconnexions non fiables à coût de milliards pour poursuivre avec la location de groupes électrogènes toujours à des coûts des milliards alors que des solutions sont à coté, toi aussi Salif…je eu la chance d’étudier avec des étudiants burkinabè qui ont sont sortis ingénieurs énergéticiens qui sont là en train de chômer et Dieu seul sait combien de cadres burkinabè sont dans cette situation ici ou ailleurs, alors qu’il ya des initiatives à développer.
    L’agriculture constitue incontestablement notre base d’autosuffisance alimentaire, il est bien vrai que la nature na pas été très généreuse envers nous mais il ya des initiatives que l’on peut développer telles que la construction des barrages hydro-agricoles pour soutenir les cultures irriguées et de contre-saisons, appuyer les paysans dans leur travail. Aujourd’hui on constate que le marché burkinabé est inondé de produits importés, du riz, en passant par le sucre, le lait, l’huile et bien d’autres souvent de qualité douteuse. La mondialisation c’est bien, mais qu’on est dépendant de l’extérieur jusqu’aux carreaux de sucre c’est là le bât blesse. Forçons –nous à consommer nos produits et exigeons la qualité, ce n’est que de cette façon que nous pouvons nous autosuffir et que les entreprises burkinabè pourront s’en sortir. Plus la consommation locale est grande, moins les prix seront chers à la longue et le gouvernement doit soutenir la production locale avec des subventions. Mettez les chercheurs du CNRST au travail, qu’ils trouvent des bonnes variétés de riz, de mil de maïs…comme ils l’ont déjà fait pour les semences améliorées. L’état s’est désengagé en privatisant les sociétés burkinabè.
    En conclusion, je pense avoir apporté ma modeste contribution à la construction de notre chère Faso, que nous aimons tous, que nous travaillerons jour et nuit pour son développement et pour que la paix sociale soit sauvegardée et aussi à l’éveil des consciences.
    Les voleurs de la république, allez voir ailleurs !
    Les oppresseurs du peuples, laissez nous vivre !
    Honte aux gouvernants qui n’aiment pas leur peuple !
    Vive le BURKINA !
    Vive la paix sociale et la cohésion !
    Vive le changement !

  • Le 6 mai 2011 à 14:12 En réponse à : Le Burkina Faso après les récentes secousses socio-politiques : Analyse et thérapies.

    Kéré, vraiment ton anlyse est excellente. Maintenant est-ce que les gouvernants vont t’écouter ? Quant est-ce que vous allez venir nous sauver ? Bon vent à toi. Ouédraogo Hamidou.

  • Le 6 mai 2011 à 16:00, par patrick En réponse à : Le Burkina Faso après les récentes secousses socio-politiques : Analyse et thérapies.

    oh mon dieu !! compétir ?????? je rève !!!!!!

    • Le 6 mai 2011 à 18:56 En réponse à : Le Burkina Faso après les récentes secousses socio-politiques : Analyse et thérapies.

      On commencera en division d’honneur pour terminer en D1. Si on cale en D2 devant le Brésil et la Corée du nord devant le Mali, le Niger et le bangladech, la compétition aura été belle. Mais il faut commencer par faire quelque chose sans pessimisme. Mais il faut des institutions fortes mon Cher Patrick. Pk.

  • Le 8 mai 2011 à 13:39, par Bark biga En réponse à : Le Burkina Faso après les récentes secousses socio-politiques : Analyse et thérapies.

    Merci M. KERE pour cette analyse longue mais peu profonde de telle sorte que la solution envisagée puisse ne pas etre celle idoine. Sans remettre en cause votre analyse (loin s’en faut) il faut reconnaitre que le Burkina Faso est le seul pays au monde qui a toutes les solutions à ses problèmes. Je ne reprendrai pas tous les grands axes de votre analyse mais tous ce que vous citez sont des idées nobles et CONNUES par le pouvoir en place. Sur le plan de l’Alternance par exemple, le collège de sage, collège de « situation » pour eteindre le feu né de la mort de N. ZONGO a rendu ses recommandations et toutes les solutions s y trouvent. Vous proposez de prendre en compte les recommandations des organisations de la Société Civile sans pour autant vous rappelez que ces propositions existent déjà et sont proposées par le Forum Citoyen pour l’Alternance(FOCAL) piloté par Luc Marius IBRIGA. Meme au plan sous regional et international, il y a les recommandations du MAEP(Mecanisme Africain d’Evaluation par les Pairs) qui ont été faites suite à la demande du président Blaise Compaoré. A chaque situation, on se joue les sapeurs pompiers et quand ça se calme on fait la sourde oreille. C’est ainsi qu’on est arrivé à la situation actuelle. Face à l’injustice, l’impunité totale, l’enrichissement clanique, le peuple(militaires, commerçants, étudiants...)est maintenant convaincu que les promesses n’ont fait que trop duré. TOUT DORT DANS LES TIRROIRS ET VOS RECOMMANDATIONS N’EN FERONT PAS L’EXCEPTION

    Par Bark Biga,
    Doctorant à la faculté de Droit et Criminologie de l’Université Libre de Bruxelles (ULB)

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